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Interview – Sticky Boys « Le Rock c’est comme l’Amour, ça se donne »

Vus par les critiques comme les « Airbourne français »  lookés façon Wayne’s World, les Sticky Boys envahissent les ondes avec leur premier album This Rock’n’Roll . Plus connus pour s’être fait remarquer  avec des publicités pour Converse et la SNCF, les français dépassent le carcan conservateur du hard rock et s’offrent même une apparition dans le film Océane de Philippe Appietto (à venir le 11 septembre). Avant de les retrouver sur la scène du Motocultor ce vendredi 16 août, les Sitcky Boys nous ouvrent les portes de leurs univers 100 % déconne et Rock’n’Roll.

Grâce aux publicités tournées pour des grandes marques, vous vous êtes fait connaître auprès du public. Les Sticky Boys sont des musiciens, des comédiens, des marketeurs ou les trois en même temps ?

Tom Bullot (batterie) : Aucun des trois. Nous sommes juste des copains qui font du rock’n’roll. C’est ce qu’on aime. Après, on fait des rencontres et on tombe sur des plans qui sont rigolos, qui nous permettent de rencontrer encore plus de monde et tout s’enchaîne. Ça nous plaît et on le fait sans trop se poser de questions. Pour le côté marketing on n’y est pour rien ! La SNCF est tombée par hasard sur nous via MySpace. Et je peux te dire que quand tu reçois un message de  la SNCF, tu rappelles pour voir si ce n’est pas une blague !

Toutes ces participations  ne se sont pas faites par hasard quand même ?

TB : Oui et non. La SNCF avait contacté d’autres groupes. Ils en cherchaient un qui soit vraiment hard rock pour s’assurer d’être crédible et capable de faire le show mais surtout un groupe qui a assez de recul et de second degré pour faire un truc qui… est complètement débile en fait (Rires). Les autres groupes n’ont pas voulu sous prétexte que la publicité ou le marketing ça ne concernait pas le monde du métal, ils ne voulaient pas se déguiser. Ils ont débarqué avec leur photo de Slayer à l’agence de pub qui les a évidemment rembarrés.  Nous, ça nous faisait marrer. Pour Converse, c’est pareil. Ils ont dû voir la pub SNCF, se dire qu’on aimait bien faire les marioles alors ils nous ont appelés.

Le rock peut être un monde très conservateur parfois, vous avez dû prendre pas mal de critiques au vol ?

TB : Je crois que les personnes qui pensent de cette manière n’ont rien compris au rock’n’roll. Nous nous sentons légitimes. C’est ça le rock’n’roll ! Si pas mal de groupes français  se plaignent qu’il n’y a pas assez de public, que la France n’est pas un pays accueillant pour le métal, le hard rock, etc.…ce n’est pas vrai. La plupart des gens sont prêts à accueillir cette musique. Bien sûr, notre look, notre musique ça les fait marrer.Mais  si tu es capable de faire sourire les gens, c’est déjà pas mal. On a joué dans des salles où le public n’avait pas vu un groupe de hard rock depuis des siècles et ils ont aimé. Le rock c’est comme l’amour, ça se donne.

Vous n’avez pas peur de devenir trop mainstream ?

TB : On s’en fout, on n’a pas de plan de carrière. Chaque date, chaque tournée, chaque film que l’ont fait, c’est parce que ça nous plaît et je crois que ça se sent. Si on jouait les faux culs, juste pour se faire une image, le public le sentirait et n’accrocherait pas. On est vraiment content de ce que l’on fait. On ne comprend rien à ce qui nous arrive mais quand on nous appelle pour faire des trucs drôles, on y va !

On retrouve un peu l’esprit d’Elmer Food Beat tant dans le côté grand guignol que vos paroles « poétiques »…

TB : Tout à fait, en plus c’est des copains. D’ailleurs, on joue avec eux à la Cigale le 23 janvier 2014. Nous avons le même état d’esprit : sur scène et en dehors ce sont les mêmes clowns. Ils ne font pas de plan sur la comète, ils s’en foutent d’être connus, ils font ce qu’ils aiment et ils le font bien avec sincérité et amour. Si on devait avoir un plan de carrière, ça serait celui d’Elmer Food Beat, donner tout ce qu’on a avec amour et sincérité à chaque occasion. Je crois que c’est pour ça qu’on ne nous reproche pas de faire des pubs, des films,…c’est tellement naturel. Ce qui est paradoxal, c’est que nous obtenons plus de crédibilité en jouant les Def Leppard du Val d’Oise qu’avec un label.

Des chansons comme   Rock’n’Roll Nation  prônent un monde sans violence. N’est ce pas aussi paradoxal pour un groupe de hard rock que l’on compare à Motörhead pour le chant d’Alex et Airbourne pour la musique?

