C : Tout d'abord, pourriez-vous présenter Zero à nos lecteurs ?
Greg : ZERO est composé de 4 membres : JO (batteur), ARTHUR (bassiste), THOMAS (guitariste) et GREG (chanteur et guitariste). C'est un groupe de fusion. Pas spécialement métal d'ailleurs, mais avec une prédominance du coté saturé et péchu du rock. On ajoute un brin d'influences hip hop (dans le chant surtout)… et voila ça donne ZERO. J'ajouterai personnellement que les textes traitent beaucoup de la folie et de la schizophrénie, à voir comme un moyen d'accéder à une autre réalité… je sais c'est mystique mais bon. {multithumb thumb_width=450 thumb_height=300}
Arthur : Pour lire la bio complète et pour profiter de l'univers graphique du groupe, voir notre site : http://www.soundzero.net
C : Vous avez participé au tremplin Emergenza. Que cela vous a-t-il apporté ?
G : Surtout l'expérience de vraies scènes, car nous étions plutôt habitués aux cafés. D'ailleurs, ça ne donne pas envie de retourner jouer dans des vieux rads. On prend vite goût à la scène. Ah oui, on a aussi appris à mieux travailler le show, à faire en sorte que ce soit plus professionnel.
Thomas : ça nous a aussi permis de rencontrer d'autres groupes et de voir où nous en sommes niveau show.
C : Vous en gardez un bon souvenir ? Ca fait quoi de jouer à l'Elysée Montmartre ?
G : Plutôt bon oui. Les scènes étaient sympas… et pour l'Elysée moi perso c'était un vieux rêve d'ado. Donc forcément j'ai bien kiffé il y a pas de doute. Sinon c'est impressionnant : grande salle, grande scène, difficile de gérer tout l'espace.
T : Moi c'est le New Morning qui m'a le plus marqué. Une excellente ambiance et une vraie interaction avec le public.
C : Est-ce que vous pensez qu'il est plus difficile de s'imposer sur scène quand on est un trio ? Notamment à l'Elysée Montmartre qui est une scène très large alors que vous jouiez face à des combos tels que Bawdy Festival qui sont nombreux …
T : Bah en fait le truc c'est qu'on n'est pas un trio, on est 4…
G : C'est sûr. Sans aucun doute, on a eu du mal à s'imposer visuellement parlant. Bon on a fait les schizo comme d'hab., mais on est que trois sur l'avant scène, alors c'est sur que des groupes comme Bawdy Festival qui comptent beaucoup plus de membres, au niveau show, ça envoie plus. Plus de mouvements. Bon et puis il y a aussi le déguisement, mais ça c'est autre chose (une bonne idée en tout cas).
C : Ca vous fait quoi de vous retrouver sur la compilation « Split The Pit », Kandjar, Bawdy Festival et The Outburst qui étaient eux aussi finalistes du tremplin Emergenza ?
G : Ben ça fait plaisir. C'est un peu comme une sorte de résumé de la finale en fait… une sorte de best of. Enfin j'espère.
A : On retrouve aussi Burst One's Side avec qui on a fait un concert l'année dernière. C'est sympa, ça donne la sensation de faire partie des groupes qui bougent en ce moment.
T : Je viens tout juste d'apprendre qu'ils viennent de se séparer. Le batteur il tapait comme un malade, c'était impressionnant.
C : Vous avez deux maxis à votre actif. Vous pensez retourner en studio pour un album prochainement ? Si oui, vous pensez vous avez déjà des idées concernant la direction à prendre ?
G : C'est en projet en effet. On aimerait pouvoir enregistrer un 10 titres cette année mais tout est une question de moyen car on aimerait qu'il soit d'une qualité irréprochable, ou presque. Il nous faut donc pour ça trouver un bon ingé son. Cet album serait pour nous une sorte de récompense des 4 années passées à composer. En plus on dispose de suffisamment de titres très cohérents entre eux pour figurer sur le même album. Mais bon, encore une fois, tout dépendra de l'ingé son…
T : Ce sera vraiment très rock/hiphop je pense.
C : Vous avez reçu du soutien de la part de médias pour ces maxis ?
G : En fait, il faut savoir que le premier n'est pas exploitable. Mauvaise qualité, trop vite enregistré…etc. En plus, le style de ZERO a beaucoup évolué depuis. Sinon pour le 2e oui. On a eu plusieurs chroniques encourageantes sur le web (dont une sur French Métal), et aussi plusieurs posts sur la Grosse Radio ainsi que la diffusion de notre premier titre, et peut être bientôt du deuxième.
C : Quelles sont les remarques qu'on a pu vous faire en bien ou en mal ?
G : En bien : « ouah ça fout la patate votre truc, ça donne grave envie de bouger, c'est entraînant…. » En mal : « Merde, il y a que deux titres ?!! »
A : C'est surtout après les concerts qu'on a des remarques, en général des gens qu'on ne connaît de nulle part qui viennent nous féliciter, et ça, ça fait plaisir !
T : "Arrêtez de crier, ça fait bœufs, vous voulez pas faire des ballades ?"
C : Vous avez un parti pris artistique relativement poussé. Quand est-ce que vous vous dites « cette chanson elle déchire ! » ?
