Départ : Paris, aéroport Orly à 13h45
Nous avions tous rendez-vous le matin du départ à 8h30 à la porte des Lilas. Tout le monde est à l'heure et de bonne humeur. Raphaël, qui est toujours en avance aux rendez-vous, est en retard. Pas de panique, nous l'attendons en le harcelant de coups de téléphones. Trois quarts d'heure plus tard nous nous inquiétons vraiment car ça sent la panne d'oreiller. Son téléphone est sur répondeur… La fine équipe se coupe en deux. Une équipe en mission pour aller réveiller Raphaël et l'autre au studio pour charger le matériel. La mission studio sera des plus simples. Celle de Raphaël va s'avérer plus compliquée. Arrivés au bas de l'immeuble nous lançons tout ce qui nous passe par la main sur sa fenêtre (cailloux, canettes de coca…), nous réveillons ses voisins du dessus, du dessous mais pas lui. On tambourine comme des fous à sa porte, rien n'y fait. Nous entendons sa télé avec le son à bloc et son téléphone sonner mais pas âme qui vive. Nous paniquons. Nous décidons alors d'appeler les pompiers car il s'est peut être étouffé dans son vomi comme Bon scott, C'est rock'n'roll mais avant la tournée québécoise ça fait désordre. A la seconde où les pompiers veulent défoncer la porte, Raphaël ouvre avec le gueule de bois des grands jours, pas merci, pas d'excuses rien sinon une hexasyllabe mono phrasée "Keskevoufoutéla?".
1er jour : Montréal
Arrivée aéroport Trudeau Montréal, accueillis par Karine de "Steinblum"notre tourneur au Québec. Elle est accompagnée de Gaëlle une française installée là-bas depuis peu et qui s'occupera de nous faire le catering sur certaines dates. Nous partons directement à l'hôtel poser les valises, un sublime "Novotel" dans le quartier anglophone au centre de Montréal. Nous prenons contact avec Karine autour d'une pinte, il est 16h00 environ. Trois pintes plus tard, nous décidons d'aller au resto. Nous nous faisons un Burger King, le meilleur du Babylone Food selon Mass. La fatigue du voyage se fait sentir, nous n'allons pas traîner tard. Nous emmenons quand même Nico, le guitariste pour qui c'est une première d'être au Québec, aux Foufounes électriques pour qu'il voit ce lieu de concerts mythiques, le CBGB local. Bref,nous enfilons quelques pichets de bière puis vers minuit nous rentrons à l'hôtel.
2ème jour : Montréal
Ça traîne un peu au lit, certains levés plus tôt font les boutiques, "magasiner" comme on dit ici. Dans l'après-midi les "AQME" doivent arriver. Nous les accueillons puis les amenons visiter un peu toute la rue Ste Catherine puis nous remontons la rue St Denis vers le plateau, le quartier Français, rue Mont Royal. Nous rencontrons Franz, le guitariste des "Grimskunk". C'est le groupe Québécois qui nous a permis de nous établir là-bas. Une amitié de plus de 10 ans maintenant. De fil en aiguille il nous dit que son groupe ne joue pas en ce moment et que nous pouvons emprunter tout le matériel qu'il nous faut. Une aubaine! Voilà qui nous fera faire des économies en location de matos, qui seront en fait dilapidées dans les extras (restos, bars, packs de bières…). Nous continuons la visite puis finissons au parc Lafontaine pour une pause, bières, chips au vinaigre et photos avec quelques écureuils du coin qui nous ont reconnu, avant de retourner à l'hôtel. Nous sommes attendus dans une radio étudiante de Montréal en début de soirée, mais avant nous montrons le chemin du "Burger King" aux AQME avec qui nous partageons leur premier repas sur le sol canadien. La fatigue logique du voyage fait que Ben, Charlotte, Coma et Etienne vont se coucher. Quant à nous, notre horloge interne s'étant mise en accord avec l'heure locale, nous décidons de traîner… Le bar "Les catacombes", puis "Les foufounes électriques". Nous rentrons dans la nuit au milieu des sirènes de Police et d'ambulances, façon New York. D'ailleurs Yann et Nico se font ami-ami avec les ambulanciers du quartier, des fans je crois.
