Les Pussy Riot étaient hier soir 20 mars 2018 à la Kulturfabrik à Esch/Alzette. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre lors de cette soirée et c’est un peu par curiosité que nous avons poussé la porte du Pussy Riot Theatre. Soirée suite à laquelle je suis rentrée chez moi en ayant eu l’impression d’avoir été heurtée de plein fouet par un train. Retour sur une soirée riche en émotions !
Sur scène, 2 femmes et 2 hommes : Maria Alyokhina, militante et auteure du livre « Jours d’insurrection », Kyril Masheka, son partenaire de scène avec qui elle forme le Burning Doors, et Nastya and Max du duo du groupe AWOTT (Asian Women On The Telephone). Le spectacle, qui nous a été proposé est une vraie performance qui vous prend aux tripes et qui ne vous lâche pas pendant 1h30, comme un train lancé en pleine vitesse.
Pussy Riot Theatre est un spectacle-performance immersif basé sur le livre de Maria Alyokhina et qui décrit toutes les étapes importantes de Pussy Riot de façon chronologique. À travers cette véritable performance punk rock, le collectif Pussy Riot raconte leur histoire, de la genèse de leur combat féministe à leur militantisme viscéral anti-Poutine. Les 4 personnes sont sur scène et récitent le texte de leur histoire à tour de rôle et en russe. L’un d’entre eux jouera de la percussion tout le long, ce qui donnera le rythme de la soirée. Derrière eux et sur grand écran défileront des images des évènements et la traduction du texte récité.
Petit rappel des faits:
Mars 2012, à la suite d’un concert anti-Poutine à la cathédrale du Christ Saint-Sauveur à Moscou, aux cris de «Marie mère de Dieu – chasse Poutine!», trois jeunes femmes du collectif artistique Pussy Riot sont placées en détention provisoire. Leur procès est une mascarade déguisant la contestation politique en blasphème et le jury les condamne à deux ans d’emprisonnement en camp de travail.
Ce qui nous aura marqué c’est surtout le texte, d’un réalisme et d’une profondeur froide sans pareille. Le texte ne fait d’ailleurs pas que relater la chronologie des faits, mais il inclut des citations, des poèmes et certains questionnements philosophiques, politiques ou sociaux. Maria n’a pas hésité à relater notamment comment le médecin du tribunal lui a demandé d’enlever ses sous-vêtements et d’écarter les jambes. Sur ce, elle a demandé à ce qu’au-moins la porte soit fermée pendant son examen. Le médecin rétorquera qu’elle n’avait pas fait cette demande quand elle s’était exhibée à la cathédrale de Moscou.
Kyril Masheka s’est ensuite lancé ensuite dans des danses endiablées, ce type de danse qui vous hypnotise, car il dansait comme si personne ne le regardait. Etait-il saoul, était-il sous influence : personne ne le saura. Nastya a fait crier son saxophone plusieurs fois, comme pour souligner certaines phrases-clés, tandis que Kyril se déhanchait à pleine énergie et jetait de l’eau sur les spectateurs. C’est franchement inutile, car personne n’avait envie de s’endormir !
