La Maroquinerie, pleine comme un œuf, est un peu timide durant le préchauffage initial mis en branle par Jehovah, composé de joyeux lurons toulousains un peu déjantés, bons musiciens et performeurs plutôt accomplis.
Le groupe est actif sur scène, impertinent, proposant une chanson sous forme de parodie de messire Cabrel, dont le théâtre des opérations se déroule en Afrique. Pour l’occasion, deux membres des Hurlements d’Léo rejoignent le groupe au violon et à l’accordéon histoire de leur prêter main forte. On notera également la très esthétique écharpe « ricardnaval » du batteur, très en vogue cette année.
Malgré tout, le public restera un peu éloigné du groupe – par peur ou par manque de motivation ? – ne se rapprochant que lors du changement de plateau.
Pas encore 21h que les huit bordelais des Hurlements d’Léo envahissent la petite scène de la Maroquinerie. Le public – dans la fosse et sur les hauteurs de la salle – peut à juste titre s’interroger sur la manière dont le groupe, plutôt festif et actif va s’en sortir sur scène.
Tout naturellement, le concert commence dans un rythme haletant grâce à « Bordel de Luxe », la chanson éponyme de leur petit dernier. Chacun se rassurera très vite de constater que le manque d’espace ne terni en rien la fougue et l’envie de ces baroudeurs écumant salles et bars depuis dix sept ans maintenant.
Hurlements d’Léo
Dans la salle, ça danse, ça crie et ça bouge, le son est bon et les éclairages particulièrement soignés pour une salle de cette dimension (et pour une salle tout court au vue des derniers concerts peu inspirés auxquels j’ai pu assister). Les membres échangent leurs instruments, passant du trombone à la guitare ou à l’accordéon. Les Hurlements d’Léo peuvent se targuer d’avoir une section de cuivres survitaminée et colorant la tonalité de leurs chansons d’une force indéniable.
A la croisée entre le ska, le punk et la chanson française, Les Hurlements d’Léo marquent de leur patte habile cette soirée, invitant également sur scène Francesca Solleville pour une chanson révolutionnaire. Plutôt heureux, les musiciens ne boudent pas leur plaisir et laissent éclater joie et bonne humeur. La communion entre scène et salle marche divinement bien, chacun chambre l’autre et le groupe parvient même à ce que la foule s’apaise pour un ultime rappel, en acoustique.
Auparavant, il serait juste de saluer la performance le temps de deux chansons de Juliette Dragon, armée de torches enflammées, dansant sur scène et charmant le public et les huit.
A tous les points de vue, ce concert fut une réussite, les nouvelles chansons intégrant parfaitement la setlist des Hurlements d’Léo, en forme, et de leur aveu totalement séduits par l’accueil de la capitale. L’aventure continue donc pour eux, le groupe envisageant une performance assez éblouissante pour leur participation aux Eurockéennes de Belfort.
Photos : Ugo Schimizzi
Plus d’informations sur les Hurlements d’Léo :
http://www.hurlements.com/
Plus d’informations sur Ladilafé :
http://www.ladilafeprod.com/
Francesca Solleville :
Juliette Dragon :