Pour leur septième édition, le festival des Vaches au gallo possède une programmation éclectique mêlant découvertes et têtes d’affiches. L’une des têtes d’affiches les plus attendus de ce week-end est la formation originaire de Valence, Dionysos. L’occasion était trop belle pour ne pas organiser une rencontre avec le groupe de rock incontournable de la scène française. Lorsque le feu vert fut donné pour l’interview en ce samedi après midi, on se rend dans les loges du groupe où nous attend le chanteur de Dionysos, j’ai nommé Mathias Malzieu.
Hervé : Dionysos tourne depuis plusieurs mois à un rythme infernal. Vous êtes présent sur un grand nombre de festivals et vous enchaînez toujours les concerts avec la même énergie débordante et communicative. Mathias, peux tu me donner la recette Dionysos pour tenir ce rythme infernal ?
Mathias : Il n’y a pas de recettes. C’est l’envie et le plaisir avant tout. Cela ne veut pas dire que c’est quelque chose de léger et de facile parce qu’on peut aussi avoir du plaisir à fabriquer des choses sombres et dans le fait de se transcender tous les jours sur scène, des fois, on peut se faire mal et puis des fois c’est dur. Je ne rosifie pas la chose mais il y a aussi beaucoup de joies, d’euphories, de rencontres, de moments d’adrénaline et de magie particuliers. C’est cela qui nous porte. Cela se passe grâce aux chansons, entre ce qui se passe entre nous sur scène. Et évidemment grâce au public quand il renvoie, lorsqu’il est vraiment avec nous, c’est clair que ça passe dans une dimension supérieure. D’un bon concert, on va passer à un concert spécial et c’est après cela que l’on court.
Hervé : En septembre 2004, Dionysos se rend au Maroc pour composer Monsters In Love. Western sous la Neige, c’était aux Etats-Unis…
Mathias : Enfin…oui et non. Les compositions, je les fais chez moi. C’est plus des résidences que l’on a faites là-bas, et puis aux Etats-Unis, on a carrément enregistré pour Western sous la Neige. Là, au Maroc on a juste fait les maquettes. On a fait les arrangements mais les compositions étaient quand même déjà là.{multithumb thumb_width=480 thumb_height=446}
Hervé : Et le fait d’aller hors de l’hexagone peut permettre au groupe d’avoir une autre ambiance de travail ?
Mathias : C’est juste agréable. Il ne faut pas mystifier plus que cela, je n’ai rien contre le fait de travailler en France.
Hervé : Des fois, cela peut apporter des choses…
Mathias : Bien sûr ! Il y a un dépaysement, donc c’est excitant. Et puis tu n’as pas les mecs de la maison de disque tout le temps sur le dos ou ce genre de conneries qui peuvent être paralysantes. Il y a des gens qui y arrivent très bien… Par exemple, j’ai travaillé avec Olivia Ruiz, on a fait l’album à Paris. J’étais hyper stressé, je me disais « Ils vont venir nous faire chier tout le temps ». En fait, elle a super bien géré. On a eu la paix comme si l’on était au fin fond du Moyen Orient… Enfin pas en ce moment ! En tout cas, on était tranquille. Le fait est, qu’au Maroc on était tranquille, c’est cela qui est important.
Hervé : Aller au Maroc, ce n’était pas plutôt pour faire du ski et du snow-board sur les dunes ?
Mathias : On a fait du snow-board sur les dunes, mais c’était un petit trip que l’on s’est fait. Bon, moi, j’ai quand même vomi sur le chameau en rentrant tellement j’étais explose. C’était un super trip, mais ce n’était pas la fin en soit quand même… (Rires !) Mais, on s’est régalé.
Hervé : Mathias, tu es à l’origine des textes de Monsters in Love. Tes textes sont beaucoup influencés pour cet opus, par ton dernier livre. Lors de l’écriture des textes, je pense que tu as déjà une vision sur la finalité du morceau. Comment chaque membre du groupe apporte sa touche personnelle au niveau de la composition ?
