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#Hellfest2018 – Venez comme vous êtes

Le Hellfest 2018 marquait la 13ème édition (déjà!) de ce festival. Plus qu’un rendez-vous de la communauté métal, c’est l’occasion de « venir comme vous êtes » aussi bien les groupes que les festivaliers. On a pu croiser des cols blancs en bas résilles, des curés SM(classiques), une princesse attachée à un arbre mais aussi des dinosaures (si, si). On se répète sans doute mais cette année, la foule était tellement immense, le site totalement saturé dès l’ouverture. Nos rédacteurs et photographes ont bravés cette foule pour vous rapporter les meilleurs et les pires concerts de cette édition.

Erwan (rédacteur en chef & photographe)

LES TOPS

TURNSTILE
Turnstile a, tout simplement, dynamité la War Zone pour son deuxième passage au Hellfest. On attendait le groupe de pied ferme, après la sortie d’un album majeur, Time & Space, qui donne ses lettres de noblesse à un hardcore moderne, accessible, et pourtant sans aucune concession. La jeune formation emmenée par Brendan Yates, yeux bleus et cheveux bouclés, n’aura de cesse de faire remuer le public crevant sous la torpeur estivale, en défendant ses titres les plus offensifs (« Generator », « Real Thing », « I don’t wanna be blind ») ou son déroutant single (« Moon »). La sécurité n’aura pas chômé pendant ces 45min de set, entre flots de slammeurs incessants, ou l’infreinable envie de Brendan Yates de prendre des bains de foule. A qui voudra bien le croire, Turnstile nous confirment qu’ils ne sont pas qu’une voix de la scène hardcore actuelle, mais bien le groupe le plus prometteur de sa génération.

MONOLORD
Il fallait se lever tôt samedi pour faire face au mur de décibels patiemment construit par les suédois de Monolord. Telle une muraille infranchissable, les pesantes vibrations délivrées par les amplis Orange du trio, ont déferlées sur un public clairsemé, mais rapidement envoûté par la magie opérée par les scandinaves. Que ce soit avec « Rust », « Where death meets the sea » ou le sulfureux « Empress Rising », Monolord n’a pas fait dans la dentelle pendant sa courte demi-heure de set. Monolord distille un doom à la dynamique profonde qui s’épanouit en live, en rendant accessibles ses compositions à chacun, tout en s’éloignant des standards fastidieux de lenteur du genre. Un show qui confirme nos sensations à l’issue du Deserfest Berlin : Monolord crève la membrane.

UNCOMMONMENFROMMARS
S’il y a bien un groupe qu’on espérait pas revoir, ce sont bien les quatre acolytes d’Uncommonmenfrommars. On ne sait pas qui remercier pour ce miracle : l’organisation du Hellfest qui a offert carte blanche aux Burning Heads pour la programmation de la War Zone, ces derniers qui ne se sont pas mis en avant à l’affiche par humilité alors qu’ils méritent un porte-voix pour leurs 31 ans d’activisme, ou Arte qui nous permet de revivre chaque jour un moment d’adolescence en replay…. Uncommonmenfrommars a splitté en 2013, mais les ardéchois n’ont pas débranché les amplis en accomplissant des albums de bonne facture avec leurs projets parallèles, notamment Not Scientists. On aura pris notre pied à hurler « Get the fuck out of my life » et à s’époumoner sur « Noise Pollution », avec ce petit frisson adolescent qui nous rappelle leur première tournée dans la moitié des bouges de France…

