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Live report – Download Festival France J2

Le Download Festival Paris 2016 avait démarré sous de mauvais auspices ce vendredi 10 mai 2016. Après la soirée sauvée par Bruce Dickinson et sa bande, le deuxième jour, plus light côté prog’, a t-il été à la hauteur ? Review et photos de ce samedi 11 mai 2016!

 « Ben je viens ouais, mais je vais un peu me faire chier quoi » : voilà le contenu des SMS d’un festivalier metalleux pur jus (pris au hasard) ce samedi. Son programme : Apocalyptica, Saxon, Amon Amarth, et puis BabyMetal parce que la curiosité l’emporte, vraiment pas de quoi te remplir une journée. Le public a changé et ça se sent : la foule est plus clairsemée, plus hétéroclite aussi… Et pour cause, le Download n’a pas vocation à être un fest’ metal pointu et il l’affirme clairement avec sa prog’ plus rock mais tout de même alléchante : les stars du rock prog’ 80’s de Jane’s Addiction, la machine à tubes radio Biffy Clyro, les vieux à dreads de Korn et les jeunes à mèche de One OK Rock. Autre changement notoire, adieu les files d’attente interminables ! Les organisateurs ont tout mis en œuvre pour régler les problèmes de la veille et les visiteurs ont leur bracelet / bière / wok vegan dans des délais plus que respectables. Le changement est radical, respect !

Saxon : « Mon Papy il est parti en tournée »

Les violoncelles d’Apocalyptica ont ouvert la journée à grands coups de circle pits : la foule est chauffée par un Seek and Destroy emprunté à Metallica et toujours très bien reçu, et scande l’air final du Hall of the Mountain King alors que la batterie se fait attaquer à l’archer. Joli ! De l’autre côté du site, c’est Mass Hysteria qui donne un concert monstrueux. Les Français sont des habitués de la scène et ont à cœur de tout faire péter (basses et genoux inclus) ; du coup c’est le grand défouloir devant la stage 2.

C’est le souffle coupé que le public rejoint les vieux de la vieille : Saxon, 60 ans de moyenne d’âge. On aurait bien fait des blagues sur la calvitie et l’arthrite, mais le groupe de heavy anglais headbang à l’aide de leurs chevelures épiques comme au premier jour et fout la honte aux petits jeunes avec des soli impeccables. C’est carré, efficace et terriblement pro. Quand on se dit que ces messieurs sont probablement les grand-pères de quelqu’un, on aimerait bien avoir les mêmes. Finalement on l’apprécie carrément ce samedi après-midi (à l’image d’un dimanche aprem pépouze à Papillons de Nuit).

Petite pause devant les copies conformes des Stones (The Struts), avec un chanteur un poil plus glam qui aboie, aboie, aboie… Les Anglais sont proches du public et chauffent la foule sous la tonnelle de la stage 3. Ça tombe bien, parce que le ciel devient menaçant, on va avoir besoin d’être chaud patate si on doit sauter sous la pluie devant BabyMetal.

BabyMetal ou le meilleur foirage du festival

Ça n’était pas la première fois, ça ne sera pas la dernière : le trio de chanteuses japonaises a déjà eu des couacs techniques sur d’autres dates. Alors quand les musiciens sortent de scène avant même le début du concert, faute de son, le publie hue mais patiente… S’en suit l’attente la plus épique qu’un festival puisse offrir. Rendons ici hommage à l’humour sans faille des festivaliers et du responsable caméra de la main stage ; réussir à tenir des festivaliers hilares et hystériques pendant une demi-heure, juste en filmant des power rangers, des boobs et en poursuivant un Pikachu timide, ça tient du génie. On retiendra aussi ce moment d’anthologie du mec en t-shirt « festival de tocards » monté sur les épaules de son pote. Affiché sur l’écran géant et ovationné, il est remplacé juste après par un plan sur le panneau « sortie du public ». Responsable cam’, c’est toi la vraie star du Download ! Parce que quand le concert a enfin commencé, hé ben c’était moins bien que l’attente. Playback, son foiré, les fans étaient au taquet, les autres sont partis s’acheter des frites. Pikachu, reviens !

Raise your horns to the Iron islands (ou un truc du genre)

C’est en s’essuyant des larmes de rire qu’on se tâte pour la suite : le planning fait jouer Twin Atlantic et Amon Amarth en même temps. Les premiers sont Écossais : ne vous laissez pas avoir par leur jeune âge et la gueule de minot du chanteur… Leur rock alternatif envoie du bois, la prestation est chaleureuse. Dommage que le public soit majoritairement allé voir le spectacle d’Amon Amarth, parce que le quatuor méritait plus d’attention ! Pour en savoir plus sur Twin Atlantic, jetez un œil à notre interview réalisée juste avant leur concert.

