Cap'tain Planet : Dans quel état d'esprit étiez-vous durant l'enregistrement de cet album ?
Chaque son a été composé avec le même état d'esprit. Nous ne travaillons pas morceau par morceau. Ce fut la même sensation tout du long : soleil, bel espace, comme San Francisco en mai 2006.
Certains groupes déclarent souvent que composer un nouveau morceau est quelque chose de difficile. Est-ce que ce fut le cas ? C'est un peu court 10 titres … {multithumb thumb_width=450 thumb_height=300}
Ce ne fut pas vraiment difficile, c'était différent parce que c'était la première fois que nous devions arrêter d'écrire au bout d'un moment. Nous avons arrêté parce que, contrairement à nos sentiments, nous pensions que nous avions le bon nombre de morceaux. Nous pensons que les gens, aujourd'hui, n'arrêtent pas d'écouter de la musique : ils entendent de la musique en conduisant, à la radio, parfois accidentellement alors 10 titres est la bonne longueur selon nous.
Pourriez-vous nous décrire votre nouvel album ?
Nous ne pouvons pas vraiment dire ce que vous allez ressentir. En comparaison de nos précédents albums, il est plus abouti, plus cohérent, la manière dont nous jouons sur cet album est plus en rapport avec nos vies. Il a été enregistré en live au studio. Il est donc plus intense avec plus d'émotion. Une chose est claire : il est plus facile d'enregistrer live qu'instrument par instrument, partie par partie. En enregistrant live, vous pouvez capter l'énergie de six personnes jouant ensemble.
Quel type de réaction essayez-vous de provoquer chez l'auditeur ?
La meilleure chose en musique est que chacun peut entendre ce qu'il veut. Il y a quelques artifices, bien sûr, mais parfois ils ne fonctionnent pas. Je me rappelle une de nos chansons, « Better If », qui était une chanson triste selon moi : pourtant, les spectateurs pensaient que c'était une chanson heureuse ! On doit écrire pour soi-même pour être vrai.
Votre musique est habituellement minimaliste mais parfois vous aimez ajouter d'autres instruments. Par exemple, les cordes sur « Rainbow of Colours ». Pouvez-vous expliquer ce choix ?
Nous utilisons des cordes pour leur apport symphonique à nos compositions. Ce titre été supposé sonner plus rock mais nous aimions cette ligne de cordes alors nous l'avons gardée. Une fois de plus, pour un concert spécial avec un orchestre, nous avons ajouté des cordes : c'est de cette manière que nous les avons appréciées. Ce fut une chance que nous ayons tous accepté ce choix : nous sommes six personnes dans ce groupe donc nous devons utiliser le vote démocratique pour nos choix !
Le titre de votre nouvel album est celui du studio où vous avez enregistré. Pourquoi ce nom ? Vous êtes passionné par les noms étranges, vous avez choisi « Les chauffeurs du dimanche » comme nom de groupe, c'est très péjoratif en France !
En fait c'est un manque d'imagination ! Notre nom de groupe provient d'une chanson des Beatles, « Day Tripper ».
Vous avez vendu 30.000 exemplaires de votre premier album. Vos prévisions pour celui-ci ?
Nous ne pensons pas à ça. Nous souhaitons créer une musique vivante et vivre de concerts plutôt que de ventes de disques. Ca nous effraierait de vivre de nos disques.
Comment pouvez-vous qualifier l'évolution de Sunday Drivers depuis le premier album ? Ce nouvel album est-il un pas en avant ?
Notre évolution est naturelle. Elle est logique et faite de pratique. Nous jouons mieux qu'avant. Nous sommes juste nerveux quand nous nous imaginons nous projeter face au public.
Pourquoi le soleil et la joie imprégnent tant votre musique ? N'êtes-vous jamais pessimistes ?
Crois nous, nous ne sommes pas particulièrement optimistes ! Mais comme nous le disons souvent, la musique permet à chacun d'entendre ce qu'il veut.
Vous allez maintenant défendre votre nouvel album sur scène. Quel souvenir gardez-vous de votre dernier voyage en France ?
Nous gardons un bon souvenir de nos venues. Nous aimons l'accueil chaleureux du public Français, des gens qui nous ont donné de bonnes vibrations. Nous n'avons pas donné assez de concerts à notre goûts. Nous voudrions jouer dans plus de festivals.
Quel type de relation essayez-vous d'établir avec votre public ?
Moi (Jero Romero), je ne peux parler que pour moi-même : j'essaye d'établir une empathie avec le public. C'est impossible, même pour un fan, de comprendre tout ce que les paroles signifient et parfois je suis frustré par ça. Je suppose que le véritable point est l'espoir de passer un bon moment pendant un concert ou en écoutant l'album. Mais il faut penser à ça consciencieusement.
Quelle est votre vision de la pop-rock actuelle ?
Nous n'avons pas de vision à proprement parler. Nous ne faisons pas partie d'un quelconque mouvement mais il y a des groupes que nous aimons : 9eluxe, un groupe de Toledo, en Espagne. En Argentine, il y a aussi un grand groupe appelé Grand Prix.
Etes-vous proche d'un groupe ?
Oui, de 9luxe !
Et qu'est-ce que vous écoutez actuellement ?
Le dernier album de Wilco, nous sommes de grands fans. The Shins.
Quelle est la prochaine étape pour Sunday Drivers désormais ?
Nous devons rester vrai pour nous-mêmes, c'est notre seul objectif. La première fois que nous étions interrogé pour un radio edit, nous nous sommes sentis insultés. Insultés parce que nous étions coupés, on coupait une partie de nous-mêmes. Pour être plus concret, les prochaines étapes sont la tournée et un prochain album !