Première chose, bonjour, et merci de prendre le temps pour cette interview pour Vacarm.net. Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore pouvez-vous présenter Merzhin en quelques mots ?
Merzhin est un groupe de rock, associant l’énergie d’un combo rock avec l’utilisation de mélodies inspirées de la musique bretonne ; au travers de divers instruments à vent (bombardes, flûtes, saxophones, clarinette) métissés avec des guitares électriques
Merzhin est avant tout un groupe de scène, voilà 10 ans que vous jouez un peu partout en France et à l’étranger. Le besoin d’offrir un album live se faisait-il de plus en plus sentir ?
Effectivement ce besoin se fait sentir depuis un bon moment, par les demandes répétées de notre public, ainsi que par notre envie réciproque de dresser un état des lieux de nos 10 années de carrière. On avait sorti quelques EP live auparavant (« Road to India », enregistré lors de notre tournée en Inde début 2007) mais là c’était le bon moment de faire un live complet en revisitant des titres des 3 albums, avec des images du concert sur DVD agrémenté de quelques bonus vidéos.{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Quel(s) souvenir(s) particulier(s) gardez-vous de ce concert ? Peut-être « Nains de jardin », le tube de Merzhin ?
On voulait une salle où le groupe soit proche du public pour capter des moments où tout bascule… Cette salle intime de 350 places, pleine à craquer donne une ambiance assez « pub rock » à l’image et c’est vrai qu’on entend pas mal le public chanter et accompagner le groupe durant le concert… C’est ce qu’on recherchait : offrir un concert vivant !
Pouvez-vous aussi me parler de « Où vont nos pas ? », votre tout nouveau titre ?
La scène a une valeur de test pour les morceaux. On a un retour immédiat et ça permet de faire évoluer les nouvelles compos, leur donner un vécu. Au niveau du texte, « Où vont nos pas ? » traite de cette marche forcée dans laquelle on est souvent prise, imposée notamment par la course au profit.
Vous donnez la part belle à votre dernier album sur ce live. Comment s’est effectué le choix des titres ?
Le groupe a évolué au fil de ses albums vers un son plus rock, peut-être moins festif, et le concert permet de revisiter les anciens titres, de surprendre son public par de nouveaux arrangements… Merzhin se retrouve plus sur son dernier album par son approche moins festive mais tout aussi énergique et une écriture plus sensible ; c’était donc logique que le dernier album y soit plus représenté…
Aviez-vous préparé le concert différemment d’un autre avant son enregistrement ? La présence des caméras sur scène vous a-t-elle rajouté un stress supplémentaire avec de monter sur les planches ?
Nous disposions de la salle pendant les deux jours précédents les concerts pour caler les enregistrements, la lumière, les essais caméras, s’approprier et « habiter » le lieu. C’est quelque chose de très artisanal ce projet, et on est très fier du résultat. On a réalisé ce nouvel album de A à Z : recherche de salle, captation audio, faire intervenir des étudiants pour la captation vidéo, réalisation de la pochette… Ce qui donne un CD/DVD brut. On n’a pas cherché à tricher mais à capter un moment de concert authentique et spontané.{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Le concert est souvent vécu comme l’aboutissement du travail de l’artiste. C’est un moyen pour lui d’avoir un retour de son audience, chose impossible en album. Les concerts sur Internet se multiplient, que pensez-vous de ces initiatives ?
Internet permet une diffusion super large d’artistes, une ouverture musicale et c’est très bien. De plus Internet est un outil qui a mis à mal le milieu musical il est donc plus que naturel qu’aujourd’hui les artistes comblent leurs ventes de disques en chute libre par une utilisation plus importante de cet outil en terme de visibilité et de communication. Les concerts sur Internet en sont un exemple même si rien ne peut remplacer l’ambiance surchauffée d’une bonne salle !
Vous avez déjà commencé la composition du nouvel album apparemment. Pouvez-vous nous donner plus d’informations ? Vous évoluez toujours vers une nuance plus rock, moins folklore breton ?
Nous sommes plus que jamais portés par notre propre évolution, en pleine ébullition. Il sera certainement dans la veine de « Pieds nus sur la braise », aussi sûrement qu’il sera une nouvelle fois un pas en avant dans notre recherche et notre évolution
Au niveau des textes, qu’en est-il ? Toujours des textes qui portent à réfléchir ? Quels sont les thèmes qui vous tiennent à cœur ?
Effectivement nous sommes davantage intéressés aujourd’hui par notre univers social, par notre ressenti personnel. Les textes sont à l’image de ce que peux vivre le groupe, de ses expériences, de son vécu…{multithumb thumb_width=450 thumb_height=320}
Vous avez tourné jusqu’en Inde et en Birmanie. Quels souvenirs gardez-vous de cette tournée ? Ce voyage vous a-t-il marqué et pensez-vous y faire référence dans les textes du prochain album ?
Ces tournées à l’étranger nous ont beaucoup marqué ; elles nous ont soudés au sein du groupe et ouvert les yeux sur pas mal de réalités assez éloignées de notre culture occidentale… Cette expérience humaine et musicale se retrouvera certainement dans les futures compos car on ne ressort jamais indemne de tels voyages et de telles rencontres…
Après le travail ennuyeux du studio, êtes-vous impatients de repartir sur la route ?
On ne se coupe jamais trop longtemps des concerts. On a besoin de sortir de notre bocal, prendre une bonne bouffée d’air et tester les nouveaux titres. Sur scène, tout est plus immédiat cela permet de dénuder les morceaux, alors qu’en studio, tu as tendance à empiler. C’est un travail complémentaire.
Pour finir, une question légère, qu’avez-vous à dire à ceux qui pensent que « Kenavo » veut dire « Bonjour » en breton ?
Du moment qu’on se comprend !!! Au revoir !