G : Franchement la je sais pas trop… d'abord on cherche toujours a ce que chaque instrument ai réellement sa place dans le morceau. On se dit jamais : « bon la toi tu accompagnes et c'est tout. » donc on essaie d'avoir une particularité pour chaque instru, mais tout cela en faisant en sorte de ne pas tomber dans le trop compliqué. Puis surtout quand on se dit : « la on a réussi à installer un petit univers… ou bien la ça bouge, ça met la gouache… »
A : Quand on bosse les morceaux, chacun est attentif à l'ensemble, on ne reste pas chacun dans son coin avec son instru. C'est un processus collectif, on fait ça étape par étape, tous ensemble. On passe des heures sur chaque compo, jusqu'à ce que tout le monde en soit satisfait. Si, quand on joue le morceau, à la fin l'un d'entre nous a envie d'essayer de modifier quelque chose, d'ajouter ou de retirer une partie, on continue. Sinon, on considère que le morceau est terminé. Et qu'il déchire !
T : C'est vrai qu'on passe de plus en plus de temps sans nos instruments, à discuter de ce à quoi le morceau pourrait ressembler. Chacun apporte ses idées. Ca nous arrive aussi de ne pas être d'accord ; alors là c'est généralement à la majorité.
C : Comment se passe un live de Zero ? Quand est-ce que vous vous éclatez ?
G : Perso je me mets en transe. C'est le summum de l'extase de la scène, sérieux : quand on a l'impression d'être possédé, de devenir quelqu'un d'autre. Un gros malade psychotique… moi ça me plait. Voila en fait c'est ça : on se lâche et c'est parti… du pur plaisir.
A : Comme dit Greg, le plaisir c'est quand on arrive à incarner autre chose, être une personne différente. Ca passe par envoyer du bon son avec un maximum de puissance bien sur, mais ça passe aussi par le public : si les gens réagissent et sont dans le trip, c'est vraiment du bonheur.
T : En fait pendant le show moi je me rends pas trop compte de ce qui se passe. C'est vrai qu'il y a comme un état second. Je sais à la fin du concert s'il était réussi ou non quand j'ai envie de gueuler aussi fort que le public.
C : Niveau dates de concerts, pas trop difficile d'en trouver sans aide d'un label ?
G : Grave !
T : Le truc en fait, c'est qu'il faut vachement se bouger le cul. Passer énormément de coups de fil, relancer sans arrêt les gens. Il faudrait faire de la pop pour trouver des concerts facilement. Reprendre Police ou U2…Trouver des dates, c'est un vrai boulot et il faut avoir beaucoup de temps.
C : Vous avez un souvenir de scène particulier à partager avec nous ?
G : Je suis un fan de longue date des Deftones et plus particulièrement de leur chanteur : Chino Moreno. Et donc un des trucs qu'il fait souvent et qui m'a toujours fait jubiler, c'est de monter sur les barrières de sécurité, face à la foule, tout en chantant… à la Old School quoi. Et je me suis toujours dit : « Putain ça doit être trop bon de se retrouver comme ça, presque dans la foule… » et je voulais le faire depuis longtemps. Mais pour ça il faut une grosse scène, sinon pas de barrière de sécu. J'ai pu réaliser ce petit rêve à l'Elysée Montmartre. Deux rêves en un en quelque sorte. Génial !! A quand la destruction de matos et d'instrus ?… Là je crois qu'il nous faudra beaucoup d'argent. On en est loin.
T : Mon premier concert avec Greg : dans le jardin d'une aumônerie. On faisait de la merde, on commençait tout juste en fait. C'était pendant un barbecue, pour ainsi dire personne ne faisait attention à nous.
C : La scène et le public français vous évoquent quoi aujourd'hui ?
G : Bien… moins de patate qu'il y a quelques années tout de même, j'ai l'impression.
T : Il y a quand même des groupes qui restent intègres : Lofofora, FFKK, BBA. Mais il n'y a plus grand chose à se mettre sous la dent. Il y a beaucoup de rock/variet.
C : Y a-t-il des groupes dont vous vous sentez proches ?
G : Connus ? Franchement, pas vraiment. Maintenant j'adore énormément de groupes mais je ne pense pas que ZERO ressemble à tel ou tel autre groupe. C'est pour ça que j'ai souvent du mal à définir notre style. Mais d'autres y arrivent très bien.
T : En connus, je pense que RATM peut-être une grosse influence (ce n'est que mon avis perso). Même si on essaie de faire de la fusion plus variée.
C : Quel(s) artiste(s) vous impressionne à l'heure actuelle (en France notamment)?
G : Deftones (très beau parcours et belle évolution musicale), Radiohead (idem), Aphex Twin (un gros malade ce gars et bourré de talent), The Streets (très bon premier album, innovant dans les sons), et en France… Assassin pour les textes : le frère de Vinz Cassel, c'est un tueur les mecs !!
T : FREEDOM FOR KING KONG (LE groupe français le plus impressionnant en ce moment), Ez3kiel (leur show est une tuerie), Svinkels, Lofo, BBA. A l'étranger, ceux qui m'ont impressionné c'est Limp Bizkit avec leur dernier CD. Je m'attendais pas à ça (on oublie la ballade à la fin du disque). Après, plan marketting de Mr Durst ou pas, je m'en fous. Et puis Deftones, c'est les seuls qui ont tout juste depuis le début, et leur dernier Zénith c'était quelque chose.
C : Préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
G : Qu'elles me montrent leurs seins… (T : ah si seulement… sic…) ou qu'elles balancent une droite à leur voisin… au choix.
A : Y a pas de jeunes filles au premier rang, elles survivent pas aux pogos !