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Welcome to Hell(fest) l’interview !

Lundi 30 septembre Sofie Von Kelen et Johann Guyot étaient présents au Hard Rock Café (Paris), pour présenter l’intégrale augmentée de la bande dessinée Welcome to Hell (fest), reprenant les 3 tomes déjà sortis, avec quelques ajouts, notamment la chronique des dernières années du festival.
Mais pour que cette intégrale existe « physiquement », il est impératif que le financement atteigne l’objectif fixé ! Alors n’hésitez pas à les soutenir, un joli cadeau de Noël en perspective ! Allez faire un tour sur Ulule, le lien est à la fin de l’interview.

Pourquoi avoir choisi la plateforme Ulule et le financement participatif pour lancer votre intégrale BD sur le Hellfest ?  
Sofie Von Kelen : Nous n’avions pas d’autre choix que celui du financement participatif, là on va vraiment faire un gros bouquin : 300 pages, couverture cartonnée, cela va être un bel objet… Et nous n’avions tout simplement pas les fonds pour l’impression. Cela coûte quand même extrêmement cher donc on a besoin de ce financement ne serait-ce que pour l’imprimer.

Les contreparties ne vous prennent pas une trop grande part du budget ? C’était vraiment le plus intéressant ?
Johann Guyot : Très peu en fait. C’est surtout l’impression du livre, le maquettiste et bien sûr les frais d’envoi qui vont être assez importants avec cette intégrale.  
Sofie : il faut voir ça comme un système de précommande. Les gens achètent le bouquin avant la sortie, pour ceux qui ne sont pas forcément intéressés par le Hellfest ou juste par le Hellfest on a d’autres contreparties, des tee-shirts, des dessins sur mesure, les sacs, c’est un genre de précommande… Il y aussi des planches de BD sur mesure pour les collectionneurs. Un tas de choses.

Vous parlez de ceux qui ne sont pas forcément intéressés par le Hellfest… Cette BD n’intéresse que les fans du Hellfest ?  
Johann : alors non justement ! Le but du livre c’est de parler à tout le monde ! Beaucoup de gens qui ne connaissent rien au Metal ont aimé le livre et c’est justement cela qu’on cherche, c’est le genre de profils qui nous plaisent ! D’ailleurs, même nous, on n’aime pas forcément les mêmes choses, on a des profils différents. Sofie est plutôt Hard Rock, et puis surtout elle était dans le milieu Metal depuis très longtemps, elle allait en festival et tout… Alors que moi je suis surtout un fan de disques ! Je n’avais pas d’amis Métalleux !  
Sofie
: c’était ton premier festival d’ailleurs quand je t’ai amené au Hellfest !

D’ailleurs dans la BD, on ressent ce côté fan de disques : vous êtes super érudit sur la musique Metal ! En terme de disques, il y a une culture incroyable sur le Metal ! Alors pourquoi avoir attendu si longtemps pour aller à Clisson ?  
Johann : il faut dire déjà à l’époque que ce n’était pas si connu ! Bon ça commençait bien à monter mais tout de même !  
Sofie : si je ne t’avais pas poussé tu n’y serais jamais allé !

Jamais ? C’est vrai ?
Johann : non… enfin… C’est pas que je suis agoraphobe, mais bon la foule ça me fatigue très vite !
Sofie : puis c’est vrai que le Hellfest c’est quand même un gros festival !  
Johann : Moi j’aimais bien le côté petite salle, il y  a quelque chose de majestueux dans les petites salles, on fait 10 kilomètres pour voir un groupe, et ils sont là, juste en face, accessibles…
Sofie : c’est vrai qu’au Hellfest on profite peut-être un peu moins des groupes… Enfin c’est peut-être pas profiter, mais rien qu’avec les groupes qu’on rate, parce qu’on est trop fatigués ou parce qu’il fait trop chaud, on pourrait faire un petit festival génial. Il n’y a pas le même enjeu, la même implication quand il y en a autant.
Johann : C’est ça, on ne peut pas leur en vouloir, mais vu qu’ils ont tout, ça désacralise un peu le truc ! Dernièrement on m’a posé une question : quel groupe de metal n’avez vous pas vu ? Que vous aimeriez bien voir et notamment au Hellfest. Eh bien justement j’ai un peu vu tout ce que je voulais voir grâce au Hellfest. Il y a donc moins d’attente.

