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Live report – Download Festival France J1

Héritier du feu Sonisphère, concurrent du Hellfest, du pire au meilleur… On était au Download Festival Paris premier du nom et on démêle le vrai du faux sur ces 3 journées dédiées au metal (ou presque).

Pondre un festival metal à deux pas de Paris, c’était un défi risqué : certes, le site de l’Hippodrome de Longchamp et sa logistique navette sont rodés aux bottes des festivaliers des Solidays, mais en dehors du choix du site, c’est la thématique et les dates qui ont fait plisser les yeux. Un fest’ axé heavy/metal en Île de France, c’est tenter de prendre le pas sur la machine de guerre qu’est le Hellfest, qui a déjà ouvert sa billetterie il y a plus de 6 mois : même à 700 kilomètres de distance, le Sonisphere s’est cassé les dents sur le créneau il y a quelques années. Les conversations vont bon train dans le métro qui emmène Porte Maillot : refroidi par le précédent événement lorrain de mémoire plutôt mal organisé, le public metalleux va au Download avec circonspection et un esprit encore plus exigeant.

« Putain y a Gojira qui commence et je suis dehors »

Le vendredi commence du mauvais pied. Files interminables à l’entrée, retrait de bracelets extrêmement lent, certains patientent plus de 2h avant d’entrer sur le site : le rappel de Gojira est d’autant plus virulent que certains de ceux qui scandent le nom du groupe français viennent d’arriver, essoufflés, à l’orée du pit : « putain, j’ai raté tout le concert ! ». À l’intérieur, trois files serpentent sur la totalité du site. Plus de 600 personnes patientent pour le même stand : celui du cashless, où recharger son bracelet de paiement. La majorité des festivaliers n’a semble-t-il pas été informée de la possibilité de recharger le précieux bracelet en ligne ; ironie du sort, le site du Download vante la praticité du système et l’absence de files d’attente qui en découle. Dommage. On renonce à la bière pour le moment, après tout on est là pour les concerts…

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image d’archive venant du Sonisphere 2011

Après-midi mitigée

Les Suédois d’Avatar et leurs costumes de cirque goth envoient tout ce qu’ils peuvent, avec un son pas toujours à la hauteur. Les interactions avec le public sauvent la mise et le chanteur capte l’envie de la foule en la faisant sauter à tout va. C’est sympa, mais l’ombre du maquillage des excellents Ghost plane sur le groupe : on les retrouvera plus tard sur la même scène ce soir.

Amour d’adolescent, Deftones a le truc pour rameuter tous les trentenaires du coin, et pas mal de couples. Malheureusement, pas envie de retrouver un Chino Moreno qui slame sur un mètre de distance avant de retourner sur sa scène, et a l’air de chanter du bout d’un tuyau de PVC : voix parfois absente, effets trop nombreux, le concert fait grimacer. C’est bien parce que je les aime de longue date que je les pardonne, mais j’attendais qu’on foute le feu à mes hormones, pas à mes oreilles. Deux mauvaises sono d’affilée ! Je croise les doigts pour que la régie d’Iron Maiden soit à la hauteur : je ne les ai jamais vus et il est hors de question que cette première soit foirée.

« Un concert de Maiden, ça peut pas être foiré »

C’est ce qu’on me dit, et à raison : au vu des yeux qui brillent et des sourires dans le public, ce n’est pas mon émerveillement de Newborn Iron qui m’aveugle. Il y a quelques années, un ami a baptisé ma voiture « Bruce », parce que c’est une vierge de fer, et qu’elle est incroyablement dynamique pour une vieille. Et effectivement, Bruce Dickinson a beau avoir le double de mon âge, il saute plus haut que moi. Voir en chair et en os cet Indiana Jones anglais bouter Eddie la momie hors du Temple Maudit, tout en braillant de sa voix démoniaque, ça gomme tous les écueils de la journée et explose le top 5 des meilleurs concerts de ma vie. De Robin Williams aux héros du Bataclan, le leader prend le temps de leur rendre hommage dans un français hautement approximatif et sympathique, et ça fait chaud au cœur.

Inviter Iron Maiden au premier Download festival Paris, c’était un énorme investissement, mais aussi l’assurance de satisfaire tout le monde. Le groupe a parfaitement rempli son office, et tout le monde chantonne Always look on the bright side of life en repartant voir Ghost sur la (s)cène 2. Ceux-ci clôturent la soirée avec un show épique, un son impeccable et… Un Papa Emeritus qui précise qu’il a la voix toute pétée parce qu’il est malade. C’est qu’il est dur avec lui-même, Papa Emeritus, parce qu’il crache deux fois plus de décibels que Chino Moreno quelques heures plus tôt.

A la sortie, les navettes gobent et recrachent les festivaliers avec l’efficacité et la rapidité d’une barque de Charon sous acide : rien à redire à la logistique transport. Même si la journée avait (très) mal commencé, c’est un retournement radical qui s’est effectué en quelques heures. À espérer que le samedi continue sur cette même lancée.

Article : Marine Pellarin

Photos : Ugo Schimizzi

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