Il n’y a pas de crainte à avoir de tomber dans un album pompeux, ennuyeux, un délire d’artiste en somme. Cette musique est à la fois très riche, complexe, mais également très accessible. On ne saurait que trop conseiller de l’écouter sur une belle sonorisation, les yeux fermés, et de se laisser envahir par les ambiances toutes différentes et exceptionnelles, qui vous feront passer des brumes de l’écosse à la navigation en eaux troubles, de l’Heroic Fantasy au grand film dramatique en quelques secondes (le sublime «Reminder»), l’univers des écossais possédant un immense pouvoir d’évocation. Cette vocation cinématique, voire carrément cinématographique, va vous propulser ailleurs, et ce sans image, la musique se suffisant à elle-même, et c’est vraiment très rare de ressentir cela. Bien sûr, on pensera à Massive Attack, même si l’univers est beaucoup plus vaste, et totalement dénué de voix, on pensera à certaines choses de DJ Shadow ou de Roni Size, mais on ne pensera surtout à rien d’autre qu’à toutes ces vagues musicales que l’on entend et qui vous submergent tout au long de ces dix formidables titres, de valeurs égales.
Notre attention se portera plus particulièrement sur certains morceaux aux mélodies que l’on pourra retenir plus facilement, comme ce somptueux «Flight», ou encore les montées jazzy dantesques et infinies de «Seven Hunters» qui poursuivent le voyage pendant près de dix minutes… On pourrait vous parler de cet album pendant dix pages, sans en avoir jamais terminé, tellement le champ d’investigation est large… Les pérégrinations lorgnent même vers un abstract Hip-Hop instrumental proche de Wax Tailor, tant par l’aspect cinématographique que par certaines rythmiques («Fourth Wall»). C’est beau, profond, sensible, incroyablement évocateur, et emprunt d’une subtilité rare. Un archipel mystérieux pour vous tout seul pendant une heure…
.: Tracklist :.
1. Overture
2. Spoken
3. Flight
4. Vorka
5. Hushed
6. Reminder
7. Seven Hunters
8. Fourth Wall
9. Disquiet
10. Vainamoinen