Dandies est un jeune groupe originaire du Mans. Après une collaboration remarquée avec Pete Doherty et un premier album pas totalement assumé, les manceaux sortent un EP qui marque le virage de leur nouvelle identité. Vacarm leur a posé quelques questions afin d’en savoir un peu plus.
La première chose qui interpelle quand on écoute votre nouvel EP And JoJo Left The Ship est votre changement de style radical. En effet, votre premier album Illusion et Imparfait, sorti en 2013, était plutôt lisse et très adolescent. Votre EP sonne beaucoup plus pop. Pourquoi un tel changement musical ?
En effet, nous avons changé et pris de l’âge. On s’interroge sur notre musique et notre identité. La vie avance, les influences et les idées évoluent, ce qui explique, à mon avis, le changement musical. Et puis, faire de la musique sans évoluer ou se remettre en question, ce n’est pas amusant alors on change dans le but de s’améliorer, grandir, innover.
Le changement semble aussi visuel, tant dans vos photos que dans vos looks. Je me trompe ?
Les photos ont été prises par une amie qui a fait des clichés en argentique. Cette méthode à l’ancienne nous intéressait particulièrement pour son côté intimiste et indéfini car notre changement musical a impliqué une introspection pour le groupe. Pour le look, il faisait froid ce jour là.
Vous n’avez pas peur de perdre votre premier public avec ce changement d’identité ?
Nous avons surtout envie de partager nos nouvelles compositions dans l’espoir de conquérir ceux qui ne nous connaissent pas. Pour ce qui est du premier public, nous sommes certains qu’en nous écoutant ils nous reconnaitront car, au fond, c’est toujours le même groupe qui s’exprime.
Les paroles des cinq titres de And JoJo Left The Ship sont en anglais. Pourquoi avoir abandonné le français ? C’était une façon de marquer encore plus le changement entre votre premier album et aujourd’hui ?
Nos influences musicales ont toujours été à dominante anglo-saxonnes donc c’était assez naturel pour nous d’aborder les nouveaux titres en anglais. S’exprimer en anglais nous a permis de mieux comprendre la direction musicale que l’on voulait aborder. L’anglais est une langue simple et puis le français on l’aime trop pour le sacrifier dans des chansons de 4 minutes.
La dernière fois que Vacarm a parlé des Dandies, c’était dans le cadre de votre collaboration avec Pete Doherty sur une chanson de votre album Illusion et Imparfait. Avez-vous d’autres projets de collaboration avec Pete Doherty ou d’autres artistes ?
Illusion et Imparfait était un album qui nous tenait vraiment à cœur car, au fond de nous, on savait que cela allait être notre dernier en français et la rencontre avec Peter a été une très belle aventure. Conclure notre période rock français de jeunes ados avec lui a été vraiment génial et on espère que notre destin de groupe nous amènera à collaborer avec d’autres artistes.
Vous avez remporté le tremplin Starter au Mans cette année. Est-ce que vous pouvez nous raconter comment ça s’est passé et ce que cela va vous apporter ?
Le tremplin Starter nous a donné l’occasion de jouer en live les titres de And JoJo Left The Ship et, surtout, de les tester sur le public présent sans vraiment prendre en compte le fait qu’il y avait un jury et tout le reste. Ce type de tremplin est important pour les jeunes groupes comme le nôtre car il permet d’interagir avec des acteurs du domaine de la musique et nous donne des clés importantes pour nos futures prestations live.
On parle de plus en plus de groupes originaires du Mans. Je pense notamment à Shuffle qui commence à connaître un certain succès. Comment voyez-vous la scène mancelle et son public ?
La scène mancelle est un peu comme Le Mans. Il s’y passe beaucoup de choses mais personne n’en sait rien. D’un côté c’est bien car tout évolue de manière discrète et la lumière rend souvent les choses moins savoureuses mais, d’un autre côté, les groupes du Mans se sentent souvent isolés sur la scène nationale. Tout cela pour dire que Le Mans est une bonne ville pour faire de la musique car on ne peut que penser qu’il y a mieux ailleurs. Alors il faut se battre et être meilleur que les groupes qui bénéficient des projecteurs d’une localité plus flamboyante.
Vous semblez avoir beaucoup d’ambition ou, en tout cas, tout faire pour atteindre vos objectifs. Comment voyez-vous l’avenir du groupe ? Quelle est la prochaine étape ?
L’ambition est naturelle quand vous avez un projet qui vous tient à cœur. Rencontrer de nouvelles personnes, partager, voyager, jouer et j’en passe, c’est l’essence même des motivations de chacun. Alors forcément nous travaillons beaucoup, même si je n’aime pas employer le terme de projet car nous sommes un groupe qui a pour objectif de jouer de la musique ensemble et le plus longtemps possible. Donc, la prochaine étape, c’est d’enregistrer de nouvelles compositions pour sortir un double EP début 2016, faire des concerts et garder ce plaisir qui a toujours été le nôtre.
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