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Interview : Cock Robin

Originaire de Los Angeles, Cock Robin est un groupe de musique pop rock fondé en 1982 par Peter Kingsbery. Il sera accompagné d’Anna LaCazio pour interpréter leurs plus grands tubes jusque dans les années 90. On retiendra notamment « When your heart is weak », « Just around the corner », « The promise you made » ou encore la reprise de Starmania « Only the very best ».

Il signera d’ailleurs la musique et les textes de tous les albums du groupe qui connaitront un vif succès en Europe tout particulièrement. Après la séparation du groupe en 1990, Peter Kingsbery s’installe à Paris et poursuit une carrière solo. C’est à cette époque qu’il participe au CD de Starmania dans son adaptation en anglais par Tim Rice. Il y interprète « Only the very best », qui va devenir un très grand succès. Peter Kingsbery revient en 2015 avec un nouvel album pour Cock Robin. Tout y est : sa voix irrésistible, son talent de songwriter hors du commun et de délicieuses sonorités contemporaines. Il passera le samedi 30 mai 2015 au Casino 2000 dans la salle du Chapito à Mondorf-les-Bains pour le présenter et il nous en parle aussi un peu ici en compagnie de sa chienne.

Bonjour Peter ! J’aime bien commencer mon interview par la dénomination-même du groupe. Peux-tu nous dire l’origine ou l’histoire du nom « Cock Robin » ?

Bonjour Nathalie ! Ouh ça c’est une vieille question ! En fait « Cock Robin » ça veut dire « rouge-gorge » en anglais et le nom nous vient d’un vieux conte pour enfant qui s’appelle « Who Killed Cock Robin ? ». C’est l’histoire d’un rouge-gorge qui se fait tuer par un moineau pour se protéger d’un corbeau ou un truc comme ça ! Quand on a choisi notre nom, on baignait un peu dans le romantisme.

Quel est ton premier souvenir lié à la musique ?

Je pense que mon premier souvenir ce sont les répétitions de piano à 5 ans. J’ai eu des leçons de piano jusque l’université. C’est à ce moment-là aussi que j’ai commencé à voir que j’avais une voix particulière et un larynx. Mon père a toujours voulu être chanteur et ça m’a peut-être influencé un peu aussi. Dans les années 1960, j’ai eu des influences très variées comme les Doors, les Beatles ou les Rolling Stones, sans parler de Jimi Hendrix aussi.

D’où t’es venue alors cette passion pour l’écriture de chansons ?

Ma voix et ma passion pour la chanson sont venues lorsque j’ai découvert Joni Mitchell. C’est elle qui m’a donné envie d’écrire de beaux textes. Elle m’a donné un but. Je voulais être aussi talentueux et essayer d’atteindre son niveau d’écriture. Elle m’a donné envie d’écrire des textes très personnels aussi.

C’est elle aussi qui t’a donné envie de former un duo avec une femme ?

Non, ça c’était un peu par hasard. A l’époque je cherchais quelqu’un pour m’accompagner sur les harmonies de mes chansons et pour jouer du clavier aussi. Moi, de mon côté, je voulais me concentrer sur la basse et me libérer du clavier. Je connaissais Anna car elle jouait dans un autre groupe et il s’avérait qu’elle aimait mon travail et moi j’aimais ce qu’elle faisait. Elle avait un peu le temps et elle s’est spontanément proposée pour le job. C’est quand je nous ai entendus chanter ensemble pour la première fois que c’est devenu une évidence. Sa voix et nos harmonies m’ont permis d’écrire des titres plus dramatiques et d’utiliser toute ma tessiture vocale. (ndlr : grognement en arrière-plan)

C’est Anna qui n’est pas contente de ce que tu dis ou quoi ?

Non, non c’est ma chienne ! C’est un Jack Russell et dès qu’elle voit une ombre, elle grogne pour me protéger. (rires !)

Ah, OK ! Bon revenons un peu à Anna. Vous vous êtes séparés dans les années 1990, mais peux-tu nous dire pour quelle raison ?

Il y a eu beaucoup de facteurs en même temps. Un des facteurs était que mon image était beaucoup plus utilisée que la sienne. On était jeune à l’époque et il y a eu rapidement des jalousies malsaines qui se sont installées. On ne savait pas comment nous vendre et on laissait la maison de disque faire son boulot sans jamais intervenir. Aujourd’hui on gère ça différemment, heureusement. Et puis comme c’était moi qui chantais et qui écrivais les textes, j’étais mieux payé que le reste du groupe. Donc les tensions financières étaient aussi très importantes.

