Difficile de ne pas savoir que Mass Hysteria sort aujourd’hui son cinquième album intitulé Une Somme de Détails. L’ensemble des médias, spécialistes comme généralistes, applaudit ce nouvel opus et un buzz semble se créer autour du groupe phare de la fusion en France. Ce concert de lancement est pour nous une occasion unique de voir ce que vaut « en live » ce nouvel album. {multithumb thumb_width=450 thumb_height=300}
Le Nouveau Casino est bien évidemment blindé, les plus fervents adeptes étant face à la salle depuis déjà quelques heures. Les photographes et caméramans arrivés quelques minutes avant la montée sur scène du groupe parisien tentent de se frayer un chemin parmi les spectateurs qui s’entassent et se serrent dans la fosse. Pas de première partie, ce soir on est venu pour Mass Hysteria et rien que pour eux.
Alors que les lumières s’éteignent et que se fait entendre un véritable rugissement collectif, c’est une somme de photos et d’extraits vidéos avec pour fond sonore les samples planants de « Temps Mort », extrait de l’album De Cercle En Cercle. C’est l’occasion de se rappeler toutes ces années de route, les concerts enivrants, les bons moments, et parfois les galères. Tonnerre d’applaudissements, Mass Hysteria monte sur scène. Mouss s’empare du micro et nous explique que la bande jouera l’ensemble du nouvel album avant de terminer par un « pot pourri » de leurs meilleurs anciens titres. Ca commence déjà à bouger dans la fosse.
Le public de Mass Hysteria a pris un sacré coup de vieux en quelques années seulement. Pourtant, dès les premières notes, avec « Des nouvelles du ciel », la fosse réagit au quart de tour. La chaleur monte rapidement avec les cinq premiers titres très énergiques et rentre dedans de ce nouvel album. C’est seulement à partir du 6ème titre qu’on commence à pouvoir respirer et à prendre des photos sans peine. On note quelques accrocs dans l’interprétation des titres (pains à la guitare, oublis de paroles…) mais ne soyons pas sévère, c’est le premier concert de la tournée et on assiste à un véritable show de la part d’un groupe remonté à bloc et qui prend énormément de plaisir à retrouver la scène. Chaque membre y va de son petit geste pour « tester » la réceptivité du public. A chaque fois cela se suit d’un sourire…
Mouss n’hésite pas à blaguer et à vanner Nico, guitariste remplaçant Olivier. Le petit nouveau s’applique du mieux qu’il peut dans l’interprétation des titres composés par son prédécesseur. Ce premier concert aux côtés des quatre autres membres de Mass Hysteria est vécu comme une formidable expérience. Un peu apeuré lorsque le public l’acclame, peut-être ne comprend-t-il pas encore pourquoi cet engouement pour sa personne ? Nico n’est pas encore habitué à affronter un public fervent admirateur d’un groupe, comme celui de Mass Hysteria, mais il ne tardera pas à s’émanciper pour devenir une « bête de scène » à la manière de Yann ou de Mouss qui sont de véritables piles électriques.
Chose étonnante, alors que l’album n’est que depuis quelques heures dans les bacs, l’ensemble du public reprend en cœur les paroles des nouveaux morceaux. On reste bluffé par l’ambiance électrique qui règne dans la salle et les caméramans se prennent à cœur joie de filmer les quelques slammeurs qui s’aventurent sur scène. Sur les deux derniers titres de l’album, Mass Hysteria remet la gomme avec « Une joie Kamikaze » qui est particulièrement intense et avec « Briller pour toi », chanson hommage aux disparus proches du groupe. Pour l’occasion, Manu, chanteuse de Dolly, est invitée (tout comme sur l’album) à venir interpréter le titre en live. L’émotion est à peine contenue. Voilà, un titre marquant.
Le groupe remercie le public et s’échappe quelques instants de la salle pour retourner boire un verre en coulisse. Retour euphorique, Yann tient une bouteille de whisky à la main qu’il partagera avec les spectateurs du premier rang. Deuxième partie du set, le sample culte de « Contraddiction » se fait entendre et dès le premier couplet la fosse devient insupportable. Les slams sont récurrents alors que « Attracteurs Etranges », « Mass Protect » et « Knowledge is Power » se suivent. Le groupe s’improvisera même sur un « Millenium Appauvri » qui n’était pas prévu sur la setlist. C’est l’occasion pour Mouss de vanner à nouveau Nico qui dit ne pas connaître ce titre : s’il fait un pain, il paye sa tournée. Le pauvre semble presque trembler !
Cette deuxième partie de set est vraiment fatal avec un « Zion » fracassant suivi de « Respect to the dancefloor ». Mouss invite d’ailleurs le public à monter sur scène, c’est ainsi qu’une vingtaine de spectateurs se retrouvent à danser (pour certains d’une manière ridicule) aux côtés des musiciens. Pour finir, c’est inévitablement « Furia » qui est lancé en pâture à la fosse survoltée. C’est ainsi que votre fidèle serviteur, dans un slam périlleux, l’appareil photo en main, s’en ira jusqu’au fond de la salle. Le public ne semble pas décidé à quitter la salle malgré la musique de fond qui résonne. Après de nombreuses consultations auprès de la régie, et entre 5 et 10 minutes d’attente, Mass Hysteria remonte sur scène pour interpréter « P4 » sans les machines. Un pur exemple de Rock’n’roll et d’énergie à l’état primaire. Jouissif.
Vous l’aurez bien compris, cette soirée était exceptionnelle. Une date unique en son genre qu’il ne fallait louper sous aucun prétexte, un concert comme on en voit rarement, un show qui vous fait ressortir de la salle avec un grand sourire aux lèvres et avec un tonus peu commun. Dans la salle, certains auront pu croiser quelques personnalités du milieu. Entre deux directeurs artistiques, étaient présents les membres d’Aqme, Pleymo, Kyo, Aaron ou encore La Ruda. On aura appris de nombreuses choses ce soir, tel le passage de Mass Hysteria aux Solidays cet été, mais la question reste celle-ci : « Alors Philly (NB : saxophoniste de la Ruda), tu vas le tourner ce DVD de Mass Hysteria ? ».