Si je parle de spectacle, c’est bien parce qu’on ne peut pas résumer les prestations d’Amon Amarth à des concerts. Le groupe de death suédois débarque avec ses proues de drakkar, ses effets pyrotechniques, sa brume. L’immersion est totale et si le chanteur demande au public de lever ses cornes, lui en lève une probablement pleine d’hydromel ou du sang d’un ennemi quelconque. Une sacrée bonne B.O. potentielle pour les Îles de Fer de Game of Thrones.

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Image d’archive du Metal Ride Festival 2 (14 novembre 2009)

Malgré le stress dû aux cheveux des gratteux qui tournent beaucoup trop près des lance-flammes (ça repousse tellement lentement !), on se laisse embarquer dans le folklore et lâche des « woooooo » quand le marteau de Thor s’abat sur la scène, déclenchant encore plus d’effets de fumée et d’explosions. On ne rigole pas chez les vikings.

La pause rock

Difficile de se sortir de l’ambiance beuglements et corne de brume, et pourtant, la suite n’a rien à voir : Jane’s Addiction, la tête d’affiche, précédée de Biffy Clyro. Sans surprise, le groupe dont les tubes sont vomis en permanence par la radio s’est fait spontanément tourner le dos par une bonne partie du public. Seulement voilà, quand y a rien en même temps, tu tends l’oreille quand même. Et finalement, c’est une très bonne prestation. Les Écossais (encore !) ont une énergie quasi-hystérique, et passés les tubes gnan-gnan, des titres très intéressants sont alors donnés à vivre en live. Le public se laisse conquérir par ces chevelus pas vikings d’un poil, et pourtant gros générateurs de pogos.

Du côté de Jane’s Addiction, il y a plus de curiosité. L’inclassable groupe des années 1980 a recréé sa formation initiale il y a quelques années, après une longue séparation et beaucoup de side projects (les Red Hot Chili Peppers pour Dave Navarro notamment). Jane’s Addiction a été cité pendant deux décennies comme une influence majeure de nombreux groupes novateurs, et reprendre la route après un tel bagage, c’est pas évident… Surtout que le public en attendait probablement plus. Une voix faiblarde, des titres qui manquent de force, les pole dancers en fond visuel retiennent la majorité de l’attention, et on ne se réveille que pendant les soli. Beaucoup de bruit pour plus grand-chose.

C’est beaucoup plus animé du côté de la stage 3, sous la tonnelle garden party de luxe : The Inspector Cluzo fait son show et beaucoup de bruit. Si le duo français est resté semi-confidentiel malgré 8 ans d’existence, c’est parce qu’il n’aime pas se plier aux règles et préfère foutre le bordel. Un chanteur guitariste, un batteur, et Fuck the bass player, parce que « les bassistes, ça sert à rien » (c’est leur tube) (non, pour de vrai). Entre deux chansons, phrasé typique du chanteur : « C’est la première fois qu’on joue dans un festival de métôle, d’habitude on joue dans des festivals de pop wock avec des groupes anglais de MERDE ». C’est à se demander ce qu’ils y foutaient, dans les festivals de pop wock. The Inspector Cluzo est éminemment énervé, festif et drôle à la fois. Entre les ballades haut-perchées et les morceaux qui te donnent l’impression d’être passé sous un rouleau-compresseur en pattes d’eph, on essayera même pas de leur donner une définition musicale aux Gascons. Ils sont cool, c’est tout.

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Image d’archive du Jardin du Michel (3 juin 2011)

La clôture du samedi, c’est Korn : après un gros passage à vide, des questionnements existentiels et une collab’ avec Skrillex, la bande à Jonathan Davis revient sur le devant de la scène. Head, leur guitariste est de retour depuis quelques années et un album serait même en préparation… Pas moyen d’éteindre cette petite lueur d’espoir sur le fait qu’ils reviennent pour pondre de bonnes choses cette fois. Alors les retrouver sur scène, c’était comme un test : et ça marche, au moins partiellement. On passera sur la petite voix de Jonathan, parce qu’à côté de ça, son jeu de scène s’est clairement amélioré : le concert est bon, la setlist bien équilibrée (même s’ils ne renient toujours pas leurs chansons dubstep, les inconscients !). On passe un bon moment. La petite étincelle a posé ses fesses, maintenant elle attend la date de sortie du nouvel album…

Demain, dernière journée du festival, et fin en beauté avec la machine de guerre Rammstein. C’est assez ironique de se dire que le groupe tient la tête d’affiche finale du Download, alors qu’il a tenté de se lancer aux US en faisant les premières parties de… Korn. En attendant de beugler Du hast lors d’un dimanche pluvieux, on va se finir oklm aux Monster Munch et au Jack Daniel’s (non mais c’est pas que j’aime bien, c’est juste qu’il y a des dégustations gratuites vous comprenez…). To be continued !

Article : Marine Pellarin

Photos : Ugo Schimizzi

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