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Interview de Darkness Dynamite (décembre 2013)

Darkness Dynamite avance contre vents et marées. Longtemps catalogué comme simple groupe trendy et opportuniste – les musiciens cultivent un style pleinement assumé – par certains metalheads intégristes, le quintet balançait en mai dernier un album suffisamment costaud pour définitivement clouer le bec à ses détracteurs. Retour sur la genèse d’Under the Painted Sky avec le bassiste Cris.

Vos précédents travaux cultivaient un lien fort avec les tendances du moment – Deathcore pour les premières démos, Métalcore pour Astonishing Fury of Mankind -. Under the Painted Sky d’une personnalité plus marquée…

Comme tout groupe, nous évoluons avec les années. La moyenne d’âge à nos débuts était de 20 ans. Zack, le plus jeune d’entre nous, avait 17 ans. En grandissant, nous nous sommes ouverts, nous prenons du recul sur ce que nous avons pu faire et présentons de l’intérêt pour d’autres choses. Notre musique reflête nos goûts et nos envies à un moment précis de notre parcours. Je pense que cette dernière a grandi avec les personnes et les musiciens que nous étions et que nous sommes aujourd’hui.

L’approche à l’américaine dont témoignait votre précédent opus avait été critiquée. Les évolutions constatées sur Under the Painted Sky le sont également. Comment vivez-vous les attaques systématiques portées par une partie du public metal à votre encontre ?

Il y aura toujours des gens pour critiquer ce que l’on peut faire, dire, porter ou écrire. Quand tu commences à écrire de la musique, tu le fais en sachant que tu vas y avoir droit. Les gens qui ne sont pas prêt à ça peuvent très mal le vivre et le prendre a cœur injustement. On est jeunes, on a un style qui change des groupes Français et on aime se distinguer par notre musique. Donc forcement, il y a des gens à qui ça plaît et d’autres que ca dérange, mais le plus important c’est de ne laisser personne freiner ta démarche personnelle. Au final les seuls juges sont les professionnels de la musique et surtout les fans.

Le groupe a signé d’entrée de jeu sur une grosse structure, Metal Blade. Vous avez pourtant vécu diverses désillusions par la suite. Dans quel contexte à été préparé ce second disque ?

Cette signature nous a fait beaucoup de bien. Comme tout jeune groupe, elle nous a donné beaucoup d’espoirs. Malheureusement, comme on l’a déjà dit dans quelques interviews, cette belle histoire a été gâchée par notre ancien manager qui nous a volé tous les bénéfices relatifs aux premiers mois de la sortie du second disque. Cette trahison nous a vraiment coupé les ailes, d’autant plus quand on a appris qu’il nous avait vraiment mis a mal directement avec le label. On s’est beaucoup questionnés sur notre futur avec Darkness Dynamite, mais il était inconcevable de ne pas continuer le projet même si la situation était très difficile. Notre cure a été la composition d’Under the Painted Sky.

Le fait d’être un temps détaché de tout label, d’être confronté à une certaine forme d’incertitude, semble vous avoir libérés dans la composition. L’album est notamment plus poussé techniquement. Est-ce quelque chose qui avait été retenu sur Astonishing Fury of Mankind au profit d’un son plus « massif » ?

Darkness Dynamite n’a jamais été un groupe où on s’est imposés des choses lors des phases de compostions. C’est plutôt un état d’esprit, une période de notre vie qui est reflétée dans chacun de nos albums. L’incertitude n’a pas eu sa place dans la composition pour Under the Painted Sky, c’est vraiment la liberté qui a été le mot d’ordre. On n’avait plus, même inconsciemment, à se dire il faut que ce soit comme ça, que ça sonne comme ci. On a abordé les choses à notre manière. La démarche était beaucoup plus instinctive que réfléchie, ce qui peut paraitre paradoxal quand on voit le résultat en ce qui concerne la technique et les mélodies.

Astonishing Fury of Mankind sonnait très moderne, très clinquant. Si vous conservez un peu cette teinte dans la production, Under the Painted Sky présente un son plus rock’n’roll, presque rétro. D’où sont venues ces envies ?

Il fallait que cet album soit brut, naturel et authentique. Notre envie dans la composition était de faire quelque chose de vrai qui pourrait avoir la même énergie et la même ambiance sur album que sur scène. Le live est très important pour Darkness Dynamite. On voulait vraiment travailler sur le son mais qu’il reste défini, ne pas dénaturer les guitares, avoir un vrai son de batterie et ne pas tout programmer ou trigger.

Junior – chant – est également batteur pour Dick Rivers, un artiste qui tourne énormément à l’international. Compte tenu de cet emploi du temps chargé, comment se déroulent les sessions de travail avec Darkness Dynamite ?

C’est vrai qu’a l’heure actuelle nous avons tous des plannings de ministres, entre les travaux de chacun et les projets parallèles, mais tout n’est qu’une question d’organisation. Il n’y a pas vraiment de session de travail type avec Darkness Dynamite. Il nous arrive de composer indépendamment, en binôme ou en groupe de trois. Chaque musicien écoute les idées des autres, le groupe valide ou apporte des réarrangements. Généralement, les guitares et basses sont composées en même temps, on pose ensuite la batterie pour terminer par le chant et les arrangements.

Under the Painted Sky aurait-il été envisageable pour Metal Blade ?

Il faudrait leur demander directement. Nous n’avons pas la prétention de dire que cet album aurait intéressé ce label ou s’il était hors catégorie. D’autant plus que ce n’est absolument pas une question qui nous est passée par la tête lors de la création d’Under the Painted Sky.

Comment s’est déroulée la rencontre avec At(h)ome ?

At(h)ome nous suivait depuis un petit moment, et était vraiment intéressés par la démarche artistique de Darkness Dynamite. Lors de la composition de ce nouvel album, ils ont suivi l’évolution du projet et nous leurs avions fait écouter certaines choses. Nous avons parlé ensemble du développement que nous souhaitions pour Darkness Dynamite et avons élaboré un vrai système de partenariat. Avec At(h)ome, nous pouvions échanger et surtout communiquer pour faire avancer le projet tous ensemble.

Metal Blade était un label d’envergure internationale, ce qui n’est pas le cas d’At(h)ome. Conservez-vous malgré tout des projets pour l’étranger ?

Comme tout musicien, nous avons envie de toucher et partager notre musique avec un maximum de monde. Les projets pour l’étranger sont à ce titre toujours d’actualité, mais on avait aussi envie de d’être bien représentés dans notre pays.

Comment vois-tu le rock’n’roll en France ?

Je ne le vois pas.

Quelle est la suite du programme pour Darkness Dynamite ?

Nous sommes déjà en train de composer des nouveaux titres pour un prochain album. Les dates sont toujours en cours de booking, et nous allons jouer au Hellfest le 21 juin prochain sur le Mainstage 02. C’est une belle nouvelle pour Darkness Dynamite, et nous sommes très heureux de partager la scène avec tous les groupes de cette édition 2014.

Merci à Cris ainsi qu’à Charlotte (At(h)ome).

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