Du coup vous allez revenir au Hellfest ou pas ?
Sofie et Johann : Oui ! Ne serait-ce que pour la promo du livre. On sera encore pendant deux ans au moins au Metal Corner ! On a un stand.

Et comment ça se passe pendant le festival ? Pour les dessins : est ce qu’il y a des scènes où il est plus dur de dessiner par exemple ? Faites vous tout sur place ?
Johann : C’est assez compliqué. Certains dessins sont des croquis faits sur place. Parfois je recommence, à partir des croquis, un vrai dessin plus travaillé. Je peux aussi travailler d’après les photos qui ont été prises par Sofie qui est aussi photographe….  
Sofie : sur place chacun fait ce qu’il peut : croquis, notes, bouts d’interviews… On récupère tout ce qu’on peut pendant le festival. Une fois rentrés, on enrichit, on redessine, on fait des recherches, on reprend nos souvenirs aussi !  
Johann : ce que j’aime bien faire aussi, en tant que dessinateur, c’est retrouver le concert sur Youtube, mais filmé par des amateurs. Vu que c’est mal filmé, cela donne un peu l’esprit concert et ça me permet de refaire des croquis ou de reprendre les miens. Après évidemment le soir, sur les Main stages… Là c’est plus compliqué bien sûr !

Sur place vous avez peu de matériel donc !
Johann : c’est principalement des carnets, un enregistreur et un appareil photo ! Et puis de toutes façons c’est du noir et blanc. J’utilise surtout les Pentel. Des stylos à cartouche. C’est très pratique. C’est un mix. De toutes façons, ça reste du « carnet » il faut garder un côté spontané, c’est l’esprit du bouquin. 

Sur le site vous ne vous suivez pas ?
Sofie : Non du tout ! En plus on n’aime pas du tout les mêmes genres.  
Johann : ah bon ? (rires)
Sofie : Moi je suis plus hard, Heavy, seventies, alors que Johann va plutôt voir de l’extrême, des groupes sur les petites scènes.  
Johann : bon il faut pas exagérer on n’est pas si éloignés que ça… C’est vrai que Sofie ne va pas vraiment voir les groupes de black et de death  
Sofie : en tout cas pas de mon propre fait !  
Johann : alors que moi je ne vais pas du tout sur les Main Stages, bon même si je suis content d’avoir vu Motörhead, Judas Priest et Maiden… Les classiques. Mais les nouveaux groupes des Main Stages je ne les connais pas.  
Sofie : moi je vais plutôt sur les Main Stages en journée. De toutes façons, passé 19/20 heures, il y a trop de monde… Si c’est pour voir un écran à 150 mètres je préfère voir autre chose !  
Johann : ce qui fait qu’on n’est jamais vraiment au même endroit pendant le festival. Après on rapporte tout, Sofie fait un vrai reportage et moi je fais plus de l’anecdote et j’amène les croquis. Beaucoup de gens nous posent la question : « mais alors qui fait le scénario et qui fait le dessin ? » En fait, ça ne se passe pas comme ça, il y a une journaliste et un dessinateur et on raconte ce qu’on veut et ce qu’on voit. D’ailleurs, les parties écrites par Sophie sont reconnaissables dans le livre, elles ont ce côté « tapé à la machine ». C’est une somme d’un tas de choses en fait ces bouquins…

Et quel est l’artiste que vous avez préféré dessiner sur toutes ces années de Hellfest ?  
Johann : On me le demande à chaque fois et la réponse est claire : Bobby Liebling de Pentagram ! Et là c’était pas seulement dessiner, c’était une rencontre. Il y a eu l’interview, le concert, le dessin… Il est complètement barjot ! Et le mieux c’est que ça se voit physiquement avec ses grands yeux bleus, on a l’impression qu’il voit un OVNI à chaque instant… Je ne sais pas ce qu’il prend !  
Sofie : Il est parti en prison d’ailleurs je crois… Il a repris le crack et il a frappé sa mère si je me souviens bien ! D’ailleurs il n’était pas là à son dernier concert au Hellfest !  
Johann : En tout cas lui c’est vraiment à dessiner… il fait des imitations, il part dans un sens, puis dans l’autre.