Mathias : En fait, si tu veux les compositions et la musique c’est moi aussi, mais ce sont de vrais morceaux de groupe dans la mesure où, on les arrange ensemble. C'est-à-dire que je n’arrive pas en disant voilà, toi tu joues ça et toi ça. J’arrive avec le ukulélé, la folk ou le piano et des fois ça reste très proche sur un morceau. Il y a des morceaux qui ne bougent quasiment pas, tandis que d’autres se métamorphosent complètement. J’aime bien cette idée là. J’aime qu’il y ait une alchimie entre nous et que cela devienne de vrais morceaux de groupe. J’arrive avec le squelette de base. Ce ne sont pas des boeufs non plus et ce n’est pas du genre « on cherche un truc et après on essaie de faire une structure ». D’abord il y a une chanson, que l’on a le droit de faire évoluer différemment. Toutes les chansons que l’on a fait depuis le début avec leurs qualités et leurs défauts, toutes peuvent être jouées guitares/voix, ukulélé/voix ou piano voix. Et elles tiennent la route. Ce n’est pas juste des boucles… même si elles peuvent évoluer vers un truc super bruitiste, plus électronique ou plus acoustique. A la base, ce sont toujours des chansons.
Hervé : Est-ce que l’idée de départ que tu te faisais du morceau est déviée en bossant avec le groupe ?
Mathias : Des fois, oui. Mais en tout cas dans l’atmosphère et dans les personnages. Plus ça va et plus ça se tourne vers de petits courts métrages. J’essaie de les impliquer là dedans, et après chacun met du sien pour atteindre ce but là. Des fois, c’est vrai que ça dévie, mais tant que ça dévie dans un bon état d’esprit, c’est bien. On peut faire des choses jolies mais pas cohérentes. Par exemple pour le morceau « Neige » avant qu’il soit sous la forme que tu as sur le disque, il est passé par une version beaucoup plus orchestrée avec un mélotron. C’était très joli mais c’était trop doux par rapport aux propos. C’était plein de bonnes idées musicales. On a trouvé que c’était trop doux donc on a cassé ça avec une espèce de boite à rythme un peu minimaliste, un peu à la Cocorosie. Mais pareil, c’était joli mais tu vois c’est comme quand tu choisis une fringue, elle est belle mais elle ne te vas pas, c’est un peu ce genre de chose là. Pour aboutir finalement aux chœurs et à la folk et le passage qui pète à la fin. Il y a des fois des morceaux, la première fois c’est bon et d’autres où l’on revient beaucoup dessus.
Hervé : Tu dis que tu apportes la base, c'est-à-dire les textes et les compositions. Mais est ce qu’il y a des morceaux qui sont nés en tripant un soir entre vous ?
Mathias : Pas vraiment des morceaux mais des arrangements. Par exemple « Old Child » on avait quasiment tout et c’est vraiment dans le théâtre de Mekhnès à 2 heures du matin, un peu fatigué… On n’avait pas cette fin avec le chœur qui monte de Babet très fantomatique. On trouvait qu’il manquait quelque chose. Elle était bien, elle avait de l’énergie mais au niveau de l’atmosphère, on n’était pas allé assez loin. On avait essayé des trucs avec des violons… C’est là, dans le calme, que l’on a fait les couches de chœurs très aigues de Babeth où le morceau a vraiment pris une autre dimension.
Hervé : Y a-t-il des titres écrits lors de l’enregistrement de Monsters in Love qui ne figurent pas sur l’album, titres que tu gardes sous la main pour un prochain album ?
Mathias : Je fais rarement cela, c'est-à-dire qu’en principe si le titre ne figure pas sur l’album lorsque j’ai écris, c’est rare que le morceau refasse surface.
Hervé : Ils peuvent faire surface sur des covers ou des maxis ?
