C’est sous le signe de la diversité culturelle que La Maroquinerie accueille ce soir deux collectifs emblématiques du mélange entre électro et « musiques du monde ». Le premier est marseillais et vient tout juste de fêter sa décennie, tandis que le second officie à Londres depuis déjà 14 années. Point commun : un attachement fort pour le métissage sonore et le croisement stylistique. Quand le Watcha Clan rencontre le Transglobal Underground…{multithumb}
Formation multiforme, Transglobal Underground ouvre le bal en délivrant sa fusion entraînante d’électro, de dub et de hip-hop, régie aussi bien par des influences africaines, slaves, qu’orientales. Venus défendre leur dernier opus, Moonshout, les six musiciens et chanteurs de cette véritable sono mondiale enchaînent leurs titres sans relâche : « Awal », « Dancehall Operator », « Spice Garden »… Exotisme et dépaysement sont de rigueurs, notamment à travers l’introduction d’instruments traditionnels comme le gurjit et le dhol. Le TGU démontre définitivement par sa prestation que sa musique est sans limites et riche en découvertes.
Une demi-heure s’écoule et c’est au tour du Watcha Clan d’investir la scène. Réduit désormais à quatre membres (Sista K, Clem, Matt et Soupa Ju), le collectif méditerranéen présente ce soir la version live de son nouvel album, Diaspora Hi-Fi. C’est avec « Gypsy Sugar (warhan wahran) », morceau hip-hop/jungle aux accents arabisants, que le concert démarre. De ce point de départ, les marseillais prouvent au public qu’ils ont su faire renaître leur univers musical, en y incorporant de multiples genres. Ainsi, « Call of Hagar », « Tchiribim » et « Balkan Qoulou » font se côtoyer les pays de l’Est et de l’Afrique du Nord, alors que « Les Hommes Libres », « Goumari » et « Eli » confèrent une puissance électro/jungle et un groove reggae aux sons plus traditionnels. Deux titres viennent tout de même rendre hommage aux précédents opus du Clan : « Limu » (Le Bastion) et le très oriental « Larshuma » (Nomades A.K.A.).
A l’image de sa musique, le Watcha Clan répand également ses mots à travers un regard diversifié. En effet, Sista K, porte-parole charismatique du groupe, déverse un chant qui emprunte tantôt à la langue française, tantôt à l’anglais, mais aussi à l’espagnol, l’arabe et l’hébreu. Cette dernière prouve d’ailleurs la maîtrise de ses capacités linguistiques lors du rappel, en dénonçant l’oppression du défunt dictateur Franco – et en profite pour faire une dédicace à Sarko – sur l’orageux « Quinto Regimiento ».
Réunis pour une soirée au-delà des frontières, Transglobal Underground et Watcha Clan ont su démontré que leur musique était sans limites.
Un grand merci à Marion.