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TOC – You Can Dance (If You Want)

TOC - You can dance (album cover)

La situation dans laquelle me met cet album est assez délicate. En tant que chroniqueur et vous en tant que lecteurs à la possible recherche de nouveautés, dans le contrat social qui s’opère entre vous et moi, il semblerait que vous attendiez de moi que je vous guide en plusieurs lignes sur l’orientation musicale et la qualité d’un album, comme dans le cas qui nous réunit ici.

 

 

« You can dance (if you want) », le nouveau-né de TOC fait des émules dans le monde du jazz. Pourtant cette pochette aux couleurs saturées – non sans évoquer l’imagerie de The Flaming Lips, même s’il n’y a aucun rapport – indiquerait plus traditionnellement un contenu pop/funk . En manquant certainement de connaissances sur les dérivés modernes du jazz j’ai quelque part pris peur en écoutant la première fois cet album, avec cette sensation de ne rien comprendre à ce qui se passe. L’album dépasse allègrement les conventions du jazz et déborde de manière sensationnelle dans la toile d’une pop étouffante, tout en saluant avec humilité les ombres d’un post-rock hypoxique des grands maitres de l’expérimental tels que Godspeed You ! Black Emperor. La guitare haineuse trahit les influences premières par ses distorsions  en bifurquant sur un ton parfois shoegaze à la Butterfly Explosions, empreint de rythmes kraut dont les grands amateurs de noise sauront capter l’intensité psychosomatique de ces associations. Dans la superbe manie des journaleux, décriée sans cesse par les artistes, de vouloir étiqueter ces derniers, il serait possible d’ajouter le terme de « jazz-core », histoire d’appuyer la dureté et la noirceur du monstre tout nu et tout poilu que TOC  a mis au monde, de quoi faire pâlir The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble (pâlir/dark, taquin non ?).

Mais moi-même étant un profane du genre, je n’oserai pas employer ce terme lourdingue, bon à trôner dans la liste interminable des sous-genres du métal. Métal expérimental même, qui d’ailleurs se trouve être l’inspiration de quelques phases d’encanaillement que l’on pourrait retrouver ci et là pour les plus sobres d’entre nous.

Voyez à quel point l’improbabilité explosive des genres visités par cet album met en échec  cette partie de mon devoir qui consisterait à vous éclairer de manière manuscrite sur ce que l’on peut mettre en avant chez tel ou tel artiste, blablabla. « You can dance (If you want) » n’est rien d’autre qu’un poulpe géant hyperactif (oui je sais, c’est difficile à imaginer, faites un effort que diable !) dont le centre nerveux de la bête viendrait électriser ces tentacules tétanisantes par lesquels le top 8 des genres musicaux expérimentaux sont reliés. Je pense que l’atmosphère épileptique par laquelle j’ai essayé de teinter cette chronique vous aura suffisamment préparés à écouter l’étrange et contagieux album de TOC.

Je remercie personnellement les musiciens et la promotion pour m’avoir permis de réaliser cet exercice difficile tout en ayant apprécié l’album.

 

Note : ?}#@_! / 5

 

.:Tracklist :.

01. Obsessive Compulsive Disorder
02. Downward Trend of Increase
03. Iron to the Buzz Top
04. You Had a Nap
05. You Can Dance (If You Want)
06. French Tough
07. I Danced With Her (A Dense Weather?)
08. That’s What She Said

.:On the web :.

TOC

Circum Disc

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Photo ©Alex Noclain

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