Mathias : Oui, c’est arrivé sur Manga Girl Friend, face B de Jedi. Mais sinon, ce n’est pas forcément des morceaux que j’aime moins mais après ils sont dans un rythme différent. Comme dans un concert où l’on ne peut pas tout jouer, cela ne veut pas dire que les morceaux que l’on ne joue pas on les aime moins mais il faut trouver quelque chose qui fonctionne comme sur un disque ou un concert. C’est rare que je reprenne des morceaux en principe, je suis motivé par de nouvelles idées et j’ai tendance à faire de nouveaux morceaux. Il y a quelques trucs qui n’ont pas été enregistrés sur Monsters in Love, que je n’ai pas vraiment fini comme morceaux, qui peuvent peut être voir le jour éventuellement.
Hervé : Tout le groupe s’est retrouvé à Bristol en compagnie de The Kills pour l’enregistrement d’« Old Child ». Pour cette rencontre vous aviez sûrement une idée de la finalité du morceau. Est-ce que The Kills ont pu apporter leur touche personnelle, leur son sur « Old Child » ?
Mathias : Non. En fait, ils étaient en tournée à fond la caisse. Ils sont arrivés entre la balance et un de leur concert à Bristol. Ils sont passés, les maisons de disques n’étaient pas au courant, c’était hyper frais. On ne leur même pas dit « Chanter là et faîtes ça ». On leur a dit « Voilà, on a tout joué sur ce morceau, on n’a pas mixé, on a fait nos voix ». Ils avaient écoutés en mp3, c’est pour cela qu’ils ont accepté de le faire. Ils ont chantés sur tout le morceau et nous on s’est démerdé au mix. Si l’on devait commencer à choisir où ils devaient chanter, il fallait qu’ils se mettent à fond dans le morceau et qu’ils le chantent pleins de fois. Du coup, on a fait un découpage au mixage, mais ils n’ont pas joués de guitares car nous n’avions pas le temps. C’est déjà génial, ils venaient des Etats-Unis, ils n’avaient pas dormis, qu’ils viennent comme cela sans prévenir la maison de disque, ça prouve une confiance totale. Ce sont des gens adorables.
Hervé : Et en plus ils assurent en concert…
Mathias : J’adore ce qu’ils font et le fait est qu’en plus ils sont d’une simplicité et d’une humilité remarquable.
Hervé : Justement, comment s’est faite cette collaboration ? Est-ce que c’était depuis votre passage à Saint Malo lors du festival de la Route du Rock 2004 car vous étiez tous les deux programmés.
Mathias : Art Rock à Saint-Brieuc.
Hervé : A la Route du Rock, vous étiez bien programmés tous les deux ?
Mathias : La route du Rock, ils étaient programmés la veille. On était avec Blondredhead et John Spencer.
Hervé : Donc cette collaboration est née au festival Art Rock, et non à la Route du Rock.
Mathias : Oui c’était à Art Rock, l’année d’avant. On avait déjà le premier disque de The Kills que l’on aimait beaucoup. Eux, ils ont vu notre concert. Ils ont mis un mot dans les loges pour nous dire qu’ils avaient adorés. On était super content ! Après on les a vu plus tard dans la soirée dans un bar. On s’était dit qu’un jour on ferait un morceau ensemble. On s’est échangé les numéros de téléphone. Je l’ai rappelé, il a dit de lui envoyer un morceau en mp3 et puis ils ont acceptés. C’était sans les maisons de disque. Je me suis démerdé tout seul parce que je pense que si j’avais attendu que la maison de disque contacte The Kills…
Hervé : Et est ce qu’il y a d’autres collaborations avec d’autres groupes ou artistes que tu voudrais faire ? Parce que je me rappelle d’un duo que tu avais fait à Taratata avec Dionysos et Louise Attaque.
