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Iron Maiden enflamme le Sonisphere

Une longue file de festivaliers de tout poil s’étend sur une centaine de mètres. On avance à pas de fourmis en donnant des coups de pieds aux morceaux de bitume éparpillés sur le site. Le soleil frappe par derrière et certains ressemblent déjà à des homards cuits sur le grill. Le nombre de T-shirts d’Iron Maiden s’étend à perte de vue. Des premières tournées à 2013 chacun y va de son T-shirt souvenir plus ou moins défraîchi au même titre que les tatouages d’Eddie.

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Avec Iron Maiden, le Sonisphère gagne des points dans le cœur de métalleux même si certains ne cachent pas leur désarroi de ne pas avoir vu encore le groupe anglais à l’affiche du Hellfest. Mais faire venir un groupe à plus d’un million de dollars de cachet, ça à un prix : la diversité. Même si l’affiche de leur concurrent n’est guère plus fraîche, le nombre de groupes réduit à son minimum pour deux scènes et 45-75 minutes de show laisse peu de possibilités pour attirer un maximum de monde avec des noms attrayants.

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Les découvertes sont rares et les surprises se trouvent toujours en début d’après midi. Headcharger, Crucified Barbara et Dagoba offrent un show à leur juste valeur mais rien de folichon à part les nouveaux titres. Par contre, les australiens de Karnivool ont de quoi faire baver les aficionados de rock prog. En pleine préparation d’un nouvel album, Karnivool a su faire monter la sauce avec des titres de ‘Sound Awake’ (2009) jusqu’à l’explosif ‘New Day’, un morceau torturé qui jette à la figure du public tout le talent du groupe. Pas le temps de se reposer sur les lauriers, Behemoth enchaîne sur la scène Apollo. La chaleur monte sur le site, et le bitume devient brûlant et l’air étouffant. La poussière s’incruste sournoisement dans nos narines et nos gorges à en perdre la voix. Ce qui n’est pas le cas de Nergal, bien en forme. Les polonais retrouvent leurs fans qui ont souvent l’âge de leur carrière : 22 ans. Vêtus d’armures, on aurait presque de la peine pour eux sous ce soleil si leur musique black/death metal n’avait pas cessé d’émettre des bourdonnements incessants sur les côtés de la scène semblant annoncer l’Armageddon.

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Heureusement, les gentils soldats de Sabaton arrivent pour nous sauver du Maaaaal. Leurs textes guerriers et leurs treillis leur donnent un côté kitsch particulièrement attachant et n’est pas sans rappeler nos heures passés devant Counter Strike ou Street Fighter. Les concerts s’enchaînent à une allure effrénée. Bring me the Horizon ne perd pas une seconde pour nous assener de leurs riffs déchirés des plus classiques jusqu’aux nouveaux de ‘Sempiternal’. Quatre albums et bientôt dix ans de carrière pour les fils prodiges du hard-core qui ont toujours l’air d’avoir 14 ans. Le groupe emmené par Jesse Sykes nous avait marqué en 2011, lors de la première édition du Sonisphere. Néanmoins, cette année le groupe nous aura paru un peu plus statique, voire mature, avec une omniprésence des morceaux de Sempiternal dans la setlist. C’est avec une joie incontrôlée que l’on redécouvre « Alligator Blood » et « Chelsea Smile ».

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Quelques minutes plus tard, on s’offre une croisière viking avec l’équipage d’Amon Amarth qui étouffe le public, déjà écrasé par la chaleur, avec des effets pyrotechniques. Et, alors que les mauvaises langues le voyaient déjà bientôt proche de la retraite, Motörhead surprend par un show énergique et fait du neuf avec du vieux, même ‘the Ace of Spades’ semble avoir été écrit hier. Lemmy est en forme et nous le fait savoir avec un set d’une densité rare, qui vient occulter ses précédentes prestations hexagonales. A côté de ces 100% ‘motherfucker rock’n’roll’, In Flames paraît un peu plat, les discussions s’orientent alors sur les performances du nouveau chanteur et on oublie un peu la setlist pourtant équilibrée. Mais le groupe qui fait le plus de polémique chez les festivaliers est inévitablement Slayer qui entre en piste. Depuis la mort de Jeff Hanneman, certains fans même les plus férus accusent Tom Araya d’avoir fait de ce groupe de légende « une pompe à fric » selon leurs propres termes. Pourtant, ils sont bien là, devant la scène à headbanger, et à défier les lois de l’apesanteur en slam sur les plus grand classiques du groupe malgré quelques grincements de dents envers Gary Holt, le guitariste remplaçant.

