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Le Bal des Enragés : « Tant qu’on a pas un autre phénomène pourri comme la Team Nowhere qui viendrait encore salir l’image du metal… »

On continue la série des rencontres au Hellfest avec quelques gars du Bal des Enragés avec Nico (Tagada Jones), Vincent Peignart-Mancini (AqME depuis 2012) et Xavier (Parabellum).

 

Bonjour les gars, comment allez-vous ?

Nico : Super! Super depuis le concert, c’était bien les gars, non ?

Vincent : C’était énorme ! Ça fait des putains d’émotions quand tu joues sur uns scène comme ça, avec une affluence  de gens comme c’était le cas, t’as pas ça tous les jours !

Nico : Ah bah ça c’est sur ! On voyait bien qu’il y avait du monde, mais quand tu regardes les photos, là tu réalises vraiment mieux combien y’avait de personnes devant nous, c’était vraiment impressionnant. Je pourrais même pas te dire combien de personnes il y avait, des milliers et des milliers… Mais c’est pas tout ! Il y a avait du monde, ce qui est bien et c’est une chose, mais il y a aussi avoir de l’ambiance. Et quelle ambiance ! Les gars du staff sont venus nous voir en nous disant « Merci les gars, vous avez lancé le festival ! » (rires).

Dans mes souvenirs c’est la deuxième fois que vous jouez ?

Nico : Ouais exact, on avait joué il y a trois ans sur la Warzone.

Ça fait une différence de passer de la Warzone à la Main Stage ?

Nico : Ouais, c’est la taille (rires) !

Vincent : Et en même temps je dirais même que c’était mieux parce qu’à l’époque la Warzone c’était pas la même chose, c’était plus petit, mal foutu et surtout blindé, à cause de nous (rires) ! Ou grâce à nous, parce que c’était le début des premiers signes comme quoi il fallait faire quelque chose pour la Warzone, qui était trop petite. Là cette année les gens avaient bien plus de place  même s’ils étaient encore plus nombreux.

Nico : Nous tu vois on aime bien jouer dans les clubs devant 400-500 personnes, c’est plein à craquer mais ça rend une ambiance incroyable ! Et là tu vois on a retrouvé la même ambiance, on pouvait pas du tout imaginer que c’était possible dans un espace 100 fois plus grand.

Vous êtes arrivés confiants avant votre prestation, du fait que ça avait été plein à craquer à votre précédent passage ou au contraire, vous aviez un peu plus la pression en sachant que vous seriez « exposés » sur la Main Stage ?

Xavier : Ouais, je sais pas trop, peut-être indirectement… Mais on a tous beaucoup d’expérience. Ça aurait été notre première session je pense qu’on se serait tous regardés dans le blanc des yeux avec un air du genre « OK… j’ai peur ». Mais à chaque concert on se base pas sur nos acquis et on fait comme si c’était à la fois le premier et le dernier.

Nico : Quand t’es nombreux c’est plus facile aussi. Quand tu montes sur scène à 15 c’est pas pareil qu’un mec en solo !

Bal des Enragés, Hellfest 2016 © Mathieu Ezan
© Mathieu Ezan

La Warzone, c’est là qu’il y a les meilleures choses à voir pour vous ?

Xavier : Disons que c’est là qu’on va voir le plus de concerts ouais ! Quoique cette année il y a plus d’artistes qui seraient peut-être normalement plus heu… « warzoniens » si je peux dire, qui jouent sur la Mainstage. Ce sont deux scènes qui se répondent de plus en plus je trouve, alors que le cœur du Hellfest, les Altar et Temple, leur programmation ne va pas autant « s’exporter » sur les main stages que le fait la Warzone actuellement. Bon forcément y’a quelques exceptions mais c’est moins courant que le duo Warzone/Main Stages.

C’est une volonté de la part des organisateurs du Hellfest de « décloisonner » les scènes ou alors c’est le public qui a « imposé » ça, par ses goûts, ses préférences ?

Nico : Mine de rien tu vois je pense que le punk et le hardcore figurent dans les styles les plus populaires ! En tout cas en France, si le festival s’était déroulé dans un pays nordique je pense que ça n’aurait pas la même allure, c’est les Altar et Temple qui sont plus adaptées à leurs styles et qui auraient fait des cross-over avec les Main Stages.

Xavier : Ouais et puis c’est aussi le truc du Hellfest, de rassembler tous les styles. Au départ le Fury Fest était branché punk/hardcore plus que le reste et puis tout ça s’est décloisonné et à donné naissance au Hellfest, c’est un festival super éclectique. Comme on le disait ouais le cœur du Hellfest c’est les Altar et Temple, mais peut-être qu’elles ont aussi leurs limites en termes d’audience.

Vincent : Le Bal des Enragés ça a aussi été un test, un des premiers groupes franco-français à jouer et chanter en français, depuis y’en a eu d’autres à venir jouer. Le Hellfest ça reste aussi de l’expérimentation. Ouvrir sur d’autres styles, c’est ramener plus de public différent !

Il y a un regain d’intérêt pour vous pour la scène française ?