Mathias : On l’a refait pas mal de fois sur scène. Aux Francofolies, pour notre Olympia on les avait invités, ils nous ont invités pour leur Zénith…
Hervé : Il y a sûrement d’autres groupes ?
Mathias : Il y en a plein bien sûr ! Là, j’écris un nouveau bouquin. J’écris la bande originale du livre comme si c’était un film. J’ai envie d’avoir plein d’invités comme si c’était une comédie musicale. Il y aurait les personnages qui viennent chanter leurs chansons. Il y a déjà Arthur H qui m’a dit oui pour le rôle du méchant, ce qui peut être assez cool… J’ai d’autres idées, je sais qu’il y a un personnage qui sera joué par Olivia Ruiz. J’aimerai bien demander à Cocorosie, est-ce qu’elles voudront ? Pour la voix off, vu que c’est une histoire très racontée, j’aimerai demandé à Jean Rochefort (Rires !)
Hervé : Par rapport aux précédents albums de Dionysos, on distingue sur Monsters In Love l’apparition d’un nouvel instrument, le ukulélé. Qu’est ce qui t’as influencé à utiliser cet instrument ?
Mathias : Joan Sfarr. Joan Sfarr est un collectionneur de ukulélés, de banjos, mandolines…Il m’a fait essayé cet instrument et j’ai tout simplement adoré. Je me suis senti bien avec. Quand je l’ai pris et que j’ai fais quelques notes, j’ai adoré le son et la sensation de jouer, donc je m’en suis offert un. J’aime bien l’idée d’être débutant, c’est bien d’avoir un savoir faire mais il faut se remettre en question tout le temps, sinon tu fais des choses fadas. Je ne sais pas jouer du Ukulélé, ou comment on doit bien en jouer. Mais tu vois, il y a des sons qui sont sortis de manières extrêmement spontanées. A la guitare, tu as la basse en haut, tu prends des petits tics de compositions. Là, tu n’as plus de basse, tu as quatre cordes avec la corde aigue en haut. Quand tu fais de petits arpèges, t’arrives sur des harmoniques qui sont complètement différentes donc ça t’oblige à procéder différemment. J’aime bien cette idée là. Pour le prochain album, on s’oriente vers le ukulélé et guitares. Le but ce n’est pas de tout zapper et tout renier ce que tu as fais avant et de faire quelque chose qui n’a rien à voir à chaque fois. C’est d’essayer de compléter son univers et d’avancer. Hier, on est allé choper des sons d’horloges chez un horloger ancien pour faire des rythmes. Il y a pleins de nouvelles idées qui arrivent.
Hervé : A chacun de vos concerts « Song For A Jedi » est LA chanson attendue par tous les Jedis convertis. Est-ce que le groupe pensait lors de l’écriture de « Song For A Jedi » que ce titre allait être aussi connu ?
Mathias : Pas du tout. A l’origine, il était piano/voix avec un harmonica et une contrebasse. Deux jours avant de partir à l’enregistrement avec Albini, on s’est dit que le morceau ne devait pas être comme cela donc on l’a modifié. On l’a monté en 15 sur l’album, on ne pensait pas qu’il allait être le premier single. Mais on l’aimait bien sinon on ne l’aurait pas mis sur le disque. Tous les morceaux qui sont mis sur le disque, on les revendique à 100 %. Personne ne voulait de « Song For A Jedi », ni les radios ni la maison de disque…et puis petit à petit, il a fait son chemin. On est très heureux du succès de ce morceau parce que l’on se reconnaît dedans. On n’a pas triché, on n’a pas essayé de faire un single. Pour nous c’était un morceau comme les autres. Après qu’il ait eu un succès au public tant mieux.
Hervé : En tout cas sur scène « Song For A Jedi » rend bien.
