Qu’est ce qui vous a motivé à vous reformer ? {multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
La simple envie d’en mettre un coup supplémentaire et pas mal d’idées qui traînaient depuis un moment…
L’expérience de vos projets personnels vous a permis de trouver une nouvelle voie pour l’avenir de Micropoint ? Ces projets personnels se poursuivront-ils ?
Oui, nos expériences en solo ont forcément joué, mais on a justement voulu avoir une approche différente et plus hybride avec Micropoint… On pense laisser le temps au projet de mûrir un peu, et ensuite reprendre le flambeau pour d’autres sorties. Des nouveaux albums solo sont aussi en prévision.
Vous utilisez de nombreux samples d’instruments « analogiques ». Le retour aux fondamentaux de votre carrière vous apparaissait-il comme la seule expression artistique possible pour la renaissance du groupe ?
Aux fondamentaux de notre carrière, pas vraiment, vu que Micropoint était à l’origine 100% électronique, mais à la base de notre éducation musicale sûrement, vu qu’on a tous les deux commencé par jouer des instruments avant de se mettre à la programmation ! C’est une évolution qui nous a semblé naturelle, avec Micropoint on a toujours aimé aller vers plus d’hybridation…
Pour un artiste, c’est souvent une difficulté majeure de revenir aux sources de son inspiration. Quels défis artistiques avez-vous dû relever lors de la création de ce nouvel album ?
D’une manière générale, on a voulu que ce nouvel album sonne plus ‘joué’ que les précédents: beaucoup de sons enregistrés ‘live’ et quasiment aucun sample de sources externes (que ce soit les voix ou les instruments ‘analogiques’). On a voulu adapter une structure plus ‘couplet – refrain’ à notre musique, avec de ‘vrais’ textes plutôt que de courts gimmicks vocaux comme par le passé… On a aussi voulu faire un hardcore qui sonne plus clair que le hardcore actuel…
Pouvez-vous nous parler des invités participant à cette overdose sonore et familiale ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Comme tu l’as bien dit, il s’agit de guests faisant pour la plupart partie de la techno familia. On avait déjà bossé avec Lenny Dee, et on connaît Oliver Chesler depuis un moment, même si on avait jamais travaillé ensemble. Quant à Vincent de Punish Yourself, on l’a rencontré récemment et on a accroché direct avec lui.
Votre message est rarement explicite mais revêt un caractère humoristique, comme lorsque vous usez de tournures telles que « Follow the Dealer » ou « Detox Tomorrow ». Cette part de mystère et sarcasme apparaît-elle comme indispensable à la construction de votre univers ?
A chacun de voir s’il faut en rire ou pas…
Tout comme votre nom, le titre de ce nouvel album (Overdose United) fait référence à la drogue. La provocation a-t-elle toujours été un moyen de vous faire entendre ?
La provocation est toujours révélatrice de l’aliénation de ceux qu’elle atteint… mais ceci est un autre débat. ‘Overdose United’ est aussi une suite logique à ‘Anesthésie Internationale’ et ‘Neurophonie’…
Vous êtes présents sur la scène techno hardcore depuis plus d’une quinzaine d’années. Vous avez apporté une certaine profondeur à ce mouvement en France, notamment au travers d’une philosophie prônant l’ouverture et le métissage sonore. Comment réagissez-vous face aux différentes controverses (free-party, drogue, dégradations …) qui entourent votre style musical sous-estimé ? {multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Tout style musical naissant, quel qu’il soit, est accompagné de son lot de controverses …mais c’est peut-être aussi ce qui fait son attrait… Nous pensons que le meilleur moyen d’éviter ce côté réducteur est de produire de la musique (ou du bruit, au choix) de qualité, il n’y a que ça qui puisse clouer le becs de détracteurs bourrés d’a priori.
On qualifie régulièrement le mouvement hardcore comme le prolongement du mouvement alternatif des années 80. Vous avez travaillé avec Stef Bloch et produit une reprise de « L’empereur Tomato Ketchup ». Votre aspect subversif et revendicateur, fait-il de vous les Bérurier Noir des temps modernes ?
Il serait réducteur de considérer le mouvement hardcore comme un simple prolongement du mouvement alternatif, même si il y est largement représenté, il puise aussi ses influences dans d’autres univers artistiques. On a trop de respect pour les Bérus pour se considérer comme les Béru des temps modernes. On est par contre comme véritablement imprégné par leur influence et leur rendre hommage en remixant ‘L’empereur Tomato Ketchup’ a été pour nous un honneur.
Quels sont vos projets ? Cette reformation est-elle partie pour durer ?
Une tournée, des maxis-vynils, toujours plus de bruit, arrêter le sport, manger plus d’ogm, émettre plus de CO2, mourir seuls abandonnés et devenir des légendes dans 2000 ans… La reformation ? Si on survit à tout ça !