Je ne suis pas sûr de ça. Aujourd’hui, dire que le métal c’est un monde de brutes satanistes ça fait rire tout le monde. Black Sabbath, c’est des gentils. Les pochettes d’Iron Maiden ne font peur qu’aux grands-mères. Tous les groupes de rock sont des gars sympas au final.

Et à quoi ressemble ce monde utopique ?

C’est les festivals où tu as plein de copains partout. On peut être tous bourrés, il n’y a jamais une embrouille. On fait la fête tous ensemble et on s’éclate devant les concerts. On ne connaît pas de frontières avec les différents styles de musique.

Pourtant certains prétendent qu’elles existent…

La seule frontière qui existe dans tous les styles de musique s’établit entre les gens qui se prennent au sérieux et les autres. Thrash, punk, hip hop, électro, rap…peu importe, nous, nous aimons autant les Beastie Boys que les Suicidals Tendencies, Anthrax, AC/DC…ça ne sert à rien d’inventer des frontières, on vient tous du rock’n’roll. Nous sommes tous plus où moins sortis des couilles de Creedence Clearwater Revival et de Johnny Cash.

Sur Twitter, tu notais même ta déception de ne pas avoir assisté au concert de Rihanna !?

Oui, j’adore Diamonds  même si cette chanson n’a aucun sens. Elle veut chanter l’amour et le diamant dans le ciel, j’aime bien….c’est la seule chanson que je connaisse vraiment en même temps. Mais j’ai été voir Lady Gaga à Bercy.  Elle a des musiciens incroyables dont le dernier guitariste de Whitesnake. C’est marrant, son show rappelle vraiment les concerts d’Iron Maiden dans les années 80 avec ces scènes totalement gargantuesques ! Et comme elle a plus de moyens qu’Iron Maiden à l’époque, c’est encore plus dément ! C’est à voir. Après la musique de Lady Gaga je n’accroche pas mais son show est magique.

Ce que l’on sait moins de vous, c’est que l’on doit votre découverte aux Donnas et aux Nashville Pussy…

Ah ah (Sourire). Après le concert des Donnas à la Maroquinerie en 2009, on a été boire des coups toute la nuit avec elles. Je dois t’avouer que le lendemain je me demandais pourquoi j’avais un numéro américain dans mon téléphone ! C’était celui de Maya Ford, la bassiste. Nous avons gardé le contact et depuis elle nous soutient autant qu’elle le peut. Elle a enregistré des parties des basses quand nous n’étions encore que deux, Alex et moi. Cette rencontre nous a donné beaucoup de crédibilité mais aussi de confiance en nous. De même avec les Nashville Pussy. Ils sont tombés par hasard sur notre musique et ils nous ont proposé d’apporter leur soutien au groupe. Ça fait vraiment plaisir d’être reconnu par des papas américains surtout quand tu es un groupe français. La plupart des groupes hexagonaux sont complexés, je ne sais pas pourquoi…

Chanter en anglais peut être ?

C’est Maya Ford qui nous a fait réviser nos textes pour que l’on prenne l’accent, l’intonation et le phrasé américain d’où ce son US de l’album. Nous parlons  correctement anglais mais nous ne sommes pas totalement anglophones. Nous ne voulions surtout pas donner une impression de yaourt sur cet album. Alors nous avons bossé comme des tarés sur les paroles et la composition, à savoir si tel ou tel morceau sonnait bien américain naturellement.

La France n’est pas assez rock’n’roll ?

Ironiquement, les groupes n’ont pas assez accès aux grosses radios et à la télé. Les subventions, tu ne peux les avoir que si tu fais partie d’une grosse structure. Après quand ils donnent des sous, c’est pour des groupes comme les BB Brunes  qu’est ce que tu veux…

Quels sont vos plans pour le futur ?

Le Motocultor ! Nous avons quelques dates mais nous levons un peu le pied sur les concerts car nous travaillons actuellement sur le deuxième album qui demande beaucoup d’investissement. On le compose cet automne, on l’enregistre fin de l’hiver et il devrait sortir pour le printemps prochain. Il y aura également, la promotion du film Océane à la rentrée 2013. Les pubs nous ont permis d’avoir de la visibilité auprès des tourneurs et nous espérons organiser une tournée européenne pour le prochain album.

Dernière question, quelles sont les bonnes raisons de venir découvrir les Sticky Boys sur scène comme au Motocultor ce vendredi ou d’écouter votre album This is rock’n’roll  ?

Tout les gens qui sont venus nous voir qu’ils viennent de l’électro, du rock, du rap ou du métal, ils sont tous ressortis avec le sourire et une bonne humeur. Qu’ils aiment ça ou pas, ils tapent du pied, ils chantent et ils ont au minimum passé un bon moment. Le « Too much », c’est ce qu’on aime : Kiss, Twisted Sisters… On joue sur les clichés du rock certes, on le prend comme une blague mais en même temps ce n’en est pas une.

 

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