Mathias : Oui, c’est bien parce que les gens connaissent les paroles par cœur. C’est bien parce que ça n’écrase pas tout le reste. Ça aurait été dangereux que l’on ait eu un tel succès sur un morceau au tout début de la carrière. Après tu deviens un peu un groupe jetable à singles. On a pu construire notre univers et on a fait pas mal de concerts. Il y a des gens qui nous connaissent que pour Jedi mais il n’y a pas que cela. Tout autour, il y a le DvD, les concerts, concerts acoustiques maintenant le concert avec les cordes, qui fait que l’on n’existe pas que pour « Song For A Jedi ». Même s’il y avait un autre morceau de Monsters in Love ou plus tard dans un autre album qui aurait un gros succès radio, on est solide derrière, il y a des fondations et c’est important pour moi.
Hervé : Aux Eurockéennes de Belfort cet été, vous avez joué avec un orchestre symphonique, la Synfonietta. Ce projet tourne beaucoup autour de Monsters In Love. Est-ce qu’il y avait déjà à l’idée d’avoir des morceaux orchestrables par rapport à Monsters In Love ?
Mathias : Oui, mais même sur Western. Le fait est que l’on est sur cette tournée là. Tu sais, si l’on avait fait ce projet complètement hors tournée, peut être que l’on aurait puprendre le temps de remonter des vieux morceaux mais là, t’imagines, tu es à Solidays en formule classique avec le set Monsters in Love. Deux jours après, tu es aux Eurockéennes, le lendemain tu pars à 1 heure du matin pour jouer dans un autre festival. Si tu changes complètement de set et complètement de morceaux tu vas juste droit dans le mur, et avec les cordes et sans les cordes. Là le parti prit, c’était « Ok on fait le projet avec les cordes en même temps que tous les festivals mais on fait le même set ». Déjà c’est chaud parce que t’entends pas les mêmes choses, il y a des structures qui ne sont pas exactement les mêmes parce qu’il y a quand même les partitions, et des moments où nous on improvise plus sans les cordes. Et là même si l’on a réussit des improvisations avec le chef d’orchestre en se regardant, forcément lorsque tu es 60 musiciens sur scène tu fais plus attention. Tu vois, quand le chef d’orchestre donne la mesure, tu n’accélères pas ou tu ne ralentis pas. Si en plus il n’avait pas fallut jouer les mêmes morceaux, on allait droit dans le mur.
Hervé : Justement, ça devait être dur de caler un set avec un groupe de rock et un orchestre ?
Mathias : C’est hyper chaud mais c’est passionnant. Le chef d’orchestre a été une interface fabuleuse parce que c’est un mec très ouvert et curieux. Il a été génial. A des moments, il demandait aux musiciens de ne plus regarder les partitions, il y avait vraiment un super état d’esprit. Ce n’était pas un exercice de style genre le rock et le classique. De notre côté, on ne s’est pas dit c’est avec des cordes donc on fait un truc calmos. On a essayé de confronter les deux.
Hervé : Pour ce projet, est ce que c’était une demande personnelle de Dionysos ?
Mathias : C’est une proposition et c’est une chose que l’on rêvait de faire. Dès que Kem desEurockéennes nous l’a proposé on a dit tout de suite oui.
Hervé : Vu que votre tournée comporte pas mal de dates, en ce qui concerne les répètes, ça devait être un peu chaud ?
Mathias : Oui, c’est clair c’était très chaud et très fatiguant.
Hervé : En octobre sortira normalement le Dvd Monsters in Live. Peux tu nous en donner la confirmation ?
Mathias : Il n’est pas encore confirmé car nous avons des problèmes de logistiques pour récupérer tout a temps. Je pense que tu sais que dans les maisons de disques au mois d’août, il ne se passe pas grand-chose. Nous, on va sur la route mais les gens des maisons de disques sont plutôt en vacances donc, on a peur de ne pas être à l’heure. On a quelques trucs à régler encore, mais s’il ne sort pas en octobre, il sortira en janvier ou quelque chose comme cela. Sur le DvD il y aura le concert avec la Synfonietta…
Hervé : Des Eurockéennes de Belfort ?
