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Interview : Jacky

Comme dirait la chanson : « Je vous parle d’un temps, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… ». Cette tête en haut de l’article ne vous dit rien ? Vous pouvez passer votre chemin.

Qui est Jacky ?

A l’aube de ses 67 ans, Jacques Jakubowicz, alias Jacky, a toujours eu plusieurs casquettes : journaliste, animateur de télévision, producteur exécutif, comédien et chanteur. Sa carrière débute en tant qu’attaché de presse de grands artistes français et internationaux : Serge Gainsbourg, Alain Bashung, Cat Stevens, Peter Gabriel et devient au même moment journaliste à « Rock & Folk ». Jacky c’est d’abord un des visages de Récréa 2. Il intègre cette émission pour la jeunesse en 1979 et en devient rapidement une figure emblématique. Il formera, pendant sept ans, un duo très populaire avec Dorothée. Durant ces années de gloire, Dorothée et Jacky ont été rejoint par de nombreuses personnalités du milieu de la télévision et du théâtre. On retiendra notamment William Leymergie, Zabou Breitman ou encore Cabu.

Il anime aussi la célèbre émission « Les Enfants du Rock » avec Antoine de Caunes & Philippe Manoeuvre ce qui vaut la reconnaissance des professionnels. C’est à cette époque que la Direction d’Antenne 2 lui donne carte blanche pour créer sa propre émission. Nous sommes en 1982 et Platine 45 est née !

Diffusée pendant quatre ans, tous les jours de la semaine, cette émission précurseur fut la première en France à se consacrer aux vidéo-clips. Jacky des artistes de la chanson et du cinéma tels que Catherine Deneuve, Coluche, Mylène Farmer, Iggy Pop, Elton John, France Gall, Sophie Marceau, Isabelle Adjani, Patrick Bruel, Jane Birkin, Renaud, Alain Souchon, Daniel Balavoine, etc…

Suite à l’arrêt de son émission, il quitte Antenne 2 et rejoint l’équipe de TF1. Il devient alors le Jacky que les plus jeunes connaissent…Jacky du Club Dorothée. Du 2 septembre 1987 au 30 août 1997, Dorothée, Jacky et toute l’équipe va permettre à TF1 de battre des records d’audience. Maladroit, drôle, pertinent, loufoque ; la personnalité énergique et les nombreuses gaffes ou maladresses de ce doux-dingue feront la joie de ses partenaires et du public. Toujours en 1987, Jacky renoue avec ses débuts dans les émissions musicales grâce au Jacky Show. Pendant près de 10 ans, il recevra sur son plateau les chanteurs à succès de l’époque.

Enfin, dans les années 2000, il présente des émissions sur MCM, TFJ, ou encore NT1. Il est aujourd’hui l’un des animateurs principaux de la chaîne de la TNT IDF1, et anime des émissions événementielles sur AB1. Le Festival Culturel Saveurs & Légendes a eu le plaisir de l’accueillir en tant que parrain et président du jury du festival et c’est à cette occasion que nous avons pu lui poser quelques questions.

Bonjour Jacky ! Moi je te connais principalement du Club Dorothée, mais que fais-tu en ce moment ?

Bonjour Nathalie ! Je fais une émission qui s’appelle le JJDA, ce qui veut dire en français le « Jacky Journal D’Aujourd’hui » sur IDF1, chaine de la TNT Île-de-France. C’est une émission quotidienne et on peut décrire le concept comme étant un talk-show déjanté. Je change de costume tous les ans. Le costume a les couleurs du décor et le décor a les couleurs du costume. Je présente ça avec une poule qui s’appelle Sandrine. Il s’agit d’une poule « fermière » et non une poule « de luxe », attention ! C’est une émission inculte, qui est devenue culte en somme !

C’est toi qui choisis les invités de ton émission ?

Oui, j’ai carte blanche. Il y a des chanteurs, des chanteuses, des groupes, des humoristes, des romanciers, des news un peu décalées aussi. Enfin, ce sont de vraies news avec des chutes un peu spéciales où j’appelle les gens dont je parle. J’appelle les ministères par exemple. Je n’arrive jamais à avoir les ministres, mais j’ai soit les secrétaires soit les assistants en direct. Les gens peuvent aussi m’appeler : il n’y a pas de freins ni de filtres. N’importe qui peut m’appeler. Certains m’insultent, d’autres pas. C’est vivant quoi ! Il y aussi une partie que j’aime bien : c’est l’intervieweur masqué du JJDA. L’intervieweur c’est moi, mais je mets un masque de cochon et je pose des questions un peu cul, quoi.

Les invités sont plutôt sympas en règle générale ?

Oui, en général, ils sont sympas, car c’est très particulier le JJDA. Les invités qui viennent, connaissent l’émission la plupart du temps et jouent le jeu. Sinon ils ne viennent pas.

