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Interview : Shining (de Norvège)

Le groupe Shining ne dira certainement pas grand-chose à la plupart des lecteurs, à moins d’être un afficionado de la Norvège ou de tout de suite penser au film angoissant de Kubrick. Rien à voir ici avec le film. Jørgen Munkeby, frontman, auteur, compositeur et saxophoniste de talent est à la source du groupe Shining et enfonce toutes les barrières de la musique depuis plus de 15 ans. Entre sons expérimentaux, progressifs, metal, jazz ou avant-garde, il ne s’est jamais rien interdit. En 2010 le groupe sort un de leurs deux albums de référence pour le moment : « Blackjazz » et invente un nouveau courant musical par la même occasion. S’en suit « One One One » en 2013 qui, à la différence du premier, qui lui mettait le focus sur la musicalité des titres, se concentrera davantage sur l’écriture des paroles en tant que telle. En juin 2015, ils frappent encore plus fort en postant une vidéo faite dans des conditions surréalistes où l’on voit le groupe se produire sur une montagne (la « Troll’s Tongue ») à quelques 700 mètres au-dessus du sol.

Le 16 octobre 2015 sortira leur troisième album appelé « International Blackjazz Society », album qu’ils présenteront le 12 novembre 2015 au Luxembourg lors d’un showcase pendant le festival Sonic Visions et le 18 novembre 2015 à Paris au Divan Du Monde. Jørgen Munkeby nous a accordé un moment pour nous parler du groupe et de leur courant musical.

Bonjour Jørgen ! Raconte-nous d’où vient le nom « Shining » du groupe !

Bonjour Nathalie ! Je pense que comme pour la plupart des groupes, le nom nous est venu un peu par hasard. Nous étions tous dans la voiture après un concert de jazz acoustique et nous n’avions pas encore de nom. On a commencé un brainstorming délirant qui partait dans tous les sens. J’ai même une liste quelque part chez moi où j’ai noté tous les noms. « Shining » est apparu au milieu d’entre eux et on aimait bien les caractéristiques du film de Kubrick : la musique de Béla Bartók, la façon dont Kubrick a filmé, et aussi les personnages dont certains d’entre eux communiquent de façon télépathique en brillant. (ndlr : « to shine » en anglais)

Nous nous sommes dit que cela nous correspondaient plutôt bien comme nous devons aussi beaucoup communiquer de façon non-verbale lorsque nous improvisons dans nos concerts de jazz. On est sans cesse à l’écoute des uns et des autres.

Tu n’es pas sans savoir que ce nom « Shining » est utilisé par plusieurs groupes à ce jour. As-tu un regret par rapport à ça ?

Si c’était à refaire, je pense qu’on choisirait un autre nom aujourd’hui, c’est certain. A l’époque où on l’a choisi, on ne faisait pas de recherches Google pour savoir s’il existait déjà ou non. D’après mes informations il y a un groupe de metal en Suède qui s’appelle « Shining » aussi et aux Pays-Bas il y a « The New Shining ». Je pense qu’il faut se distinguer du lot aujourd’hui. D’ailleurs, j’utilise de plus en plus le nom « Blackjazz » pour parler de nous et ainsi éviter les quiproquos. On changera peut-être un jour, qui sait ?

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Pour ceux qui n’ont jamais écouté l’album « Blackjazz », peux-tu décrire le son de cet album en particulier ?

Pour moi c’est du jazz mélangé à du metal mais aussi avec des sons plus industriels. J’aime le jazz et le metal, et j’avais envie de ne pas devoir choisir. J’ai donc combiné les deux.

D’où t’est venue cette idée ?

Je pense que tout a commencé quand j’avais 10 ans. J’écoutais du Sepultura et du Deftones. Tous mes amis de l’époque écoutaient du metal et j’adorais (et j’adore toujours) cette musique. A peu près à la même période, j’ai commencé à jouer du saxophone et c’est en écoutant John Parker mais surtout John Coltrane que je suis tombé amoureux du jazz. J’ai continué à l’écouter et à l’étudier presqu’exclusivement lorsque j’étais dans la Norwegian State Academy of Music. J’ai aussi découvert ainsi la composition de musique contemporaine.

Comme tout le monde étudiait le jazz, c’était naturel de jouer du jazz et c’est là que le groupe Shining est né avec mes amis. Après quelques albums de jazz, je commençais à en avoir assez du côté très rationnel et finalement très dogmatique de cette musique. J’avais envie d’expérimenter notamment lors de mes séances en studio d’enregistrement. J’écoutais à nouveau beaucoup de metal ou de rock industriel comme Nine Inch Nails ou Marilyn Manson. C’est là où le Blackjazz est né. A ce moment-là je me suis rendu compte que certaines parties du jazz fonctionneraient très bien avec les caractéristiques du metal. Donc ce projet a mis 20 ans à mûrir dans ma tête quand même.