Mathias : Oui, il y aura aussi l’Olympia de l’année dernière du 12 Décembre, des extraits du petit concert solo que j’ai fait avec Joann Sfarr à la maroquinerie et au festival de la BD d’Angoulême où l’on a repris des morceaux de Johnny Cash… On était tous les deux avec nos ukulélés à l’arrache totale. C’est sans prétention mais c’était très rigolo. Il y aura un fil d’une heure sur le début de Monsters in Love mais surtout sur tout ce qui s’est passé en tournée. Et puis pleins de petits bonus, notamment les trois clips, « Tes lacets sont des fées », « Miss Acacia » et « Neige » qui est en train de se faire. Et puis peut être des petits remix comme dans l’esprit des maxis de Mister Chat. Donc au final, se sera un double Dvd.
Hervé : Désolé de te rappeler un mauvais souvenir mais, comment vous allez faire pour gérer au niveau de la panne de son lors de votre set aux Eurockéennes ?
Mathias : On a prit le parti de ne pas l’enlever mais de ne pas le laisser dans la tracklist. Parce que 10 minutes de Dvd que tu regardes où il ne se passe rien, tu te fais un peu chier.
Hervé : Pourtant t’as essayé de combler avec ton harmonica !
Mathias : J’ai fais ce que j’ai pu, dans une salle c’est génial, ça peut rendre des trucs super ces coupures. Mais devant trente milles personnes en plein air tu ne fais pas grand-chose. Donc ce que l’on va faire c’est que l’on va mettre tes lacets jusqu’à la coupure, on va faire un truc très court et on va l’enchaîner avec Bloody Betty derrière. Et en bonus on va mettre la panne de son. Si les gens, ça les intéresse de voir ce passage ils iront voir sinon ils ne le regardent pas. Mais on ne peut pas complètement annuler ce passage qui s’est réellement passé et de faire comme s’il ne s’était rien passé et en même temps le mettre complètement dans le rythme du concert. A la limite lorsque les gens étaient là c’était déjà chiant mais en tout cas ils étaient dans l’ambiance du festival. Là si tu es devant la télé et qu’il ne se passe rien c’est complètement débile. Par contre, on ne mettra pas les 10 minutes dans le bonus mais mettre seulement 2 ou 3 minutes en expliquant avec un petit commentaire off… Je ne sais pas encore comment on va le monter. Je pense que c’est bien, ne serait ce que pour les gens qui étaient là.
Hervé : Nous, on y était aux Eurockéennes. Lors de la panne, vous aviez le retour ?
Mathias : On s’entendait très bien. C’est pour cela que Tes lacets vont pouvoir être quasiment en intégralité sur le DvD.
Hervé : L’enregistrement du concert continuait ?
Mathias : Vous, il y a juste la façade d’enceintes qui a claquée mais l’enregistrement a pu être fait.
Hervé : Cette panne a du vous surprendre car pour vous tout se passait bien, vous aviez le retour …
Mathias : On entendait les gens crier. Je me disais « Mais qu’est ce qu’il se passe ? » Je me suis dis autant on est décalé avec l’orchestre, j’ai écouté… et non on était en rythme donc tout va bien. Puis il y a eu mon réalisateur retour qui m’a fait signe qu’il n’y avait plus de sons. Pour nous c’était très stressant. Nerveusement c’était un moment très difficile.
Hervé : Bon, dans Rock’Mag on a vu qu’Olivia Ruiz balançait qu’il y avait un projet de comédie musicale ?
