Cap'tain Planet : Tout d'abord, quelle est la signification du mot Okploïde?
Ca vient de « Okupa » qui était un mouvement catalan d'occupation des squatts et « ploïde » c'est un chromosome. Okploïde c'est donc le chromosome qui transmet l'occupation ! {multithumb thumb_width=500 thumb_height=350}
Apparemment votre premier album a reçu un bon accueil. Pouvez-vous dresser un rapide bilan ?
L'album est sorti au mois de novembre après la tournée mexicaine d'une dizaine de dates. On a eu quelques galères avec l'annulation d'une tournée avec Voodoo Glow Skulls et Dog Eat Dog mais on a réussi à rattraper le coup.
Vous vous êtes quasiment dès le début exporté vers le Mexique et la Californie. Pensez-vous qu'il y a mieux à prendre là-bas ?
Okploïde a une bonne résonnance au Nord du Mexique et au sud de la Californie et vu qu'on a eu de nombreuses propositions pour partir là-bas avec une promotion qui tenait la route, on a dit ‘oui' tout de suite. Au niveau de l'accueil c'était très bien, on est même distribué dans ces deux pays.
Vous avez fait des rencontres intéressantes ?
Etant donné que le groupe chante en espagnol, on côtoit beaucoup de groupes latinos et chicanos. On a joué cette année avec 5 ou six groupes de là-bas. On a même joué avec un grammy awards : Julietta Iglesias ! (rires)
Comment est le public ?
Ca fait trois ans qu'on va là-bas donc on commence à être habitué. En ce qui concerne le punk rock, ils sont super lookés, ils sont à fond dedans … un peu comme ceux qui écoutent du death-métal ! Il y a beaucoup de filles aussi, c'est super mélangé. Les tarifs des concerts ne sont vraiment pas chers. C'est une mentalité totalement différente. Ce n'est pas mieux mais ce n'est pas moins bien !
Pouvez-vous nous faire une brève description du groupe et de ce que vous jouez pour ceux qui ne le connaissent pas ?
Tout est basé sur l'énergie. Ca fait 10 ans qu'on joue ensemble sauf que depuis 2002 on a intégré des cuivres. Ca a permis de donner une autre couleur au groupe par rapport à ce qu'on faisait avant. C'est un mélange de rock'n'roll, de bonne humeur, de revendication, de sourires et de pogo. C'est un joyeux bordel !
Quels sont vos objectifs actuels ?
M'acheter une voiture ! (rires). Le plus important c'est surtout d'essayer de profiter au maximum des opportunités qui nous sont données, de jouer le plus possible et de continuer de progresser. On a pas de plan de carrière défini, on est indépendant, on essaye juste d'être présent partout où on veut de nous.
Vous avez fait appel à vos connaissances et à votre public pour souscrire au pressage de cet album. Pourquoi ? Etait-ce le seul moyen ?
En fait, on revenait des USA et on n'avait plus d'argent à cause des frais. On voulait sortir un digipack, on n'avait pas assez pour enregistrer, etc… Du coup on a du faire appel à nos copains, à des souscripteurs, etc… Si on n'avait pas fait cela on n'aurait jamais pu sortir l'album en digipack. On n'aurait peut-être même pas pu le sortir …. On a vendu grosso modo 310 albums avant sa sortie.
Selon vous, que représente l'artiste en 2005 ?
Aujourd'hui, tout est marketing. Le public a de quoi se perdre. Sur les journaux on voit toujours les mêmes têtes, on achète de la pub, etc… Je pense qu'il y a un amalgame qui est fait entre l'artiste et le marketing. Il y a trop d'argent qui circule autour de l'artistique. Nous on est loin de tout ça, on a pas fait de la musique pour devenir intermittents. Il y a pleins de débats sur l'intermittence, on ne crache pas dessus mais ça nous passe au dessus. Les groupes rock ont un message à passer et l'artiste rock a pour moi une place de porte-parole d'une certaine population qui en a marre de ce monde qui ne tourne pas rond.
Quel est l'engagement politique d'Okploïde ?
Il n'y a pas d'engagement politique en tant que tel. On parle bien sûr dans nos chansons de la guerre en Irak ou autres. La chance qu'on a c'est surtout de pouvoir s'exprimer librement. C'est une action politique de pouvoir dire ce que tu penses. Les gens interprètent ou pas par la suite …
A quel point les thèmes de vos chansons vous touchent ?
L'album dépeint le climat actuel mais aussi l'esprit d'un groupe de rock avec les inquiétudes de Monsieur Toutlemonde : la crainte de la guerre, des fachos, de la galère, etc… C'est aussi l'oppression des répressions policières et des libertés bafouées. Nos textes parlent de ce qui préoccupe la jeunesse : le sexe, la drogue, etc….
N'est-ce pas des thèmes un peu récurrents dans le punk ?
C'est récurrent mais ça n'avance pas. On en est là toujours aujourd'hui. Tu t'aperçois que ce dont parlaient les bérus il y a 15 ou 20 ans sont toujours d'actualité, c'est même pire. Il n'y a plus de fanzines, plus de bars concerts, etc… Je suis sûr que dans 15 ans, les revendications seront toujours les mêmes. C'est de la culture populaire. J'espère qu'il y aura des gens qui se mouilleront pour dire ce qu'ils pensent.
La question stupide de fin d'interview : préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
Qu'elles arrachent les barrières et qu'elles arrachent nos strings ! (rires).
Un grand merci à Okploïde !