Un autre facteur était que notre manager était notre éditeur aussi. Il est parti pour travailler pour notre maison de disque, la Columbia à l’époque. Il y avait des conflits d’intérêts partout. Il y a aussi eu des frictions quand nos albums ont commencé à moins bien marcher. Pour nous, c’était normal quasiment d’être célèbres. Aujourd’hui je sais qu’il faut bosser dur pour gagner sa vie et pour se battre contre la concurrence, et que même en bossant dur tu n’as aucune garantie de réussite. C’est la dure loi du business.

Comment vois-tu le marché de la musique aujourd’hui ?

C’est très très dur de se faire une place. Aujourd’hui plus que jamais, il faut savoir se vendre et essayer de sortir du lot. Sur internet, il y a beaucoup de groupes qui font de la très bonne musique. Je constate aussi que les radios ont de moins en moins d’influence comparées à avant.

La dernière fois, je jouais dans un club et un groupe autrichien appelé Weltuntergang faisait la première partie. A la fin du concert ils m’ont donné une clé USB en forme de cassette audio où tu pouvais trouver un lien pour télécharger leur musique, une biographie etc. J’ai trouvé l’idée géniale et je me suis dit que je voulais avec la même chose ! J’ai été très impressionné.

Tu es un Américain habitant à Paris aujourd’hui. As-tu pris quelques habitudes typiquement parisiennes ?

Cela fait plus de 10 ans que je suis ici donc je pense en avoir pris quelques-unes oui. Avant je faisais attention de ne pas bousculer les gens dans la rue ou sur le trottoir. Maintenant je ne bouge plus, je fonce et je ne fais pas attention. Par contre ce que je ne ferai jamais, c’est le sport national : le « râlage » ! Je suis bien trop fier pour ça. Denzel Washington en parlait dans une de ses interviews. Il disait que la France était le pays du « pas possible ! ». J’ai trouvé cela très juste comme analyse. Aux Etats-Unis on a encore l’attitude du « on essaie et on verra bien ».

Donc ce ne sont pas les femmes qui t’ont incité à rester en Europe ?

Je ne nierai jamais le fait qu’il y a beaucoup de femmes très désirables en Europe, c’est vrai ! (rires !) Ma venue en Europe s’est faite en plusieurs étapes. J’ai toujours admiré les personnes qui arrivaient à partir pour commencer une nouvelle page vierge de leur vie ailleurs. Pour moi c’était clairement un de mes buts premiers. Je pense que ça ferait du bien aux Américains de voyager un peu plus, histoire de leur ouvrir l’esprit.

La première fois j’ai vraiment pensé sérieusement au fait de rester en France, c’était en 1991 lors de la guerre du Koweït. J’ai vu plusieurs de mes amis partir au Vietnam, donc je n’avais pas envie de revivre la même chose. On peut donc dire que ma venue en France était un peu un acte politique.

Peux-tu nous parler de ton prochain concert au Luxembourg ? Comment sera-t-il ?

Il sera à l’image de mon album qui va sortir à l’automne prochain je pense. Il y a des visuels sympas. Je vais reprendre certains de mes anciens succès, mais je vais faire aussi de nouveaux morceaux. Il y aura un mélange acoustique et électrique, que je trouve très intéressant. On a fait le processus normal à l’envers. Normalement tu fais ton album et ensuite tu pars en tournée, alors que moi, j’ai décidé de tester les morceaux en tournée d’abord.

Enfin ma question rituelle : préfères-tu les Beatles ou les Rolling Stones? Et pourquoi ?

Je pense qu’il y a quelques années, j’aurais choisi les Beatles alors qu’aujourd’hui je préfère les Rolling Stones. J’ai mis longtemps à les aimer, mais aujourd’hui quand je les vois en concert, je me dis que ce sont des vraies légendes et qu’ils n’arrêteront probablement jamais.

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa pour Vacarm.net

 

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2 commentaires

brunet jp 31 mai 2015 at 17 h 23 min

Bonjour,

J’avoue être un peu surpris par les questions posées lors de cet interview.
En effet et je trouve dommage, il ne reflète que très partiellement la réalité du groupe d’aujourd’hui, notamment pour ce qui est de sa composition et du travail de Péter.
Je regrette que la presse et les médias s’intéressent si peu au travail actuel de Péter, à ses créations récentes etc.
C’est pourtant là qu’il faudrait être…

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Nathalie Barbosa 1 juin 2015 at 9 h 40 min

bonjour brunet jp et merci pour votre commentaire!

Il était difficile de juger le travail de Peter en précisant que son dernier album avec Cock Robin date de 2010 et que son nouvel album, prévu pour 2015, n’est pas encore sorti et n’est pas disponible à l’écoute. Vous noterez aussi que Peter a voulu rester évasif quant à son prochain album dans l’interview.

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