Absurdity donne plusieurs issues possibles à son Deathcore méthodique: des relents Indus qui ne sont pas sans rappeler les arrangements du premier album de Slipknot mais aussi des intentions plus sombres à la pointe du Death le plus violent («Logical War Process») et du Hardcore old-school («Rewind»)… Les structures sont intelligement pensées et parfois même originales, ce qui n’est pas un mince exploit quand on parle de Death Metal et on y trouve par bonheur quelques riffs énormes («Concrete Brain», «Logical War Process»). Dommage que la voix aie tendance à tomber parfois dans le cliché monocorde sans variation de ton propre au Death («Scorn & Ignorance»)… Une dimension progressive faisant penser à la référence française actuelle du genre, Hacride, ressort aussi parfois, et elle est plutôt maîtrisée, bien servie il est vrai par les nombreux changements rythmiques plus ou moins complexes («Fall Out») et une batterie au top techniquement.
Si Absurdity reste méconnu du grand public mais respecté dans le milieu Métal, c’est bien sûr pour son parti pris pour l’extrème, mais les lignes pourraient bouger quelque peu avec D:Evolution, d’abord grâce à l’artwork sublime qui attire indéniablement l’oeil, mais aussi par ses quelques incursions électroniques un peu plus fédératrices («Novae»). On est en revanche frappé par la froideur de l’ensemble, le mix glacial et les développements quasi-arithmétiques des morceaux… Ce que certains détesteront, à savoir un certain manque de groove et de chaleur du son, caractérisé par une basse peu audible et la froideur d’exécution, est ce que les autres adouberont, cette architecture en acier trempé à la Fear Factory… Le combo strasbourgeois aura aussi misé sur l’efficacité pour cet opus: onze titres pour une demi-heure intense, sans fioriture, ni transition à rallonge, Absurdity gardant jusqu’au bout des ongles cette conception de la musique urbaine.
On connaît le peu d’engouement du public extrême pour les américains de Slipknot; pourtant, il constitue un solide élément de comparaison et de rapprochement si on regarde plus près les dernières productions de Métal français, que ce soit celles de Dagoba, Zuul FX ou bien Absurdity. Ils utilisent tous avec succès les recettes éprouvées des masqués de Des Moines en y ajoutant leur touche personnelle. Et n’en déplaise aux grincheux extrêmes, pour nous c’est plutôt un beau compliment que l’on adresse à ces groupes.
.: Tracklist :.
1. A Taste of….
2. Concrete Brain
3. Sneaking Data
4. Logical War Process
5. Fall Out
6. Scorn&Ignorance
7. Death. Kult. Paranoia
8. Novae
9. Rewind
10. The Ultimate Carnivore
11. D:Evolution