Vous sortez bientôt un nouvel album. Comment sera-t-il ? Plus comme « Blackjazz » ou plus comme « One One One » ?

Il va s’appeler « International Blackjazz Society » et je pense que l’album regroupe les caractéristiques des deux albums que tu viens de citer. D’un côté, il a cette agressivité et l’univers un peu expérimental de « Blackjazz » et, de l’autre, il a le songwriting et les morceaux plus structurés de « One One One ». Notre premier single, dont nous venons de diffuser la vidéo, s’appelle « The Last Stand » (à voir ici) et ce morceau fait clairement partie du côté structuré dont je te parlais.

Quand tu vois comment les auditeurs consomment de la musique aujourd’hui, penses-tu que le fait de sortir un album soit toujours cohérent ?

Je vais répondre en deux temps. D’abord en tant que consommateur de musique moi-même. Je pense que dans les pays nordiques comme la Norvège, nous avons été un peu les pionniers de la consommation de musique sur des sites de streaming comme Spotify par exemple. Donc, en tant que consommateur, je trouve que certaines pop-stars n’ont pas besoin de sortir un album. Quand tu vois une star comme Rihanna, quand elle sort une chanson, elle peut juste sortir un single et ne pas le mettre sur un album. Personnellement j’aime aussi beaucoup YouTube pour découvrir, en même temps que le morceau, un peu de l’univers visuel du groupe ou de l’artiste.

Maintenant je vais te répondre en tant que représentant du groupe Shining. Lorsque j’ai écrit les morceaux, le tout formait déjà une unité dans ma tête avant même de penser à un album. Et puis, la sortie de cet album, c’est aussi l’occasion d’organiser une belle tournée pour le présenter et de faire en sorte qu’un grand nombre de personnes aient la chance de pouvoir le découvrir. Donc, oui, un album c’est important d’un point de vue promotionnel afin de faire connaître le groupe.

Venons maintenant à votre concert sur cette montagne. Comment cela s’est fait ?

Je m’intéresse toujours à des trucs différents et qui sortent de l’ordinaire. Un de nos fans nous a dit un jour que ce serait cool si on pouvait faire un petit concert sur cette montagne. Je l’ai pris pour un fou mais il a réussi à engranger de l’argent pour ce projet et cela s’est fait de cette manière.

On a dû prendre beaucoup de précautions et bien prévoir notre matériel sur place, car il était hors de question de descendre pour aller chercher un câble manquant par exemple. Ce fût une expérience très spéciale pour nous et la vidéo est devenue virale sur internet. On a réussi à avoir pas mal de matériel vidéo de ce concert ce qui fait que nous allons sûrement sortir un morceau avec des vidéos de ce concert-là et en faire un clip.

Enfin, ma question rituelle : Beatles ou Rolling Stones? Et pourquoi?

Mes parents écoutaient les deux mais je pense qu’ils préfèrent les Beatles. Moi j’aime le côté rebel des Rolling Stones et cette attitude « jemenfoutiste ». Si je devais choisir, je choisirais pourtant les Beatles pour leur côté expérimental que j’admire. Ils ont fourni aussi les morceaux les plus intelligents musicalement parlant et aussi du point de vue des textes.

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa pour Vacarm.net

 

Shining sera en tournée en 2015 :

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28/10 – Gothenburg, Fangelset (SE)

29/10 – Copenhagen, Lille Vega (DK)

30/10 – Hamburg, Überjazz (DE)

31/10 – Dresden, Groovestation (DE)

01/11 – Krakow, Fabryka (PL)

02/11 – Warsaw, Hydrozagadka (PL)

03/11 – Wroclaw, Liverpool Club (PL)

04/11 – Prague, Lucerna Music Bar (CZ)

05/11 – Vienna, Viper Room (AT)

06/11 – Budapest, A38 (HU)

07/11 – Ljubljana, Kino Siska (SI)

08/11 – Bologna, Locomotiv (IT)

09/11 – Milan, Lo-Fi (IT)

10/11 – Winterthur, Salzhaus (CH)

12/11 – Luxembourg, Sonic Visions (LU)

13/11 – Frankfurt, Nachtleben (DE)

14/11 – Stuttgart, Keller Klub (DE)

15/11 – Utrecht, Tivoli de Helling (NL)

16/11 – Bochum, Matrix (DE)

17/11 – Brussels, Rotonde Botanique (BE)

18/11 – Paris, Divan Du Monde (FR)

19/11 – London, Underworld (UK)

20/11 – Glasgow, Ivory Blacks (UK)

21/11 – Milton Keynes, Craufurd Arms (UK)

22/11 – Manchester, Sound Control (UK)

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