Mathias : Oui, c’est ce que je te disais tout à l’heure. Ce serait la bande originale du livre et ce ne serait pas juste pour faire des morceaux. C'est-à-dire qu’il y aurait des thèmes, des chansons, mais ce ne sera pas un album classique avec 17 ou 13 chansons. Je vais quand même me mettre le rôle principal pour chanter et il y aura des personnages incarnés par des invités comme Olivia Ruiz, Arthur H, et peut être des gens comme Cocorosie… En ce moment, je suis en train d’écrire le livre donc tout est effervescent et je vois les choses venir. Pour Arthur H, je lui ai demandé, Jean Rochefort tout à l’heure. Il y a une vieille sage femme, j’ai pensé à Greco… Je ne sais pas encore, il me faut une voix de vieille qui a la classe. Je ne suis vraiment pas fixé sur les gens qui vont incarner les personnages. Je vais peut être me faire envoyer chier, faire des rencontres que je ne suis pas encore au courant. C’est ça qui est la magie. Je ne me mets pas de pression mais je veux juste qu’artistiquement ça tienne la route, faire des rencontres et qu’il y ait de belles choses avec des gens comme ce qui s’est passé pour les maxis de Mister Chat. Ça a été génial avec Cali, Olivia, Magyd qui a lu un passage du bouquin, c’était génial.
Hervé : Le projet sera présenté sous le nom de Mathias Malzieu ?
Mathias : Je ne sais pas. Ce qui est sûr c’est que je ne laisserai pas l’équipe du groupe en reste. C'est-à-dire que même si l’on décide pour des raisons encore une fois logistique, comme je défends mon bouquin, est-ce que c’est bien de le faire sous le nom de Dionysos. C’est des questions que l’on se pose. Cela ne veut pas dire que l’on ne va pas le faire, mais je ne suis pas du tout dans l’esprit projet solo. Babet va faire un projet solo, c’est différent, moi personnellement je n’en ai pas du tout envie. Même si le fait est que pour le bien du groupe, pour ne pas mettre le groupe en danger, vu que c’est quand même un projet un peu concept, un peu différent et qu’en plus je défends mon livre. Si l’on décide avec mon entourage et le management que c’est mieux de ne pas l’appeler Dionysos. Je ferai avec la participation de Dionysos, Arthur H, Olivia Ruiz… Peut être que le projet portera le nom du livre mais peut être que l’on va tout simplement l’appeler Dionysos. C’est complètement sincère, à l’heure qu’il est aujourd’hui on ne sait pas. Mais ce que je peux vous dire par contre, c’est que même si ça ne s’appellera pas Dionysos de manière intégrale comme sur les autres disques, l’équipe du groupe sera complètement investit dans le projet, autant que sur un album de Dionysos entre guillemets « classique ».
Hervé : Dernière question. Mathias tu as coproduit l’album d’Olivia Ruiz. Rassure moi tu ne vas pas annoncé le Split de Dionysos pour devenir producteur ? (Rires !)
Mathias : Non, ne vous inquiétez pas ! Je me suis régalé à faire cela et du coup j’ai quelques propositions qui tombent. Là je viens de faire la réalisation du nouveau single de Troy Von Balthazar de Chokebore. C’est un mec que j’adore humainement et artistiquement, depuis longtemps. On l’a pris en première partie plein de fois. La réalisation, c’est quelque chose qui m’intéresse et je me suis aperçu que c’est ce que je faisais avec Dionysos, même avec Albini et Parish où il y a une collaboration. Pas que moi, l’ensemble du groupe mais finalement quand Olivia m’a proposé ça, je me suis dit que je n’ai jamais fait cela, je ne sais pas si j’en suis capable. En fait très rapidement, je me suis rendu compte que c’est le travail que je fais sur Dionysos. C'est-à-dire que je ne touche pas à la console, il n’y a aucune prétention technique mais c’est de la direction d’arrangements, de l’idée, d’aménagements, de recherches. J’ai beaucoup appris sur cet enregistrement.
Merci à Mathias Malzieu pour avoir répondu à mes questions.
Un grand merci à Arnaud Joly chargé de la relation avec les médias du festival des Vaches au Gallo pour m’avoir calé cette interview.