3ème jour : St Jean de Richelieu "Métric Bar"
Au réveil, certains regrettent déjà la soirée de la veille. Ce soir nous jouons et il faut aller charger tout le matos de musique. C'est là que nous rencontrons pour la première fois les deux groupes québécois qui nous suivront sur la tournée. Il s'agit de "Never more than less" et "N3". Il fait vraiment très beau depuis notre arrivée, d'ailleurs le soleil nous suivra tout au long du séjour, parfois avec une chaleur écrasante. Le convoi de 4 groupes est fait de 2 camions et d'une grosse remorque (un trailer) pour embarquer tout ce monde et le bazar. Deux heures de route plus tard, St Jean nous voilà ! Concert de mise en route et prise de contact entre les groupes. Tout se passe bien. Dans ce petit club de 200 personnes, dépucelage outre atlantique réussi pour les "AQME". Ça ne traîne pas trop après le concert car nous enchaînons 4 dates de suite. Retour à Montréal dans la nuit.
4ème jour : Montréal "Club Soda"
Nous avons déjà joué dans ce club avec Lofofora, il y a 3 ans. Très bons souvenirs ! C'est en plein centre dans une rue perpendiculaire à la rue Sainte Catherine, à 2 blocs des "Foufounes électriques". Pendant la balance des uns et des autres, certains vont magasiner d'autres téléphonent à leurs proches en France ou achètent les cartes postales (qu'ils écriront le dernier jour à l'aéroport une heure avant de décoller). Puis vient l'heure du goûter, nous nous retrouvons tous comme d'un seul homme avec une bière à la main et dans l'autre une pointe de pizza à 2 $. L'ambiance est détendue et les amitiés se nouent. Nous restons un moment sur les graffitis énormes qui se dessinent sur la façade de l'immeuble qui abrite la salle. "LA RUE DES SPECTACLE(S)" est ce qu'il s'inscrit mais au moment ou le jeune homme aux bombes de peinture plein les mains semble finir la phrase nous lui indiquons juste qu'il a oublié un S à spectacle. Bien embêté il grommelle un truc incompréhensible signifiant qu'il avait vu et que c'était pas fini. Crise de rire et en plus c'est filmé ! Ha ! les artistes de rue… En parlant de ça, un ballet ininterrompu de vieilles connaissances passe à la salle nous saluer avant l'ouverture pour chiner quelques invitations, pour certains. Notre quota est explosé mais tant pis nous le pulvérisons ! Dans ces connaissances, un certain "Boris"(ex bassiste des Grimskunk) nous invite à boire l'apéro chez lui. Stéphan et Mouss s'y collent… Il fait un travail intéressant Boris. Il vend de l'herbe (d'une qualité exceptionnelle) aux malades atteints du sida, du cancer. Il dit que c'est pas légal mais c'est toléré, très bien, fait gouter ! Médicament naturel auquel nous nous devions de vérifier par nous même la qualité. Elle est exceptionnelle ! Il sera notre médecin herboriste pendant le séjour. Je précise que ceci n'est apprécié que des deux protagonistes sus cités. Il est 19 heures. Ça y est les portes s'ouvrent, les deux groupes québécois ouvrent le bal puis AQME ensuite les Mass. Super accueil, bonnes conditions, public au taquet de chez à bloc ! Si tous les concerts ressemblent à celui-là, la tournée s'annonce méchante ! Tout le monde se congratule dans les loges tout en rangeant le matériel d'une seule main car si tu poses ta bière elle disparait ! Et à cette heure elles sont rares. Avant la fin du chargement c'est la question suprême (de chez NTM) : "qu'est ce qui se putain de passe?" ou en bon québécois: "Tabarnak! On va pas se geler le bacon 2 heures osti'd'francais allons boire une chope en chrisss !!!". Une idée très originale fut lancée, t ous aux foufounes électriques !!! Tournoi de baby foot improvisée et tournée de shooters à la liqueur de tonton Daniel's à gogo. Il y a du monde partout malgré l'immensité du troquet. Deux étages avec salle de concert et rampe de skate. Donc nous rencontrons des français qui se sont installés (salut gérard, un ancien backliner de Mass) et d'autres qui nous suivent en France (les jumeaux and co) sont venus faire du tourisme et triper à nos concerts. Tiens Boris! "Hé môss ! Ca va mon tcheum! Vous faites kô présent'ment, La teuf ???" qu'il me dit. (Il me montre qu'il connait un mot verlan mais surtout il adore ce mot là). Toujours d'attaque pour la fête il nous invite tous chez lui pour finir la nuit…. Vous savez quoi ? Il habitait pile poil en face des urgences,c'est pas des conneries.Encore ces putains de sirènes!!!
