Quatre ans après By the Way, un album au tournant musical important, les Red Hot Chili Peppers reviennent avec un disque dans chaque main. Ce double album constitué de 28 titres nous rapporte aussi bien les anciennes sonorités funk de leur début, que les mélodies envoûtantes de leurs derniers opus. Stadium Arcadium, avec sa générosité en nombre de compositions, débordera des oreilles de certains par saturation, mais les plus grands fans n'en seront jamais lassés.
A chaque nouvel enregistrement, on peut dire que le line-up du groupe évolue en incluant discrètement, au sein de la formation californienne un 5 ème membre. Présent avec les Chili Peppers depuis le fabuleux Blood Sugar Sex Magic cet artiste tapis dans l'ombre, ou plutôt derrière les tables de mixage d'un studio, n'est autre que le producteur de talent Rick Rubin. Cette collaboration désormais familiale pourrait on dire fonctionne à merveille depuis une décennie. En préférant la continuité avec l'option Rick Rubin, les RHCP ne sombreraient ils pas dans une forme de facilité sur le plan artistique ? Chacun se fera sa propre idée sur la question par l'écoute de ce nouvel opus.
Pour l'anecdote concernant Stadium Arcadium, les Red Hot se sont dirigés vers quatre professionnels du mixage, deux vétérans expérimentés et deux petits bleus dans la profession ayant toutes leurs chances pour faire leurs preuves. Les membres du groupe ont écoutés les quatre mix différents sans savoir qui avait réalisé chaque mix. Au délibéré, le hasard a bien fait les choses étant donné que les hommes retenus ont été les deux inexpérimentés, Ryan Hewit et Andrew Sheps tant leur travail était concluant offrant ainsi une nouvelle dimension musicale car ce nouvel opus ne sonne pas forcément comme du RHCP traditionnel.
Stadium Arcadium a été enregistré dans le même studio où 15 ans plus tôt, vit le jour le mythique Blood Sugar Sex Magic. Ce retour aux sources dans un lieu où l'énergie et l'âme du groupe avait explosé de belles manières avec cet album, rappelant des souvenirs ancrés dans les murs du studio, a peut être été l'élément déclencheur de la folie créative des Peppers. En quelques mois de studio le quator californien enregistre 38 titres sur bandes… Rien que cela ! A la base ils devaient sortir leurs inédits sur un triple album puis dans un point de vue différent, l'idée était de faire paraître 3 albums de 12 titres espacés dans le temps. Un problème persistait entre la maison de disque et les RHCP. Le groupe considérait que ces 38 chansons appartenaient à un même ensemble, un même état d'esprit créatif et elles devaient donc paraître en un seul bloc. C'est à contre cœur et dans une déception collective que le groupe s'est rabattu sur le projet d'un double album de 28 titres, mais pas question pour autant, enfin je l'espère, de laisser au fond d'un tiroir poussiéreux cette dizaine de perles non sélectionnées pour Stadium Arcadium. Ces titres apparaîtront sûrement sur des faces-B ou éditions spéciales, qui seront très prisées.
En vouant pour ce groupe une adoration toute particulière depuis plus d'une décennie, une question me vient à l'esprit. Où en seraient les Chili Peppers aujourd'hui si le soliste Monsieur Frusciante n'avait réintégré son groupe préféré depuis l'épisode Dave Navarro ? Réciproquement que serait devenu Frusciante sans cette réintégration espéré, errant à l'époque dans une vie, tel un scénario Requiem For A Dream ? L'architecte des plus grands tubes du groupe ( Californication, Under The Bridge, Can't Stop …) représente depuis un moment la valeur sûre des Chili Peppers. Cramponné au manche de sa Fender Stratocaster Sunburst de 62', John exprime sa folie créative sur les nouvelles compos du quator. Pour ceux qui s'intéressent à la carrière fructueuse, vu le nombre d'albums solos du guitariste, elle se détachait de l'esprit des Red Hot par son côté acoustique et expérimentale. Stadium Arcadium à la différence des albums précédents est touché par la griffe artistique de John et il a su faire valoir ses talents de songwriter tant Anthony, Chad et Flea lui ont laissé le champ libre. Coté guitare, une remarque saute aux yeux … euh ! Plutôt aux oreilles. Musicalement, Stadium Arcadium sonne le retour des solos. John colle des solos, de vrais solos sur la quasi-totalité des titres… pour tout dire on frôle le festival Frusciante comme en témoigne « Dani California »,« Tell me Baby », « 21st Century »… et bien d'autres ! Petit rappel, cette addiction aux solos est due à l'influence de guitariste de renom sur le jeu de Frusciante comme Jimi Hendrix, Franck Zappa, Jeff Beck, ou encore Eric Clapton, des maîtres en la matière.
Coté édition limitée, le Dvd de la Stadium Arcadium Box nous propose le clip du single « Dani California » réalisé par Tony Kaye (réalisateur d'American History X), où les Red Hot ont eu pour concept de retracer l'histoire du rock des années 50 à aujourd'hui. On est confronté a tous les mouvements rock, années 50 avec le rockabilly, années 60 avec le rock'n roll et les Beatles, les années 70 avec le rock anglais (The Clash, Sex Pistols…), l'ère glam, funk, gothique, les groupes de hair métal, le mouvement grunge avec un remake du Unplugged In New York de Nirvana où Anthony Kiedis se métamorphose en Kurt Cobain. Tout est passé en revue jusqu'à la l'apparition des Red Hot pour la fin du clip. Ils ont dù s'amuser lors du tournage et c'est ce que l'on voit sur le making of du clip day by day. Pour l'analyse titre par titre de l'album qui de mieux placé de John, Chad, Flea et Anthony pour en parler. Erreur regretable, les sous titres ne sont pas présent donc il faut absolument maitriser la langue de Shakespeare si l'on veut en savoir plus sur les morceaux de Stadium Arcadium.
Un retour aux solos, un double album de 28 titres, certains détracteurs y verront une prise de risque en entrant dans une nouvelle ère musicale. Pourtant ce n'est pas le cas, la spécificité de Stadium Arcadium est sa diversité, et je pense que personne ne pourra me contredire que l'on constate un mélange de styles, de périodes. Certains titres suivent la lignée de By the Way et de Californication, les précédents opus, d'autres morceaux nous permettent de retrouver nos Red Hot Chili Peppers à leurs débuts, offrant un come back dans le passé et rappelant aux fans de la première heure que cette période Funk Rock déjanté n'est pas tombée dans les précipices de la célébrité. Stadium Arcadium recèle de titres magnifiques « Hey », « Dani California », « Snow », cet album pourrait être qualifié comme best of de tout ce que les Chili Peppers ont fait et font. Je terminerai par une phrase de Flea qui résume clairement ce qu'il faut penser de cet opus « Cet album est ce que nous pouvions faire de meilleur. Si quelqu'un n'aime pas ce disque, alors il n'aime pas les Red Hot »
.:Tracklist:.
Jupiter (Disc 1) :
01. Dani California
02. Snow (Hey Oh)
03. Charlie
04. Stadium Arcadium
05. Hump de Bump
06. She's only 18
07. Slow Cheetah
08. Torture Me
09. Strip My Mind
10. Especially In Michigan
11. Warlocks
11. C'mon Girl
13. Wet Sand
14. Hey
Mars (Disc 2) :
01. Desecration Smile
02. Tell Me Baby
03. Hard To Concentrate
04. 21st to Concentrate
05. She looks to Me
06. Readymade
07. If
08. Make You Feel Better
09. Animal Bar
10. So Much I
11. Storm In A Teacup
12. We Believe
13. Turn It Again
14. Death of a Martian