Et il a vu les dessins ?  
Johann : Oui !
Sofie : oui car j’ai travaillé pour une organisation de concert sur Paris, Stoned Gathering, et j’ai été « baby-sitter » de Boby Liebling notamment pour le Motocultor il y a 4 ans. Du coup je lui ai amené le bouquin et il avait adoré. Il était mort de rire.

En règle générale les artistes demandent à voir les dessins ? Le livre ?
Sofie : Il y en a certains, par exemple Ben Ward d’Orange Goblin, c’est un peu notre égérie du coup il était sur notre première série d’affiches et il a vu tout ça ! Alan de Primordial, Venom…

Un exemplaire en Anglais est prévu ?  
Sofie : on va d’abord sortir l’intégrale et après oui on va essayer de le faire traduire. Je pense qu’à partir de une ou deux semaines de la sortie je vais essayer de trouver un éditeur, peut-être plutôt en Allemagne, pour vendre les droits pour une traduction anglaise. Ils sont plus Metal là-bas donc ça pourrait être plus simple.

Le troisième tome de la BD était une édition limitée en plus… Donc j’imagine que pas mal de gens on du dire 300 c’est peu, est-ce que certains ont été déçus et n’ont pas pu avoir la BD ?
Sofie : alors surtout le tome 1 en fait ! Qui a été en rupture très vite. Mais bon, quand les gens nous le demandent on leur dit « ne vous inquiétez pas, on a un projet d’intégrale et ça sera beaucoup plus joli ! ».  
Johann
 : enfin ça on a commencé à le dire bien après, au premier tome on ne savait pas qu’on allait en faire deux autres.  
Sofie : c’est vrai, l’idée est née pendant le troisième tome.  
Johann : pendant le premier on ne savait pas du tout, même si ça allait marcher !
Sofie : d’ailleurs on a mis un an ou deux à se mettre dans le truc. Tous les ans on a récupéré plein de matière.

Un travail de longue haleine donc ! Ce n’était pas trop difficile de revenir comme ça sur les anciennes éditions, d’accoucher de la BD, ou même de se rappeler un concert ayant eu lieu trois ans avant ?
Johann : On avait déjà les notes et les croquis. Mais c’est surtout qu’à la fin de la première année on s’est dit on n’a pas assez de matière pour faire un album donc on a fait la seconde année, puis la troisième et là on s’est dit on va faire un bouquin et voir. Il n’était même pas prévu qu’on en fasse un deuxième d’ailleurs.
Sofie : puis on s’est dit tient en fait on a plein de matière juste sur une seule année, le troisième tome on a mis deux ans et deux éditions. On a fait ça au feeling, rien n’était calculé, ni la taille, ni la cible, ni le format, c’est pour ça que tout est assez disparate ! D’où l’idée de l’intégrale pour mettre le tout en bonne et due forme.  
Johann
 : c’est surtout le tome 1 qui a posé problème et qui pousse à sortir l’intégrale. Pendant longtemps on s’est trimballés avec les deux derniers tomes et tout le monde nous disait « et le premier ? ». Donc on avait le choix : où rééditer le premier, ou faire l’intégrale. Rééditer c’est déjà un coût et le troisième tome arrivait à épuisement donc intégrale et puis voilà. C’est le plus simple. Puis surtout avoir un bel objet, un beau bouquin cartonné de 300 pages c’est quand même différent d’un simple album !