5ème jour : "Box Office" 120 kms
Tout le monde est à l'heure pour le départ. Il y a certes des petits yeux et des petites mines mais le convoi reprend la route pour 120 kms. Après quelques arrêts dans les stations services et le resto- fast- food local, nous arrivons à Drumondville. Pour décharger le matériel tout le monde met la main à la pâte. Le fait que chacun participe aux mêmes tâches, la complicité s'installe rapidement et imprime une ambiance de "colo". Ça charrie à tout va et ça commence à échanger les pires expressions surtout quand il manque des musiciens "tapavu mon osti'd'batteur?", "Et toi ma gueule, t'as pas vu mon guitariste?". D'ailleurs ce fameux "hé ma gueule" restera dans le vocable de nos chers québécois. Une fois la balance exécutée, tous les groupes partent à l'assaut du premier resto pour manger quoi? Un hambourgeois-frites avec une pinte de bière du coin. Il y a des brasseries partout là-bas. Il y a comme un petit air de ressemblance avec la Belgique. Bref c'est l'heure du show et l'affluence n'est pas celle des grands soirs mais elle est présente et bruyante. Les deux groupes québécois alternent chaque soir pour commencer le concert. Très bon accueil pour eux mais la surprise est pour AQME qui se sont bien donnés et le public lui a bien rendu, en chantant leurs paroles, ce qui fait le plus grand plaisir quand on est dans une petite ville à 8000 kms de chez soi. Le passage de flambeau avec les Mass pour la suite de la soirée fut un succès, sans fausse modestie bien sûr. Le feu a bien pris également. Petit concert rock'n'roll dans un petit bled… L'after était classique du genre, vider des caisses de bières dans une des chambres de l'hôtel dans un vacarme honteux de rockers puérils. Comme d'hab' quoi ! Nous dormions juste au dessus de la salle, c'est une espèce de complexe bar-hôtel-restaurant-salle de spectacles (avec un S). Donc le petit dèj'se passait sur place avec les quatre groupes au complet parmi les clients de l'hôtel qui semblaient savoir sans problème d'où venait tout ce boucan nocturne. Bref, une surprise sur une des tables ou nous déjeunions. Nous avons rencontrés un groupe français "Vickie Vale". Ils étaient de passage. Yann(Mass) et Coma (AQME) prenaient tous les deux en tête à tête leur breakfast. C'était mignon ! (une photo fût prise pour l'événement à paraître dans le prochain Inrockuptibles). Il est 11h du matin, nous partons pour Sherbrooke, il y a tout juste 100 kms à faire.
31 Aout : Sherbrooke "Théâtre Branada"
Je crois qu'avec les Mass nous avons joué une bonne huitaine de fois dans cette ville. Toujours dans un des innombrables bars qui jonchent la rue de la soif, la rue Wellington. En 1999 avec Grimskunk et en 2000 avec les Wampas ce fût mémorable, un festival gratuit sponsorisé par une grande marque de bière (comme tous les spectacle_s_ ici). Le théâtre Branada, c'est la première fois que nous y mettons les pieds. Sublime théâtre où il fait 12° tellement la clim' tourne à bloc. Le système de son est nickel, l'endroit est magnifique, tout pour faire un bon concert ! Nous débarquons tous à l'hôtel pour la répartition des chambres avant de faire la balance. L'homme à l'accueil ne parle visiblement pas bien français ou même québécois, il est vieux et très lent. Il se trompe sur les numéros de chambres avec les cartes magnétiques. Certaines chambres encore occupées ou en bordel total. On croirait notre chambre de la veille ! Une heure plus tard tout le monde a sa chambre. Certains font la sieste, d'autres vont chez le "Dépanneur" (épicier du coin) acheter quelques menus breuvages en attendant le début de soirée. Nous mangeons tous ensemble dans la salle. Il y a Gaëlle qui nous fait le catering. Fini les Hambourgeois- frites. Gaëlle est végétarienne, alors ça nous fait du bien de manger des légumes, des desserts maison et des fruits, et surtout en fin de repas, un vrai café ! Petit break dans la mal-bouffe locale. (Merci Gaëlle!) Quelques 250 et quelques personnes dans le théâtre pour supporter les 4 groupes. Ce fût un concert excellent encore une fois. Chaque groupe se donnant à fond avec, parfois, des featurings improvisées . Le public apprécie. Un final sur une phrase déjà culte : "rencard au bar!" Nous vidons les frigos, les loges, la scène de tout le matériel. Tout le monde est pressé de faire la fête dans la rue de la soif (c'est le dernier concert des AQME