Pour Adema, de l'eau a coulé sous les ponts depuis 2002 et son Unstable au titre prémonitoire. Mike Ransom quitte la formation courant 2004, suivit quelques temps plus tard et en pleine phase de composition par leur charismatique leader Mark Chavez (demi-frère de Jonathan Davis). Afin de finir l'année en beauté, Arista ferme définitivement ses portes, laissant les trois survivants de l'hécatombe sans label. Bref, on ne donnait plus cher de la peau de ce désormais demi-groupe. C'était sans compter sur la volonté de nos trois gaillards, qui recrutent Luke Caraccioli, chanteur d'une formation locale, et signent avec le label Earache.
Autant lever tout de suite le voile, le Adema nouvelle cuvée n'à strictement plus rien à voir avec ce qu'il a pu être auparavant. Si Unstable avait amorcé un léger virage par rapport à l'album éponyme, Planets opère quand à lui un volte-face surprenant, et à ce niveau, l'apport de leur dernière recrue est indéniable. Disposant d'un organe vocal plus mélodique et doux que son prédécesseur, Luke Caraccioli fait des merveilles sur des titres comme le magnifique « Planets » et ses envolées vocales ou encore « Tornado », ou celui-ci nous expose ses déboires sentimentaux.
Musicalement parlant, la formation s'est transformée, et propose aujourd'hui un son plus mature, plus riche, et surtout volontairement plus rock'n'roll. Les instrumentations sont donc nettement plus abouties et donnent une certaine variété a l'ensemble. On retrouvera sans surprise des guitares acoustiques sur le titre « Rise Above », mais également un court break flamenco sur « Sevenfold » et même quelques parties de piano, se mariant relativement bien avec l'intonation de ce nouveau vocaliste, sur « Planets » et l'outro « Estrellas ».
Si l'ensemble est relativement moins énervé que sur les deux premiers opus, Adema n'en oublie pas pour autant d'envoyer la sauce quand cela s'avère nécessaire, à l'image d'un « Shoot The Arrows » aux riffs acérés ou d'un « Until Now » a l'introduction décoiffante et typiquement hard-rock old-school. Tout n'est cependant pas aussi réussi, et certains titres sont loin d'être inoubliables (« Vikraphone » en tête), mais cela semble dérisoire comparé a cette surprenante remise a flots de la part du combo de Bakersfield.
Planets est un album qui demandera probablement aux fans de la première heure un certain temps d'adaptation, et le changement d'appellation aurait pu s'avérer nécessaire, tant on imagine mal Luke interpréter sur scène les anciens titres d'Adema. Un disque qu'il vaut mieux écouter sans à priori.
.: Tracklist :.
01. Shoots The Arrows
02. Barricades In Time
03. Tornado
04. Sevenfold
05. Planets
06. Enter The Cage
07. Remember
08. Chel
09. Until Now
10. Rise Above
11. Better Living Through Chemistry
12. Refusing Consciousness
13. Vikraphone
14. Estrellas