Quel va être le format de l’intégrale ?
Johann : elle aura un format un peu bâtard parce que les bouquins n’ont pas tous les mêmes formats. Du coup elle sera plus grande que les tomes deux et trois, sur un 20×26, mais surtout plus rectangulaire. Et ça sera épais. On a trouvé un bon format qui fonctionne vraiment bien. On est en train de faire la maquette.  
Sofie : d’ailleurs on rajoute 40 pages de bonus. D’où plus de 300 pages. On parlera notamment de 2018 et 2019. Et puis il y aura un cahier graphique, avec plein de vues et de notes qu’on n’avait pas pu mettre avant.  
Johann : dont notamment quelques images biens moches ! (rires)
Sofie : ça sera une sorte de making-off, que les gens voient l’envers du décors, les études, les croquis… Ce que c’est de dessiner en festival !

Et pourquoi ne pas continuer alors si l’intégrale marche bien et que le premier tome est en rupture de stock ?  
Johann : en fait on commence à tourner en rond…
Sofie : ça commence à devenir compliqué de trouver des groupes dont on n’avait pas déjà parlé. Finalement, le Hellfest ça reste le Hellfest, même si la déco change et que le site s’étend, il s’y passe un peu la même chose tous les ans… Et c’est peut-être pour ça qu’on y retourne, mais du coup pas pour la BD.

Sur d’autres festivals alors ?  
Johann : on en a déjà parlé ! On va faire des petits bonus sur le Motoc et le Fall of Summer dans l’intégrale. Après il faut dire que si on reste sur le Metal… ça va être pareil que le Hellfest. Ces festivals se ressemblent. On m’a proposé aussi de faire le Printemps de Bourges. L’idée ça serait un métalleux dans un festival qui n’a rien à voir avec le metal justement. Et ça, ça serait intéressant, ça permet de donner un autre point de vue, autre chose… Mais sur les festivals metal non on ne le fera plus.

Quelles ont été vos sources d’inspiration pour les BD ? C’est fréquent les BD sur le rock ?
Johann : en langue française il y a une grosse culture de BD rock oui ! Pas forcément sur le live report de concerts. Janot, Margerin… Après en dessin de concert, il y a eu Pilote, Jean Christophe Menu, qui fait surtout du rock indé. C’est ma plus grande source d’influence. Il fait aussi des chroniques de CD en BD. C’est en le lisant que je me suis dit mais c’est dingue mais on peut faire ça, ça peut intéresser des gens. J’avais fait un petit bouquin sur le Metal, avant Welcome to Hell(fest), justement après avoir lu JC Menu, il m’a convaincu que ce format n’allait pas emmerder les gens, parce que moi ça m’a vraiment intéressé.
Sofie : de toutes façons il y a un boom de la BD reportage et autobiographique. Les gens veulent moins de fictions et plus de réel, en tout cas dans la BD.
Johann : Luz aussi a fait un album qui s’appelle « Alive », avec un bout au Fury Fest d’ailleurs (NDR : l’ancêtre du Hellfest). Il publiait ça dans Charlie Hebdo à l’époque. Et il fait tous les concerts : jazz ou autre, même des choses qu’il déteste d’ailleurs comme en chanson française. C’est dans cette lignée que l’on s’intègre. Il y a eu Zep aussi.

Vous pourriez dessiner un artiste que vous n’aimez vraiment pas ?  
Johann : oui ! Je l’ai déjà fait !  
Sofie : Moi je ne pourrais pas, et d’ailleurs je ne l’ai pas fait. Johann par contre a fait une double page sur le Nu et le Néo Metal alors qu’il n’aime pas ça !
Johann : c’est vrai que ce n’est pas trop mon truc mais justement je le dis dans la BD… Je le mets en scène. C’est l’année où il y a eu Slipknot et Limp Bizkit. J’explique. Quand j’étais ado, il n’y avait que ça qui passait mais moi je n’aimais pas ça. Du coup j’en parle. Après ce n’est pas du tout pour dire c’est nul ou pour descendre ce genre de musique. C’est plus humoristique.