au Québec et demain c'est jour off pour les autres). Après 23h il est impossible d'acheter de l'alcool, les dépanneurs n’en ont pas le droit. Les bars ferment à 3h; mais on peut corrompre certains serveurs et acheter des bières à emporter (une centaine de $ pour 20 bières). Ce sera chose faîte pour finir dans les chambres d'hôtel à l'ancienne. Comme personne n'a école le lendemain c'est free style dans les chambres, des bruits de cannettes et des odeurs révolutionnaires s'en échappent. Nous sommes un bonne quinzaine dans la chambre de Coma, Rob (sonorisateur d'AQME) et Charlotte. Rob voulait dormir mais vu le bazar ambiant il s'est résigné pire qu'un ouf malade à vriller. Avec Coma ils sont partis dans un délire mystico-antique. S'en suivi une procession païenne dans les couloirs où Rob habillé d'un drap blanc allait prodiguer la mauvaise bonne parole du rock'n'roll dans toutes les chambres. Nous le suivions tels des fidèles, une bière à la main et quelques briquets en guise de cierges. Après je ne me rappelle plus de rien… (si si! Les sirènes d'une ambulances m'a empêché de dormir, pourtant…)
1er Septembre "Jour off"
C'est le jour de la Fête du travail, comme le 1er Mai chez nous, tout est fermé. Y'a rien à faire. Ca tombe bien, nous avions envie de ne rien faire… 20h, Tof le soundman de Mass et les AQME nous quittent et rentrent en France. Une dernière bière et salut les furieux! (Merci Tof pour tout, le son, le voiturage et ta connerie !) .Il flotte comme un dimanche gueule de bois dans l'air et le départ d'Aqme nous mine un peu car l'ambiance était des grands jours et cela méritait qu'ils fassent l'aventure jusqu'au bout. Nous pouvons le dire, ils ont mis toutes les dernières économies de leur précédente tournée pour faire ce périple. Pas d'enrichissement personnel dans le vrai rock'n'roll. Tout pour la scène et l'aventure humaine ! Et si l'on tentait cette même aventure chez nous sur quelques dates avec les mêmes groupes québécois ? A réfléchir…
2 Septembre : "Jour off"
Il était prévu que ce jour soit un jour de "magasinage", mais de la promo tombe pour la date du Québec. A 10h du matin nous partons donc pour la ville de Québec faire quelques interviews-radio. Trois bonnes heures de route. Une fois la promo finie, nous allons chez les gars de "No more than less" qui habitent non loin du centre. On ne peut s'empêcher d'aller chez le dépanneur puis vers Minuit nous rentrons sur Montréal. C'est bizarre ça fait deux fois que les sirènes d'ambulances me réveillent. Pas celles des flics ou des pompiers, juste les ambulances. J'en ai parlé au groupe au petit déjeuner, Yann et Nico étaient comme moi… Bizarre.
3 Septembre : Trois rivières "Le Nord Ouest Bar"
Le départ est à midi et nous avons 2h30 de route. Nous débarquons à "L'hôtel du Roy" sur le boulevard Kruger à la périphérie de la ville. L'hôtel fait face à une énorme usine aux cheminées fumantes, des stations essences, des fast food, bref la zone ! Nous prenons les chambres, l'hôtel est immense et quasiment vide. Une ambiance un peu "Shining" vous frappe. Il y a une piscine dehors assez vieillotte.Ca fait vieille bâtisse de luxe des années 70, y'a du cachet mais c'est glauque. Le bar est au centre, on installe le matos, on balance. C'est rôdé comme une chaîne de montage. Le changement est que d'une part c'est Rob qui nous fait le son pour les 4 dernières dates et un groupe de la ville de Québec qui remplace AQME. Il s'appelle "Corrupted Suburbs". Une musique électro-métal bien rentre dedans, très efficace sur scène. Les gars sont cool, et ils se connaissent et s'apprécient avec les autres groupes. Après la balance, nous faisons un petit retour à l'hôtel où certains iront piquer une tête dans la piscine. Les autres autours prennent le soleil et finissent les cartes postales qu'ils avaient commencé quatre jours avant. Il y avait des gros moustiques et à Trois rivières les moustiques ne te piquent pas ils t'empalent ! Mouss et Yann le savent. Le soir venu ce n'était pas la foule des grands soirs encore une fois. Les groupes ont tous mouillé le maillot. L'ambiance était vraiment bonne. Les serveuses et les clients nous ayaient des "shooters" (petit verre d'alcool fort) entre les morceaux, nous trinquions avec toute la salle, puis nous reprenions, puis nous retrinquions, puis nous re-reprenions puis nous re-retrinquions… On a fini bourré à l'hôtel ! Rideau !
