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Live Report – Old Dog Sound Festival – Association Boumchaka

La Lorraine est loin d’être morte. Mieux, elle bouge toujours. Depuis 10 ans que l’association Boumchaka organise des concerts de tous bords dans l’Est, on n’a pas à se plaindre du programme. Quelques mois après la 5e édition de son festival Freeeeze qui a accueilli Method Man & Red Man, Odezenne ou encore Seth Gueko, l’association retourne sur ses terres natales : Kuntzig (prononcez Küne-tssich, soyez sympa), un patelin coincé entre deux champs derrière Thionville, là où vous n’aurez que peu de raison d’aller à moins d’y entendre soudainement le son des basses.

Retour aux sources parce qu’il y a plus de dix ans déjà, Kuntzig voyait naître les premiers festoches Boumchaka et ses buvettes couscous-clafoutis mirabelle. Alors quand l’idée leur est venue de pondre encore un nouveau festival, le lieu était tout trouvé.

La 1e édition du Old Dog Sound Festival s’est posée dans la bien accueillante salle polyvalente, avec son bar en palettes estampillé Boumchaka au stencil et ses rideaux rouges de théâtre théâtral. A l’entrée, bouffe locale cuisinée par l’équipe Boumcha’catering, bière artisanale du coin (la bien nommée Bon Poison) et bandes de copains rigolards locaux ou non, bien contents de ce nouveau rendez-vous.

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Le vendredi, c’est 500 personnes qui se sont entassées sous les spots pour venir sauter sur du Elmer Food Beat (déjà 30 ans, toujours pas adultes) et régresser devant le Club Dérathée (chansons pour grands bébés). Mais en Lorraine on est engagés, alors on râle toujours un peu, même quand on fait la fête : les sarcastiques rockeurs de Nordine le Nordec ont aussi fait renverser quelques bières dans le joyeux bordel de la soirée, qui a fini bien tard.

C’est donc les yeux tout pétés que les survivants de la veille sont revenus le samedi. D’autres, moins entamés par la Bon Poison ingurgitée la veille, sont venus en famille voir le Groupe Sans Gain. Cette increvable légende lorraine a vu passer quatre ou cinq générations sans faiblir : 50 ans de carrière (fièrement fêtées à l’Olympia) et ils continuent tranquillement. Et même si certains dans le groupe ont la soixante-dizaine bien tapée, ça insiste pour passer en fin de programme de soirée. « Parce que vous comprenez, on va jouer bien trois ou quatre heures ».

C’est donc devant un parterre des plus mixtes (échantillon : Sarah, 5 ans, mélomane, David, 24 ans, décalqué de la veille, et Fabrice, amateur de danse celtique de 56 ans) que La tournée du bocal a ouvert la soirée. C’est aussi le bonheur des festivals des petits patelins : coller de la musique de qualité à un public hétéroclite, ça rapproche. Il y avait une bien bonne ambiance dans ce mélange improbable façon bal popu du XXIe siècle, à grands renforts de bérets et d’accordéon.

Les Bretons de Merzhin ont pour leur part eu un public acquis dès les premières notes : merci aux vieux de la vieille, comme le proclame leur grosse caisse « since 1996 ». Le groupe est énergique, généreux, et pas perturbé par ce public un poil inhabituel. Après tout, le tube Les nains de jardin sonnerait presque comme une chanson de goûter d’anniversaire. Bien arrosé, certes, mais y’a de l’enfance là-dedans ! D’ailleurs des gamins montent sur scène pendant que le souffleur apporte tout son jeu de scène. Si je dis souffleur, c’est qu’il est difficile de classer Ludovic Berrou, le talabarder (joueur de bombarde)-clarinettiste-hautbois qui apporte avec brio un petit truc en plus à l’identité de Merzhin. 20 ans après, c’est toujours aussi bon, et c’est un plaisir d’entendre de vieux titres revisités façon 2016. Malgré un beau rappel, le public scande l’air de Merzhin sans perdre haleine, et refuse la fin du set : sacré succès !

Malgré le changement d’ambiance (on passe du rock bien trempé à un bal celtique), Le Groupe Sans Gain réussit tout de même à garder les curieux qui n’étaient pas venus pour eux à la base. Et c’est sous les yeux ébahis et les sourires hilares des non-danseurs qu’on a vu les plus vieux, les plus jeunes, les métalleux et les jeunes à casquettes se rassembler en cercles circassiens souvent bien orchestrés, parfois maladroits, mais toujours dans la bonne humeur. C’est le plus important !

Et comme on vous a parlé de bières, sachez que l’Old Dog Sound Festival s’est achevé sur un dimanche tout en binouzes : à la place des habituelles brocantes de village, on pouvait venir à Kuntzig s’en jeter une petite, et encore une fois rien que de la locale. C’est qu’en Lorraine, la bière, c’est sacré !

En bref, c’est un agréable réinvestissement de la cambrousse par Boumchaka : un lieu sympa qui prête à plus de proximité, d’échange, ça attaque un peu le jeunisme des gros centre-villes et ça décoince les rotules. On souhaite en voir encore beaucoup d’autres comme ça, alors longue vie à l’Old Dog Sound Festival !

Rédaction : Marine Pellarin

Photos : Ugo Schimizzi

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1 commentaire

angie 27 avril 2016 at 19 h 12 min

Un vendredi soir du tonnerre. .. trop bon l eclate totale

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