Dans la BD que le personnage a un côté fan Hardcore, qui n’aime pas le glam… C’est le personnage ou c’est vraiment vous ?  
Sofie : non non c’est lui (rires)
Johann : enfin c’est très très exagéré. C’est juste que j’aime bien mettre un côté râleur. Je le mets à tous les personnages… Je crois que j’aime bien les râleurs ! Au Hellfest, je suis beaucoup plus enthousiaste que ce que je laisse voir dans le bouquin.

Tant mieux ! On se disait que le personnage râleur allait encore donner du grain à moudre à ceux qui disent que le vrai fan de metal n’écoute que du Black et du Death sur la Valley…
Johann :
bon c’est vrai que je parle surtout de ce que j’aime !
Sofie 
: il faut dire que depuis qu’on est sur le Metal Market, on a moins de temps pour voir les concerts, donc on se déplace surtout pour les groupes qu’on a vraiment envie de voir ou dont on est fans.

Au Metal Market, vous ne vendez que la BD ?
Sofie 
: Des tee-shirts et affiches aussi ! On partage le stand avec Metal Maniacs !

Ca marche bien ?
Sofie 
: oui beaucoup ! Le Hellfest et Angoulême : ça cartonne.  
Johann 
: c’est des chouettes moments d’ailleurs. C’est là où on rencontre vraiment le public. Soit des gens qui nous connaissait déjà, voient qu’on a sorti quelque chose, voulaient absolument la suite et sont contents ou alors des gens qui découvrent et sont super contents. Parfois on a même l’impression que c’est ce que les gens cherchaient ou attendaient : un point de vue un peu humoristique sur le sujet, du report.

Vous en tant que festivaliers de longue date, et surtout en tant que fans de Black et Death, vous avez l’impression que le Hellfest devient un lieu à touristes ?  
Sofie :
moi j’y suis depuis le Furyfest. J’ai juste loupé les trois premières éditions à Clisson. Mais je suis là depuis la 4ème édition du Hellfest. 10 ans de Hellfest donc si on enlève le Fury. Et oui on voit une différence. Cela dit moi c’est pas le côté fun et attractions qui me dérange, c’est le côté trop de monde. J’ai l’impression qu’il y a trop de billets vendus par rapport à l’espace. Par exemple les Main Stages, passé 18 ou 19 heures, c’est impossible de s’approcher, ou alors il faut y être une à deux heures à l’avance mais ça c’est impossible… Qui peut faire ça ? Surtout que nous on prend des photos, on dessine et on est sur le market. Au niveau circulation, ça devient vraiment compliqué, il y a des goulets d’étranglement où on ne peut pas passer. C’est un peu dommage.

En fait ça vous fait des grosses journées au Hellfest !  
Johann :
cela dit sur l’année 2018 et 2019, les années qui sont dans les bonus, vu qu’on est sur le Metal Market, on fait beaucoup moins de concerts et ça se voit, c’est plus court. Il y a moins de matière. Le stand c’est plus reposant en fait ! Enfin oui et non, on peut se poser certes mais il faut aussi dédicacer. Mais bon là on peut faire des pauses, s’asseoir ! Bon on passe surtout la journée à parler. Enfin à hurler !  
Sofie
: Parce qu’il y a du brouhaha ! Et puis il fait chaud ! (rires). En fait, c’est un autre festival, ça permet de se lier avec les autres exposants. Certains sont d’ailleurs dans la BD comme Cornemel !  
Johann 
: et puis c’est pas le Hellfest, c’est le Metal en général qui se démocratise ! moi j’ai connu une époque plus underground, confidentielle. Quand j’étais ado c’était ça : on était content d’écouter des groupes que les gens n’écoutent pas, c’était une autre approche. Une autre époque aussi : il fallait acheter les albums, les trouver parfois, il n’y avait pas ce côté gratuit et instantané du numérique. Aujourd’hui c’est plus simple, plus lisse, plus abordable. Et c’est la même chose avec le Hellfest qui se démocratise, s’ouvre. Qui désacralise aussi sa musique peut-être… Il peut y avoir une déception pour ceux qui ont connu ces débuts, cette période super intéressante, peut-être même un peu occultée même si le mot est exagéré. Il fallait connaître le milieu, il y avait surtout des initiés. Une communauté. Maintenant ça a changé. C’est plus ouvert. Mais tant mieux, cela diffuse aussi cette musique que l’on adore, ça amène d’autres choses. C’est juste une nouvelle période.

