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Chronique : Skindred – Big Tings

Benji Webbe n’a plus grand chose à prouver. Le chanteur traîne ses guêtres sur les scènes du monde entier depuis le début des nineties et affiche à ce jour une discographie bien fournie de près de quinze albums. Avec Skindred, ce dernier aura rebondi avec brio suite à l’explosion de Dub War. Big Tings, septième album des anglo-saxons, s’inscrit pour sa part sans grande surprise dans la continuité de ses prédécesseurs, à savoir du côté d’un ragga-metal qui tape du pied. Le groupe semble pourtant avoir abordé l’écriture avec une plus grande légèreté, le disque débordant de hits simples et plus épurés que d’ordinaire.

Volume officialisait il y a trois ans la position de Dan Sturgess au sein de la formation. Aupravant musicien intérimaire, ce dernier apportait au disque des sonrités électro-dub-drum’n’bass rafraîchissantes, renforçant au passage la force de frappe des riffs les plus appuyés de la galette. Parti vers de nouveaux horizons courant 2017, Sturgess laisse la formation revenir à un son moins chargé et plus rock. Big Tings aura de ce fait de quoi décontenancer à la première écoute. Skindred lorgne ici vers des compos plus aérées et ultra-accessibles, parfois presque interchangeables. Si le disque est assurément moins bon et riche que Volume, le groupe maintient sur l’ensemble une véritable cohérence et s’amuse assurément en tapant dans le gros rock / néo-ragga-metal calibré pour la saison estivale. Skindred assume pleinement la légèreté de son approche en forçant plus que de raison sur certains gimmicks – les « hého » et autres « wow-wow » pullulent – et couche sur bandes un album qui ne prend aucun chemin de traverse. Dix titres, dix tubes immédiatement assimilables, point. C’est concis, souvent très efficace et résolument moderne.

La touche magique du groupe reste une nouvelle fois la voix de Webbe. Le bonhomme se promène avec une aisance déconcertante sur le disque, celui-ci étant capable de transformer des instrus plutôt fades en petites bombes par la qualité de ses refrains – le premier single « Machine » –. Skindred reste ce groupe capable de hérisser le poil de n’importe quel metalleux fermé d’esprit en affichant une véritable propension à mixer tout ce qui lui passe sous la main, à adopter une attitude de branleur – il suffit de voir le fameux Benji Webbe sur scène – et en se moquant bien des codes d’un genre quelconque. Mais le groupe turbine avant tout à l’envie. Big Tings témoigne en ce sens d’une véritable spontanéité, d’une envie de se faire plaisir sans se prendre la tête. Des morceaux de la trempe de « Alive » et « Broken Glass » feront inévitablement remuer les popotins des plus septiques. Irrésistible.

Big Tings n’est ni l’album de l’année, et encore moins le meilleur disque de Skindred. Il pourrait cependant compter parmi les indispensables de l’été dans la catégorie des musiques saturées. Bien que scandaleusement court, cette septième galette passe à l’aise un mojito à la main. C’est déjà pas mal.

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