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Interview : Kensington

La coutume veut que la plupart des formations rock indé présentes sur le devant de la scène proviennent d’outre-manche ou d’outre atlantique. D’innombrables groupes indie rock européens passent alors injustement inaperçus. Comment sortir du lot et attirer l’attention lorsque l’on vient d’un petit pays comme les Pays-Bas ? Ici au Luxembourg, nous ne connaissons que trop bien cette problématique. On retiendra peut-être dans les groupes hollandais qui ont percé le groupe Kane, groupe largement inspiré par Queen, Nirvana ou encore U2. Partant de ce constat, on peut se demande si un héritier légitime se présentera un jour. Nous en avons trouvé un : Kensington, quartet indie rock d’Utrecht que l’on peut classer d’un point de vue stylistique à côté des Razorlight, My Chemical Romance ou encore The Wombats. Aux Pays-Bas ils jouent dans des stades, mais ils passeront au festival Sonic Visions à la Rockhal le samedi 14 novembre 2015 pour un showcase intimiste. Profitez-en ! En attendant, on a parlé à Casper, le guitariste et chanteur du groupe.

Bonjour Casper ! Vous êtes en tournée en Europe en ce moment et vous faites des concerts dans de petites salles, des showcases et même des sessions acoustiques, alors qu’aux Pays-Bas vous faites de grands festivals. Comment vous préparez-vous ?

Bonjour Nathalie ! C’est vrai qu’aux Pays-Bas, nous faisons de grands shows et là nous revenons à l’essence-même de notre musique. On en revient aux bases tout compte fait, ce qui n’est pas désagréable. Moi ça me rappelle tous les soirs, d’où nous venons. Quand tu joues devant un très grand public, tu ne te rends pas compte que le public c’est un ensemble de personnes uniques. Tu as tendance à considérer cela comme une grande masse. Alors que lors de concerts plus intimistes, tu vois le visage des différentes personnes et, des fois, tu entends leurs réactions. Tu peux même souvent leur parler, tellement le public est proche de la scène. Cela me manque des fois et là je suis heureux de le retrouver ici sur cette tournée.

As-tu une approche différente lors de showcases en particulier ?

Non, personnellement je ne fais pas de différence. On n’essaie pas de jouer mieux parce qu’il y a peut-être des professionnels du milieu musical dans la salle. On y va toujours avec la même énergie et la même façon de jouer. Je n’ai jamais vu le Sonic Visions, donc j’y vais sans aucun apriori. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Nous avons déjà joué au Eurosonic Noorderslag et ce que j’aime dans ce genre de festival, c’est que ça nous permet aussi de découvrir d’autres groupes et de créer des liens.

Cela ne te fait pas bizarre de te retrouver sur la scène de festivals lors desquelles tu étais dans le public auparavant ?

Si, totalement. A vrai dire, en dehors des festivals où je joue avec Kensington, je ne vais que très rarement à des concerts ou à des festivals. Il y a une forme de saturation en fait. Et puis, tu as toujours tendance à analyser ce qui se passe sur scène. Tu te dis par exemple : « Ah zut, qu’est-ce qui se passe avec le son ? ». J’essaie de ne pas le faire, mais c’est devenu une forme de déformation professionnelle.

Certains groupes ou certains concerts te donnent-ils des idées pour la scène ?

Totalement ! Il y a des groupes comme les Foo Fighters que j’admire beaucoup. Et j’adore leur attitude quand ils entrent sur scène par exemple. Ils sont là pour te faire passer une bonne soirée et cela se sent d’emblée. Leur intention est claire. Je ne suis pas Dave Grohl mais j’aimerais beaucoup avoir une carrière aussi longue que la sienne. Je pense que je pourrais toujours apprendre d’artistes comme lui. Aussi quand je vais à des concerts, je regarde le design de la scène et comment les lumières interagissent ensemble. Des fois, je pique des idées. Inconsciemment je pense m’inspirer de beaucoup de choses et c’est vrai que les concerts en font partie.

J’ai vu dans un de vos précédents concerts que vous faisiez une reprise de « Take Me To Church ». Comment choisissez-vous vos reprises ? Et pourquoi ce morceau en particulier ?

En fait c’était une demande d’une station de radio où nous avions fait une interview. Ils demandaient la reprise d’un morceau qui figurait dans les charts à ce moment-là. C’est un peu par hasard que nous avons choisi ce titre, car c’était la seule chanson qui n’était pas sur-produite et dont la tessiture de voix nous correspondait. Finalement on a tellement aimé la reprise que nous l’avons incluse dans notre set pendant un moment. Notre version est un peu plus « edgy » et un peu plus rock, ce qui lui donne plus de puissance. Le public l’a toujours beaucoup appréciée et pour ceux qui ne connaissaient pas bien nos morceaux, ça leur a permis de pouvoir entonner les paroles avec nous quand on l’interprétait sur scène. Les reprises ça te donne toujours une certaine distance par rapport à ta propre musique, ce qui est souvent salvateur pendant un concert. A force de ne faire que des chansons à toi, tu finis par être un automate. La reprise est un exercice très intéressant.

Parlons un peu de votre dernier album « Rivals ». La ligne de conduite pour Tom Lord-Alge, qui a fait le mixage de l’album, c’était qu’on retrouve l’énergie de la scène dans le son de cet album, c’est bien ça ?

Oui, nous l’avons briefé ainsi. Nous avions une certaine vision du son que nous voulions retrouver sur cet album. Nous lui avons cependant laissé beaucoup d’espace pour qu’il puisse ajouter sa créativité et aussi son style. C’est une vraie personne de confiance et il nous a surpris plusieurs fois pour cet album.

As-tu des exemples ?

Oui, pour la chanson « Streets » par exemple, il nous avait envoyé un premier mixage qui ne nous plaisait pas du tout. C’était la première chanson qu’il mixait sur cet album et cela nous a tout de suite mis un doute. Avions-nous bien fait de le choisir ? Finalement on a posé les choses à plat, on s’est parlé longuement et il a compris ce qu’on voulait. Ce n’est pas quelqu’un d’égocentrique et il fait tout pour que le morceau corresponde à ce que tu veux entendre. Il nous a fait un second mixage et là c’était le bon ! Une autre personne n’aurait probablement pas fait la même chose.

Avant de terminer l’interview, peux-tu me dire si vous avez déjà joué à Kensington ?

Non, jamais ! On y a déjà été mais nous n’y avons jamais joué. En fait, on aimerait bien, s’il y a un bar qui s’appelle « The Kensington », y jouer pour ensuite mettre sur l’affiche : « Kensington joue à Kensington dans le Kensington ». On ferait un album qui s’appellerait « Kensington » et là ce serait encore mieux : « Kensington joue « Kensington » à Kensington dans le Kensington ». Ce serait totalement dingue ! (rires !)

Enfin notre question rituelle: Beatles ou Rolling Stones et pourquoi?

Je viens de terminer la biographie de Keith Richards et j’adore l’attitude rock’n’roll des Rolling Stones. Par contre les chansons des Beatles sont bien meilleures. S’il y a moyen de prendre les deux, je prendrais le style de vie rock des Stones avec le talent des Beatles.

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa pour Vacarm.net

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