Vous le voyez dans l’évolution de votre public ça ?  
Sofie
 : totalement !  
Johann
 : il y a des gens qui se sont mis au Metal il y a un an, parce qu’ils sont venus au Hellfest en curieux ou juste par un autre chemin et qui achètent l’album ! Mais après tout pourquoi pas ? On n’est pas des ultra puristes. Enfin moi si ! (rires). Mais je suis trop vieux pour faire le puriste à deux balles, à un moment la vie est comme elle est c’est très bien comme ça et basta. C’est très bien que les choses soient un peu plus abordables ou que les gens se mettent à écouter ce qui est pour moi de la musique de qualité, tant mieux.
Sofie 
: et c’est surtout bien pour les groupes ! ça permet à beaucoup de pouvoir vivre enfin de leur musique et pas de jouer devant une poignée de fans initiés.

Et pour conclure : votre meilleur souvenir du Hellfest et votre pire ?  
Johann 
: moi c’est le concert de Venom ! Un groupe dont je suis absolument fan. Un vrai concert. Et abordable en plus ! J’avais de la place et j’ai pu être devant et retrouver l’esprit des petites salles avec mes idoles. J’ai retrouvé mes 15 ans à ce moment là. Je me suis retrouvé à headbanger alors que je ne le faisais plus du tout ! Je gueulais les paroles, j’avais plus de voix à la fin. L’interview de Sanctus aussi…c’était la première année et je n’étais pas encore blasé ! (rires)
Sofie 
: moi le concert de Metal Church ! Que je voulais voir depuis des années et que j’avais toujours loupé. Du coup vrai bonheur de les voir, super concert ! Et le premier chanteur était revenu alors c’était encore mieux. Pour le pire souvenir : quand je suis tombée dans les pommes ! Après une grosse allergie, j’ai pris un cachet d’antihistaminique alors que je n’en prends jamais et je ne l’ai pas supporté… Je suis tombée dans les vapes dans le pit photo, le deuxième jour du festival ! Le Hellfest c’est toujours un peu sportif !  
Johann 
: moi mon pire souvenir est dans la BD… Une histoire avec un vélo où j’ai passé la moitié de la nuit à chercher le chemin du retour. Je suis arrivé à notre location vers 5 heures du matin complètement épuisé. C’était vraiment le cliché de la campagne : dans le noir, pas un chat, à se demander ce que je foutais là.
Sofie 
: moi je ne le voyais pas rentrer, je me disais tiens il doit faire la fête quelque part !
Johann 
: je n’aime pas les pissotières aussi ! Trop de monde ça me coupe !

C’est qu’il faut boire plus de bières ! Des envies pour l’année prochaine ?
Sofie : sur les pronostics : aucune idée ! Je me laisse surprendre ! J’y vais sans aucune attente !  
Johann : Moi j’aurais adoré voir Roky Erickson… C’est pas vraiment du Metal, c’est du rock psychédélique. Mais il aurait eu toute sa place au Hellfest. Des groupes comme Entombed ont repris ses titres… j’ai tous ses disques. Mais manque de chance, il est décédé en mai !
Sofie : eh bien voilà mes envies : des vieux groupes des seventies ! Je veux voir un maximum de vieux groupes avant qu’ils ne puissent plus tourner. Et puis je vais continuer à faire de la photo différemment : plus dans le pit sur les grosses scènes mais de la photo plus féministe, des portraits de femmes exposantes ou autres. J’ai des idées là dessus on verra bien ce que ça donne !

Eh bien merci beaucoup pour cette interview !
Sofie : et surtout n’oubliez pas de soutenir la campagne sur Ulule !

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