LE FLOP

LIMP BIZKIT
On peut dignement appeler ce show, un massacre. Après l’excellence de la prestation de Deftones, Limp Bizkit semble tombé dans tous les travers du groupe qui n’a plus rien produit depuis des années : aucune émulation entre ses membres, Wes Borland totalement ignoré de Fred Durst, une jeune bassiste sans charisme remplaçant Sam Rivers… Limp Bizkit n’a cessé de s’enfoncer dans un faux-rythme ponctuant systématiquement ses chansons de longues prises de paroles, sans intérêt. Pire encore, le groupe qui possède tout de même l’un des répertoires les plus étoffés du néo-metal pour faire exploser le public du Hellfest, n’aura joué que 8 compositions originales. …). D’un show décevant, on frise l’émeute quand Limp Bizkit se complait dans un gloubi-boulga de reprises sans cohérence (« Killing in the name of » de RATM, « Thieves » de Ministry », « Master of puppets » de Metallica, « Smells like teen Spirit » de Nirvana) si ce n’est la volonté de surfer sur l’actuel revival 90’s pour nous faire vivre une boum ratée. Ne sachant plus quoi inventer au cours de l’un de ses speech malvenus, Fred Durst finira par faire chanter la Marseillaise au public qui n’aura pas sû vaincre son malaise pour tourner le dos à cette mascarade tragi-comique… Music is business, et ça nous fait de la peine.

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Cat (rédactrice & photographe)

LES TOPS

ROSE TATTOO
Dix ans que les Australiens de Rose Tattoo n’étaient pas passés par la France. J’étais un peu inquiète le frontman, Angry Anderson, n’étant plus tout jeune et le groupe ayant connu bien des déboires. Mais quel plaisir d’entendre à nouveau les grands titres du groupe, interprétés par un « rocker », un vrai de vrai, qui ne sirote pas de la cristaline mais du whisky sur scène. Une définition du rock à lui tout seul ! Son timbre de voix si particulier m’a replongée dans les belles années de mon adolescence (et oui c’était il y a bien longtemps !) lorsque le groupe cartonnait. Une séquence nostalgie certes, mais de très bonne facture !

THE HOLLYWOOD VAMPIRES
Je les attendais pourtant au tournant, craignant que ce ne soit qu’un « caprice » de stars et franchement, toutes ces reprises de tubes qui ont marqué ma vie m’ont littéralement enchantée. Alice Cooper m’a impressionnée. 70 ans et quelle présence sur scène, quelle voix encore ! et que dire de Joe Perry, tellement classe, jouant de sa guitare mégot au bec. Si Johnny Depp m’a, dans un premier temps, semblé vouloir rester un peu en retrait, rapidement il a pris de l’assurance et franchement, je sais qu’il y a des détracteurs mais la foule impressionnante massée devant la Main Stage m’a semblée enchantée par le set.

SHINEDOWN
Shinedown pour l’incroyable présence du chanteur, sa descente dans le pit pour serrer la main aux photographes (du jamais vu encore pour moi) et sa traversée de la fosse. Musicalement c’est du lourd et c’est un groupe sur la discographie duquel je vais me pencher sérieusement. Leur prestation 2018 m’a semblé beaucoup plus convaincante que celle de 2016 où la main stage du Hellfest semblait un peu trop grande pour eux, progression impressionnante sur scène pour ce groupe qui délivre un rock bien lourd aux mélodies accrocheuses, porté par la voix puissante du charismatique chanteur Brent Smith.

LE FLOP

IN THIS MOMENT
In this moment pour sa scénographie trop théâtrale qui fait oublier l’essentiel pour moi dans un concert de rock, la musique !

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Jean-Marie  (rédacteur)

LES TOPS

STEVEN WILSON
En premier, Steven Wilson, bien entendu. Première fois que je peux approcher ce gars type depuis 10 ans que j’écoute en boucle son œuvre au sein de Porcupine Tree et en tant qu’artiste solo. Évidemment, j’étais déçu de ne pas le voir en salle avec au moins 1h30 de concert. J’ai adoré son esprit, simple, naturel, enthousiaste, ouvert, lui quoi. Merci à la débilité profonde à laquelle j’ai mis mon grain de sel, sur ce câlin en chaîne que le public a fait sur Pariah (dont l’absence de Ninet Tayeb sur scène m’aura attristé), pour finir sur un micro braveheart tout doux plein d’accolades. Débile et adorable.