4 Septembre : Sainte Hyacinte "Trash bar"
Les jours se suivent et se ressemblent dans l'ensemble. Balance-parfois resto-boulot-dodo. Ce concert ne laissera pas de souvenirs impérissables. Du matos pas terrible, peu de monde, le patron sympa et la patronne pas très sympa. Après le show ça plie rapide car on rentre direct sur Montréal qui n'est qu'à 100 bornes de là. La fatigue commence à se faire sentir, on a tiré sur la corde, mais il reste 2 concerts à faire et surtout celui de Québec où il paraît qu'en plus du lieu magnifique les pré-ventes de billets prédisent une soirée terrible ! Tout le monde dort sur le chemin du retour. Mais tout le monde se réveillent quand on approche de Montréal by night. Nous sommes quelques uns à faire nos touristes japonais en prenant des photos. Il est un peu plus de 2h du mat', nous arrivons à l'hôtel (Novotel dans le quartier anglophone) mais certains tentent un dernier verre avant 3h du côté des Foufounes électriques quand d'autres préfèrent rester dans leur chambre à plier le mini bar tout en faisant déjà le bilan du séjour. Demain c'est départ à 14h30 donc grasse matinée ! HAAAA !!!! Ces maudites sirènes d'ambulances, elles ne nous auront pas lâchées jusqu'à l'antépénultième jour !
5 Septembre : Lavaltrie (70 kms) "La chasse galerie"
Il est 14h45 on démarre pour Lavaltrie. Je vous épargne tous les jeux de mots ignobles sur le nom de la ville pendant tout le trajet. L'endroit est un centre culturel oùil y a du beau monde qui y passe dans la scène québécoise. C'est une ville minuscule avec une rue principale et quelques bonnes âmes pour nous soutenir ce soir. Petite foule énervée et chaleureuse dans cette cabane en bois. Les bénévoles qui tiennent ce centre culturel sont des passionnés et accueillant. Nous ne trainons pas après le show car nous rentrons dormir sur Montréal et le départ pour Québec est à 9h du matin. Nous goûtons quand même la bière blonde et blanche locale par politesse et par gourmandise. La route est courte et la nuit sera de même.
6 Septembre : Québec "L'impérial"
Il est 8h30 et avant le départ nous prenons le p'tit dèj' traditionnel ici. Deux oeufs sur le plat, pomme de terre, bacon, fruits, café et jus d'orange. C'est parti pour la dernière date de la tournée. Dernière nuit à Montréal également. Il y a trois heures et demi de route jusqu'à Québec et ça roupille grave. Arrêt au stand pour de l'essence, j'imagine, car seuls les chauffeurs s'en rappellent. (Merci Rob, merci Fabristi!). Il est aux environs de 14h quand nous pénétrons dans cette ville qui fête ses 400ans. Il y a des stands et autres festivités partout. La salle "L'Impérial" est un très vieux cinéma du milieu du siècle dernier. Très beau et superbement entretenu. Une sorte de mini-grand Rex. Il se situe dans la rue St Joseph est à quelques rue en-dessous de la vieille ville. Pendant la balance de "No more than less" et "Corrupted Suburbs", nous profitons (pour certains) pour baguenauder dans la ville animée et noire de monde. Visite rapide et efficace entre les vieilles remparts jusqu'aux canons sur plombant le St Laurent avec un panorama des plus splendides. Quelques photos quand même pour figer cet émerveillement et nous rentrons à la base. C'est l'heure du dîner et nous sommes gâtés car c'est Gaëlle qui prépare à manger. Que du bon, que du bonheur ! On sent l'excitation monter. Il y a beaucoup de monde dans les loges. Les deux groupes sont dans leur ville. Des journalistes, des amis, les amis des amis, c'est la cohue.Ca se remplie et ça commence à hurler."N3" puis "Corrupted Suburbs" ouvrent les festivités. Je passe sur le style et