On peut parler de ton parcours, qui est très éclectique ? Ton métier d’attaché de presse par exemple : c’est un métier qui tu as toujours voulu faire ou tu es tombé dedans par hasard ?

Je suis tombé dedans par hasard. Dans les années 1970, je venais de terminer les études de journalisme. J’étais à la fac et j’étudiais les lettres modernes. Je m’ennuyais un peu mais j’aimais bien la musique parce que j’allais à Londres depuis mes 15-16 ans. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Par un ami à moi, j’ai rencontré l’ex-femme de Serge Lama, Daisy Lama, qui était attachée de presse chez Phonogram Philips. Elle m’a dit que si une place se libérait, elle m’appellerait. C’est ce qu’elle a fait deux mois plus tard. Par contre je devais me présenter au directeur de la promo, car c’était lui qui engageait. J’ai eu la place comme ça.

Qu’est-ce qui a fait qu’ils t’ont pris ? Tu t’es bien vendu ?

Alors là, pas du tout ! A l’époque, j’avais les cheveux longs, à là Roi Soleil. et des chemises bariolées. Le directeur de promo détestait les chansons anglaises. Il était chez Philips parce que c’était un copain de Brassens et de Nougaro, d’ailleurs il ne s’occupait que d’eux. Pour ce poste, il a dû recevoir 5-6 personnes. Je me souviendrai de cet entretien toute ma vie. Il m’a demandé de rentrer dans son bureau, mais il ne m’a pas demandé de m’assoir. Donc du coup, je suis resté debout pendant l’entretien. Ça a duré 10 minutes à tout casser, mais c’est long 10 minutes quand tu es nerveux et que tu ne sais pas le temps que ça prendra. Il m’a posé deux questions, l’une étant : « Est-ce que vous parlez anglais ? » où j’ai répondu « Oui » et l’autre était « Connaissez-vous quelqu’un dans le show business ? » où j’ai répondu « Non ». Sur ce, il m’a dit merci et je suis parti. J’ai appelé Daisy pour lui dire que c’était mort. Finalement il m’a rappelé chez moi pour me dire que je commençais quand je voulais. J’ai commencé le lendemain matin.

Il m’a dit par la suite que c’est mon côté authentique qui lui avait plu. J’ai été hyper honnête avec cette question sur le show business. Tout est un hasard dans ma vie. Ma vie est faite de rencontres, soit ça passe tout de suite, soit ça ne passe pas.

Ton premier artiste, c’était qui ?

Comme je disais, le directeur de promo détestait parler anglais, donc j’ai eu quasiment tout le catalogue anglais ou anglophone. Mon premier artiste c’était Alan Stivell, il me semble. Trois jours après, je me suis occupé de Roxy Music.

Tu as eu des artistes très variés dans ton catalogue, comme Serge Gainsbourg ou encore Bob Marley. Tu les choisissais comment ?

Oui, je ne m’occupais que de ceux qui avaient un certain talent. (rires !) Je refusais de m’occuper des merdeux, genre variété française par exemple. Quand je recevais des vinyles, je les foutais à la poubelle.

Avais-tu des attentes par rapport au festival où tu es président du jury ?

Pas spécialement d’attentes. Je n’ai jamais été président d’un jury, donc je trouvais l’exercice intéressant. J’ai été très bien traité, très bien accueilli et les gens sont cools.

Un groupe ou un artiste qui t’a marqué pour le moment ? (Ndlr : L’interview a eu lieu samedi matin, donc Jacky n’avait pas encore vu tout le monde.)

J’ai bien aimé Danny Boland, le Luxembourgeois qui chante en anglais.

Peux-tu me parler de ton premier souvenir lié à la musique ?

Mon premier souvenir, c’était chez mes parents et j’avais 10 ans. Mes parents écoutaient sans arrêt un disque des Compagnons de la Chanson. Ils écoutaient ça en boucle. C’était le premier boys band français. Ça m’a marqué dans le mauvais sens. (rires !)

Ton premier souvenir lié au rock alors ?

Ah, c’est mieux, oui ! Ce sont les Beatles sur scène en 1964. Je devais avoir 15-16 ans.

Donc la question rituelle, elle va être facile pour toi : préfères-tu les Beatles ou les Rolling Stones? Et pourquoi ?

Les Beatles sans hésiter ! J’aime bien les mélodies et c’est le seul groupe qui m’a vraiment fait vibrer dans mon adolescence. C’est le seul groupe que j’ai attendu pendant une heure après un concert pour faire signer mon programme. J’ai donc un programme chez moi avec la signature des 4 Beatles, qui faisaient la première partie de Sylvie Vartan à l’Olympia.

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa pour Vacarm.net

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