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Ceux que l’on voyait déjà morts en vendant leur âme au Dub Step et aux démons de Jésus, c’est bien KORN. Devenu l’icône de la génération néo-métal, le groupe peinait à revenir sur le devant de la scène. Et là….LA CLAQUE ! Partant directement sur « Blind », après une intro très visuelle, Korn hystérise le public avec une setlist « best of ». Les tubes s’enchainent : « Twist », « Chi », « Falling away from me », « Dead Bodies Everywhere »… Il n’y a pas à dire, le retour de Head change tout et on peut supposer que Ross Robinson aura administré un bon électrochoc en demandant au combo de Bakersfield de revenir à ses racines les plus brutes. Le prochain album promet du lourd ! Finalement le contrat avec le diable n’excluait pas une résurrection. Pour Limp Bizkit c’est autre chose, Fred Durst apparaît presque méconnaissable avec sa barbe de bûcheron. Malgré une très grande proximité avec le public (invitation de fan sur scène, bain de foule…), le concert reste mitigé et peine à décoller malgré une setlist originale laissant la part belle aux titres les plus anciens. Il est toujours agréable de ‘rapper’ sur « My Generation » mais comme Wes Borland reste figé comme un piquet, la sauce à du mal à prendre.

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Le lendemain, les anglais de Voodoo Six ont du mal à convaincre les festivaliers à peine réveillés, tout comme Hacktivist. Annoncé comme le groupe à découvrir, il en ressort un mélange de metal hardcore convenu et assez hasardeux. Utilisé les stéréotypes est toujours à double tranchant, Ghost l’a bien compris et manipule l’image et la musique avec un talent divin : un pape zombifié, des musiciens illuminés (illuminati) et un savant mélange de latin, d’anglais et de métal et Ghost mène la messe estivale ! De quoi évanouir leur fan la plus exigeante : Christine Boutin. Maintenant que le public est béni par Lucifer, Mastodon reprend la flamme et se lance dans un show où les pogos deviennent un sport olympique. Et au cas où, notre guitare imaginaire nous démangeait les doigts, Dragon Force ouvre un vrai contest d’Air Guitar parmi les festivaliers des plus chevelus. Stone Sour enfonce le clou avec un Corey Taylor déchaîné. Puis on prend enfin une petite pause après l’effort auprès de la douce Simone Simmons d’Epica et de Megadeth qui enchaînera les tubes sans se forcer.

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Les festivaliers s’impatientent alors devant Children of Bodom, beaucoup ont déjà quittés la scène Saturn pour se placer pour Iron Maiden. Du coup, le groupe passe totalement à côté d’un accueil mérité. Iron Maiden a sorti l’artillerie lourde avec un show à l’américaine. Toujours aussi en voix, Bruce Dickinson virtuose avec ses acolytes sur des titres nouveaux comme anciens mais de toute façon définitivement légendaires pour tout fan qui se respecte : on les as vus, ils nous ont vaincus. Terrassés par une mise en scène hors norme, Iron Maiden signe un show à la mesure de nos attentes. Débutant avec « Moonchild », la troupe de Bruce Dickinson nous offre une série de hits enchainant « The Trooper », « The Number of the beast » et « Phantom of the Opera ». Le public est électrifié jusqu’à « Iron Maiden » qui annonce la fin du show. Néanmoins, le groupe reviendra pour un rappel de trois titres, donnant un dernier uppercut en enchainant « Aces High », « The Evil That Men Do » et « Running Free ».

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Le site du festival se vide déjà. Pourtant, Airbourne est la cerise sur le gâteau au nappage rock’n’roll parfaitement délicieux. Ceux qui les prenaient pour des ersatz d’AC/DC doivent aujourd’hui se mordre les doigts. « Ready to rock » met tout le monde d’accord en entame de concert. Puis, ce sont les titres phare qui vont attirer l’attention du public : « Diamond in the rough », « Raise the flag », « Too much, Too young, Too fast ». On a failli en mourir électrocuté…
En conclusion, l’édition 2013 du Sonisphere nous aura séduit par la diversité de sa programmation. En véritables fan boys de la génération 2000, la résurrection de Korn fut le moment clé du festival et on en gardera de beaux souvenirs…

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