les influences des groupes, en vous invitant à aller plutôt à visiter leur page "myspace" respective pour vous faire vous-même une idée. Les prestations sont physiques et efficaces et mettent un peu plus la pression en coulisse. "No more than less" emboîte le pas pour mettre la foule (quasi le double de Montréal) dans l'ambiance. Ils sont chez eux, ça se voit et ça s'entend, (featuring avec Mouss sur l'avant dernière chanson). Ils finissent à poils (non c'est pas vrai) mais trempés et ravis. On s'enlace, On se félicite, une armée de sourires. Sur scène, Fabristi (notre tourneur Talowa), Rob et Fabrice (éclairagiste) s'affairent à tout mettre en oeuvre dans un timing serré pour que Mass joue plus longtemps. Dans les loges Raph frappe les murs de ses baguettes, Nico et Yann guitares en bandoulières s'échauffent les poignets sur le dernier riff de Metallica, Titou s'étire et vérifie que ses 6 bières pour la scène sont fraîches. Quant à moi après quelques étirements et chauffage de voix, je sers les traditionnels petits verres de Tonton Daniel's d'avant concert. Rituel, on trinque tous ensemble en jurant fidélité aux Dieux de la musique et férocité sur scène pour mettre le feu au plancher de danse ! Il est 23 h, les lumières s'éteignent c'est énorme ! Notre came, le bruit d'un public impatient, coule doucement dans les veines puis dans tout le corps. L'intro du concert accélère l'effet de cette chimie tellement souhaitée. Ça y est, on entre dans le bruit du public. Un simple "Est-ce que vous êtes prêts? ALLEZ !!! Et tout s'enflamme sur "Contraddiction" Jusqu'à "Respect to the dance floor" quand tous les groupes sont montés sur scène et une partie du public. Un petit "Furia" et rencard au bar ! Plus d'une heure et demie d'hystérie et ils n'ont pas assez. Un petit "P4" pour les calmer. Ce fût la date impériale de la tournée, pour le jeu de mot facile mais osti d'vrai! La séparation avec tout le monde fût bien fêtée. Toute la nuit, d'abord comme à notre habitude, dans les loges. Presque deux semaines les uns sur les autres, quinze heures sur 24 et pas l'ombre d'une mésentente ou d'embrouille. Alors on se le dit, on s'en gratifie et on trinque à l'éternel. Mais dans l'immédiat il faut faire vite car les bars ferment dans une heure ! Le troquet métal du coin fera l'affaire. Des shooters Tonton Daniel's en veux-tu en voilà ! Des pintes à qui mieux-mieux ! De vrais hooligans mais peace and love ! Ça ferme ! Le convoi entameson dernier trajet vers le motel et c'est pas dans la ville. C'est une mini after dans les camions. Le son à burne et des canettes mises de côtés intelligemment se répartissent puis se vident. On arrive au motel, cliché où Quentin Tarantino aurait pu tourner. La fin de nuit fût raisonnable, le soleil se lève déjà. Le départ pour Montréal est à 10h. Trois heures de sommeil ne seront pas du luxe. Retour très pénible car une fois arrivé il faut ramener le matériel de location et l'autre partie à Grimskunk. Il ne reste plus que nous, les Mass pour décharger. L'état des uns des autres est pitoyable. Nous passons dire au revoir à Karine, non passans arracher quelques larmes. La fatigue peut-être ou la joie de se débarrasser de nous: "Maudits Français !". Je plaisante. Adieu Québec ! Adieu Canada ! Adieu les sirènes ! 17h50 nous décollons de Montréal. Oh ! C'est beau de jour, on voit les…..RRRZZZZZZZZZZZZZZZZ jusqu'à Paris.
Merci à Mouss pour nous avoir confié cet article exceptionnel.
Un grand merci aux membres d'AqME pour nous avoir livré ces photos exclusives .
Merci à Flo, du label at(h)ome pour avoir rendu possible la publication de cet article.