Xavier : C’est pas un regain, il a toujours existé mais on en parle très mal dans les médias. Je sais pas s’il est plus important qu’avant ou moins ou égal, c’est juste qu’on s’en rend un peu plus compte aujourd’hui en France mais c’est toujours quelque chose de médiatiquement souterrain. Faut dire merci aux « petits » médias comme vous de faire aussi exister ce genre de scènes dans vos papiers. Après, comme je le disais je sais pas si « on » est plus nombreux à aimer le metal et le punk en France, y’a les médias comme vous qui existent et qui sont super actifs, mais vos lecteurs sont déjà des metaleux ou des punk ou des rockeurs, en gros ça alimente quelque chose qui existait déjà et « entre nous » si je puis dire.

Nico : Ouais, les médias de masse vont pas parler de musiques dures en France, mais de la variétoche et de la chanson française, comme ça, à répétition. C’est bien hein, mais dans la vie y’a pas que ça. La preuve les dizaines de milliers de personnes qui sont là et qui sont venus nous voir. Après, grâce au Hellfest il commence à y avoir des médias de masse qui viennent voir et en parlent. Alors, peut-être qu’avec le temps il y aura un peu plus de promo à la TV…

Gojira est passé au petit journal il y a deux jours déjà…

Nico : Ah ouais c’est vrai j’ai pas pu voir ça, tu l’as vu toi ?

Oui, ils ont joué une version courte de « Silvera », mais pas d’interview !

Nico : Ah ils ont carrément joué, c’est génial ça !

Vincent : Et après leur passage ça a vanné comme ils savent si bien le faire ou quoi ?

Non ça s’est très bien passé je dirais !

Vincent :  Non parce que c’est un peu leur marque de fabrique depuis des années et c’est vraiment lourd. C’est comme le mot « rock-metal », bordel ça existe pas ce mot ! Y’a le rock, et le metal, ce sont deux styles qui se font beaucoup d’échos et le metal est né est du rock mais aujourd’hui les différences sont plus frappantes, c’est chiant ce terme fourre-tout de « rock-metal », ça se voit qu’ils s’y intéressent pas.

Nico : Moi je préfère continuer à jouer dans des petits clubs et être bien entre nous plutôt que d’entendre des âneries et de se faire prendre pour des extra-terrestres par la télévision française.

Xavier : Mais y’a du progrès, Mass Hysteria était aussi dans l’Album de la semaine, Ghost aussi…

Nico : mais bon c’est pas comme Nul Part Ailleurs ou t’avais Social Distorsion, Sepultura, Korn… Y’avait de tout.

Ghost, yes ! Mais ça reste plus accessible quand même que ceux que tu viens de citer…

Vincent : Pour toi ouais, mais y’a des gens pour qui c’est l’enfer !

Xavier : En tout cas tant qu’on a pas un autre phénomène pourri comme la Team Nowhere qui viendrait encore salir l’image du metal…

Là, ça chambre un peu sur Vincent qui joue dans AqME depuis 2012, on vous passe les détails mais on tient à préciser pour lui que lorsqu’il a rejoint le groupe, la Team Nowhere n’existait plus. Il est donc innocent. Paix et amour !

Vous feriez quoi vous, pour qu’on arrête de singer le metal dans les grands médias ?

Nico : Qu’est-ce que tu veux ou peux faire pour changer les gens ? C’est juste une prise de conscience qui devrait mieux venir naturellement et surtout d’eux-mêmes, on s’en fout, nous, de ce qu’ils disent ou pensent au final. Un jour y’aura peut-être une banalisation du metal qui fera que ça rentre dans le paysage comme ça a été le cas pour le rap.

Vincent : Peut-être que pour nous, jouer un peu plus à l’étranger dans des pays non francophones ça pourrait être cool, en changeant la setlist pour mettre en avant des titres en anglais…

Vous allez faire quoi là tout de suite après ?

Nico : Bah on va tous aller profiter des concerts et des potes qu’on a sur place et rencontrer de nouvelles personnes ! On va un profiter du festival pour se déconnecter un peu et reprendre les activités du Bal après, la promo, la sortie du DVD, et surtout nos groupes respectifs. On se redonnera rendez-vous dans 3 ans en 2019 pour les 10 ans du Bal !

Vincent : Ah ouais ?! 10 ans déjà !

Nico : Et ouais ! ça va vite, surtout qu’on y passe pas tout notre temps dans ce groupe, c’est pas évident pour tout le monde de gérer son emploi du temps et puis l’intérêt du Bal c’est un peu de ressurgir, de faire une tournée, un CD, comme ça et après y’a une phase de calme, ça n’aurait aucun intérêt si on tournait non-stop.

Un petit mot de la fin ?

Xavier : Fin !

Vincent :  Fin !

Nico : Merci à vous de continuer vos activités et de parler de toute la musique et des petits groupes qui débutent, qui galèrent et qui méritent !

 

 

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2 commentaires

Doudou 24 novembre 2016 at 21 h 34 min

Un joli titre bien « puta-clique » mais qui n’a rien à voir avec le cœur de l’interview… Bravo les gars.
Je ne savais pas que 10 ans après le « Nowhere bashing » faisait encore recette.
En tous cas, une chose est sûre, ce qui salit le metal c’est l’étroitesse d’esprit des ayatollahs de tous poils qui prétendent détenir la vérité sur ce qui est bien ou pas en matière de musique.
A titre personnel, sans la Nowhere je ne me serai pas intéressé à la scène française, et je n’aurai pas découvert Tagada Jones.
Bisous.

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yo 20 octobre 2022 at 14 h 27 min

J’ai gardé tous mes albums de la Team Nowhere. ça fonctionne toujours hyper bien musicalement. Par contre j’ai revendu mes Parabellum… ça a vachement mal vieillit…

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