Cap'tain Planet : Comment décririez-vous à un néophyte ce qu'est le dub ?
A l' origine, le dub est né dans les années 70 en Jamaïque, il s'agissait de faire des versions instrumentales de morceaux reggae, sur lesquelles on rajoutait des effets (principalement delay et reverb). Aujourd'hui, le dub comme on l'entend est plus large : la scène dub actuelle s'inspire des techniques de production du dub originel, mais en y intégrant d'autres éléments (électro, techno, hip-hop, rock, etc…).
C : Existe-il un public adéquat et particulier à votre style musical ?
Je ne pense pas, le dub peut plaire à un large public.
C : Parlons de vous, peux-tu nous éclairer sur votre univers ?
Aïzell n'est pas un groupe 100% dub. On en a gardé la grosse basse et les effets. Mais nos morceaux sont construits comme des morceaux rock, on fait d'ailleurs régulièrement appel à des chanteurs. On est par exemple très inspirés par la scène trip-hop de Bristol.
C : Quelles émotions essayez-vous de faire passer à l'auditeur ?
Le côté planant et mélancolique, et le côté massif, voire énervé sur des passages plus rock.
C : Le dub est une musique de studio, qu'est ce qui diffère pour vous entre la scène et le studio ?
C'est là où on se différencie, nous abordons notre dub par une construction plus « rock », les morceaux ne sont pas élaborés en studio. Bien sûr le studio offre des possibilités de production que l 'on n'a pas en concert, mais le live permet aussi de mieux retranscrire l'énergie qui se dégage des morceaux.
C : Quel type de relation cherchez-vous à établir avec votre public ? Est-ce que cette relation diffère entre la scène et l'album ?
On cherche à avoir une relation simple et positive. Si les auditeurs peuvent être touchés par notre univers, c'est qu'ils nous comprennent…
C : La scène dub française est originale, on parle souvent de « phénomène français », êtes-vous en accord avec cela ?
Oui, c'est une scène très vive, il y a les pionniers comme Zenzile, Improvisators dub, etc… et il y a aujourd'hui une deuxième vague qui émerge. Chaque groupe présente ses propres particularités, c'est ça qui est intéressant.
C : Qu'est ce qui fait la force de la scène française selon vous ?
Le fait de jouer live une musique qui est à la base une musique de studio.
C : Comment expliquez-vous le fait que chaque groupe de dub même s'il est associé à cette appellation sonne d'une façon tout à fait différente d'un autre ? (la musique d'High Tone ne ressemble pas du tout à celle d'Improvisators Dub ou d'Ez3kiel alors que dans le rock ou le punk on retrouve des similitudes entre chaque groupe …)
Chaque groupe a son propre son , ça se vérifie en dub, mais aussi en rock ou en chanson. Les musiciens des groupes de dub français viennent d'ailleurs pour la plupart du punk ou du rock.
C : Comment voyez-vous évoluer le dub français dans le futur ?
Je ne sais pas trop, mais il faut qu'il continue à nous surprendre…
C : Pensez-vous qu'une exportation à grande échelle du dub soit possible ?
Oui, je suis convaincu que les productions de dub français peuvent intéresser un large public à l'échelle internationale.
C : Préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
Mais… ! il y a erreur… tu n'es pas en train d'interviewer Kyo… !!!