A peine sorti du tour bus, Serge Pizzorno, le guitariste de Kasabian se voit assailli par nos questions. Le groupe se produit ce soir là dans le cadre des Solidays et n’a pas encore eu le temps de se poser une minute que nous voici attablé face au musicien, le micro en marche. Le planning promo de Kasabian semble très serré et l’attaché de presse du festival n’a pu nous confirmer l’interview que quelques minutes avant la rencontre. Bref, pas le temps de préparer quoi que ce soit, d’autant plus que nous n’avons que quelques minutes pour nous entretenir avec le compositeur des hits du groupe anglais assez peu loquace à cause de la fatigue. Improvisation !
Comment vas-tu ? Tu te sens comment ce soir ?
On vient juste d’arriver sur le site du festival et cela ne présage que du bon pour ce soir. Il fait enfin beau après plusieurs semaines où nous jouions sous la pluie.
Vous avez ouvert pour Muse au Stade de France quelques jours auparavant. C’était comment ?
C’était complètement dingue. Jouer sur une scène immense devant tant de personnes, c’est une expérience incomparable. D’autant plus quand tu joues aux côtés de Muse qui a délivré un concert exceptionnel. C’est du show ! Je vais te paraitre consensuel mais en plus de cela j’adore la France et le public français. On a passé un très bon moment.
Avez-vous réussi à concurrencer Muse sur scène face à son public ?
Sur n’importe quelle scène, pour n’importe quel concert, on essaye de donner le meilleur de nous même donc, oui, en quelque sorte, on a essayé d’être meilleur qu’eux. Ce n’est pas évident quand tout le monde attend Muse mais je crois qu’on bénéficie aujourd’hui de suffisamment de notoriété pour séduire une partie du public.
Vous avez « seulement » trois albums et pourtant vous avez connu une remarquable évolution depuis la création du groupe. Comment expliques-tu cela ?
On a été soutenu par notre label. C’est en partie grâce à cela que nous en sommes là aujourd’hui. Ils ont cru en notre musique et se sont vraiment impliqué dans la promotion de celle-ci parce qu’ils se sentent eux-mêmes touchés par ce que l’on produit. Ils nous ont permis de toucher nos fans et notre véritable public qui aujourd’hui se déplacent à nos concerts et sont le véritable moteur du groupe.
Vous avez aussi été soutenu par les frères Gallagher d’Oasis. Est-ce que tu entretiens toujours une relation avec eux depuis leur split ?
Oui, ce sont de bons amis. Ce sont des personnes que j’aime fréquenter, ils ont cette impressionnante capacité à créer des choses formidables.
Votre succès peut aussi être expliqué par la place laissée par Blur à la suite de leur séparation. Il y avait un créneau à prendre au sein de la scène britannique…
Tout à fait. La séparation de Blur a engendré une brèche au sein de la britpop. Par chance, on a réussi à saisir l’opportunité et développer Kasabian comme nous le souhaitions avec beaucoup de soutien autour du groupe.
Dès lors, comment imagines-tu le groupe dans 10 ans ?
Wouah ! Si on est encore en vie, on sera toujours en train de jouer. Qui sait ? Peut-être qu’on jouera la même chose. Peut-être qu’on sera devenus séniles ou imbuvables.
A plus court terme, quels sont vos objectifs ?
Je serai papa pour la première fois en septembre. Donc personnellement, mon objectif est avant tout d’être un bon père et de m’occuper de ma famille. Je vais éviter les excès pour me concentrer sur cela. Ensuite, on rentrera fort probablement en studio…
Félicitations. Et tu as déjà une idée de la direction que pourrait prendre cet album ?
Il sera définitivement rock’n’roll, comme on a toujours fait nos albums. Il doit être efficace, avec des mélodies simples et pousser au bout la logique menée par Kasabian. J’écoute beaucoup de musique et ce que je veux retrouver sur notre prochain album c’est cette sensation de simplicité, presque évidente.
Pour toi la recette d’une bonne composition, c’est donc cette simplicité ?
Il faut réussir à créer une certaine langueur en faisant attention à la manière dont tu écris tes couplets pour subjuguer les refrains. Ca marche à chaque fois !
Et ce soir, le concert il sera aussi léger que vos albums ou ce sera un véritable show de rock’n’roll lourd ?
Non, ce sera un show très heavy. On veut donner de l’énergie sur scène. On va offrir à notre public ce qu’il attend avec plaisir : du rock qui envoie !
Merci à Serge pour son aimabilité ainsi qu’à l’organisation des Solidays.