La Picardie n’a jamais été aussi proche de Paris. Habillés de leurs plus beaux apparats, les Fatals Picards débarquent dans la capitale et partent à l’assaut de la scène du Café de la Danse pour nous conter leurs histoires farfelues. Déplacée de la Maroquinerie au Café de la Danse pour des raisons administratives, il ne fallait en aucun cas passer à côté de ce concert. {multithumb}
Le Café de la Danse est une scène de musiques actuelles aux infrastructures d’une rare qualité et située dans le quartier de Bastille. La salle est parfaitement adaptée à un groupe comme les Fatals Picards, la sonorisation est bonne et la petite scène supplantée par un balcon et des gradins favorise le discours avec le public. Une folie douce va s’emparer de la salle durant 1h30. C’est une jeune artiste nantaise, appelée Thérèse, qui va monter en premier sur scène.
Seule sur scène avec sa guitare, cette gueule d’amour pose un regard tendre et humoristique sur notre quotidien. Elle se lance même dans une parodie de la comptine « Au clair de la Lune » qu’elle intitule « Au clair de la Thune », inspirée d’un site web insolite (http://www.luneimmo.com/). Thérèse nous interpelle par son authenticité et ses chansons caustiques. Particulièrement surpris, on gardera un très bon souvenir de son passage sur scène qui nous incitera à nous intéresser de plus près à cette artiste étonnante à la voix suave.
Le changement de plateau est très rapide. Les Fatals Picards montent sur scène vêtus d’habits rivalisant avec le kitsch de Marcel et son Orchestre. Leur set va être une pure partie de plaisir. Faisant la promotion de leur nouvel album, on retrouvera les meilleurs titres de « Pamplemousse Mécanique » malgré une place conséquente réservée aux anciens titres. L’hymne « Picardia Independenzia » ne sera bien évidemment pas oublié et l’humour picard produira tout son effet sur le public parisien. Chaque chanson est un sketch sur fond de musique à l’énergie sautillante.
Les Fatals Picards sont plein d’idées, de vie et d’humour comme en témoigne les nombreuses vannes qui ponctuent leur set. Le couple de chanteurs, Ivan et Paul, surenchéri la prestation de blagues bien servies et, quelques jours avant le vote pour l’Eurovision (qui oppose les Fatals Picards aux Wampas), un pauvre spectateur portant un t-shirt du groupe à Didier va se faire sérieusement malmener ! Tout le monde en prend pour son grade. Rares sont les groupes qui jouent autant avec le public et qui réussissent à créer une telle émulation.
Les chansons prennent de l’ampleur sur scène en comparaison de l’album où celles-ci manquent de vie, on ne peut qu’apprécier la dimension live avec de très bons musiciens tel Laurent à la guitare. Les deux chanteurs vont eux aussi se risquer à la six cordes sur quelques morceaux. L’effet est surprenant et on y prend goût.
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La nouvelle formation des Fatals Picards (avec Yves comme nouveau bassiste) semble soudée. Il se dégage une atmosphère festive très agréable qui nous fera garder un très bon souvenir de la prestation du groupe. On retiendra avant tout du concert cette ambiance joyeuse au travers de nouvelles chansons comme « Moi je vis chez Amélie Poulain », « Mon père est tellement de gauche » ou « Djembé Man ». Jamais les Fatals Picards n’avaient écrit de chansons à l’humour aussi fin.
Le medley final est … fatal. Reprenant les meilleures parties de sept anciens « tubes », le groupe va atomiser la salle avant de sortir sous les acclamations du public. Loin d’être fatigué, celui-ci en redemande et en redemande encore … malheureusement après le rappel, le groupe ne remontera plus sur scène. Dommage, bien évidemment, mais en aucun cas cela ne ternira l’agréable souvenir que nous garderons de cette soirée. La longue tournée qu’entame le groupe nous garantis de les revoir sur scène avant l’été. Parfait.