BARONESS
Deuxième coup de cœur, un fucking chapeau à Baroness qui a dû improviser un set acoustique, suite au départ précipité du batteur pour rejoindre sa conjointe aux États-Unis qui s’était fait agresser à domicile. Elle ne s’est pas laissée faire, son agresseur a tout de même fini par se barrer la queue entre les jambes, dommage même qu’elle n’ait pas eu le temps de la lui couper. Bref, John Dyer Baizley (guitare/chant) et Gina Gleason (guitare/chant) ont improvisé un show intimiste qui a donné une toute autre dimension à leur musique, laissant place à un leader mis à nu, dont l’émotivité et la noirceur de son passé lui auront valu quelques larmes lorsqu’il redécouvrait, en même temps que nous, ses compositions les plus dures, avec le masque des guitares saturées en moins.

ZEAL &ARDOR
Enfin, je dois saluer la grosse claque que Zeal and Ardor aura débité au public. Une musique nerveusement intelligente et furieuse en live, avec un chant à couper le souffle. L’occasion pour moi de découvrir un peu mieux ces ovnis qui auront fait couler tant d’encre ces derniers temps, je comprenais alors pourquoi.
Gros bisous également à Deftones, Iron Maiden, Carpenter Brut et respect éternel à Amenra et A Perfect Circle, dont la mise en scène et la justesse auront profondément poussé mon respect envers ce groupe à son paroxysme.

LE FLOP

JUDAS PRIEST
Pour le flop, j’aurais eu tendance à parler de Saor en premier, dont l’absence de prestation scénique, pour une musique globalement thématique, m’aura fait quitter les lieux. Mais avec le cœur lourd, je préfère parler, malheureusement, de Judas Priest. À part un vieux bonhomme entouré de musiciens plus jeunes qui ne sont là que pour maintenir en vie une légende du hard rock, je pense qu’il vaudrait mieux débrancher l’engin et cesser le déni avant que quelque chose ne tombe profondément en ridicule. À part Kiss et Maiden (pour ne citer que ceux que j’ai vus), difficile de voir encore un réel esprit de groupe et une énergie débordante chez nos vétérans.

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Maggy May  (rédactrice)

LES TOPS

JOAN JETT AND THE BLACKHEARTS

La Reine du rock était au Hellfest. Cela peut paraître incongru pour certains mais au même titre que Lemmy pour le heavy metal, Elle est l’incarnation du rock. Et on peut dire que à près de 60 ans, Joan Jett n’a rien perdu de sa superbe. Un show électrique, mythique, énergique, des décennies qu’ils ne s’étaient pas produits en France et là, le Graal ! Si tu n’étais pas au concert de Joan Jett & The Blackhearts, tu as raté ton Hellfest ! On regrettera seulement que finalement, peu de personne dans le public en coeur ses tubes qui ne s’arrête pas à « I love rock’n’roll » (qui n’est même pas d’elle d’ailleurs). En tout de mon côté, je peux mourir tranquille !

L7

Dans les années 90’s, c’est elles qui pétaient la gueule aux petits merdeux du rock, à ceux qui pensaient être grunge avec un gilet Gucci. Plus de vingt ans après et pas mal de combats personnelles et professionnelles, les L7 faisaient un retour fracassant dans les charts. Habituées du Hellfest depuis quelques éditions, elles ont encore retournés la scène. Qu’on ne me parle pas de « vétérantes du rock », elles sont bien là et enchaînent leur tube devant un public conquis.

LUCIFER

Ici, je dois vous avouer, j’ai bien dû écouter des centaines d’heures de Lucifer et vu plusieurs de leurs concerts cette année (demandez pourquoi au patron, Erwan Le Nagard). Le Doom pourtant pour moi au départ, c’était pas gagné. Mais le groupe mené par la magnifiquement démoniaque Johanna Sadonis a tout pour conquérir un public non averti.  Quelques touches de Stevie Nicks dans son déhenchement, une voix suave, des riffs lourds et une énergie au boulet de canon ! Lucifer II, leur deuxième album est disponible depuis le 6 juillet, à découvrir d’urgence.

LE FLOP

BODY COUNT

Le public du premier rang vous dira que c’était encore un coup d’éclat  Les festivaliers qui comme moi se sont retrouvés relegués à côté de la régie vous dira que le show perdait toute son énergie dû au vent qui décalait le son. Dommage.

 

Crédits photos : Cat Photographie & Erwan Le Nagard

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