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#Hellfest2018 -J-1 avant la descente aux enfers

On ne le dit jamais assez mais les festivals sont faits aussi pour les belles rencontres. C’est au Hellfest 2018 que nous avons rencontré Sébastien dans la navette nous emmenant sur le site. C’était son premier Hellfest. Il a depuis rejoint l’équipe rédactionnel de Vacarm. Nous sommes très fiers de publier son premier papier sur le préquelle d’un voyage au bout de l’enfer.

Quand tu te rends à un festival, ça commence toujours comme ça : tout le monde veut venir avec toi, c’est top! On va au Hellfest, Gérard Baste style… Au final, c’est juste comme dans la littérature : « nous partîmes 500 et arrivés à l’aéroport, nous nous vîmes seul au comptoir de location de véhicules… »

Peu m’importe, pour ce jeudi 21/06, je n’aurai pas de prise de tête pour choisir la musique à l’aller. Je suis ultra déterminé, et très heureux de quitter la région parisienne pour quelques jours.

D’excellente humeur, je chante à tue-tête et me rends vite compte qu’un sourire carnassier ne me quitte plus, tant pis pour les automobilistes curieux qui ne verront qu’un parfait psychopathe dans
une voiture de location.

Pour ne pas perdre de temps, je limite les arrêts et triture la radio. Je ne zappe même pas quand je tombe sur une célèbre station au « son Dancefloor », et en vient même à ne pas trouver dégueu leur mix à base de Daft Punk. La lune de miel est cependant de courte durée, puisqu’au bout de 15 minutes de pub, Keen’V vient me rappeler que j’écoute en fait une radio de merde. Heureusement, personne ne partage la route avec moi. Il vaut mieux s’arrêter et se remettre les idées en place.

D’ailleurs, pour mes quelques arrêts sur les aires de repos, je croise les premiers métalleux du jour, aussi pressés que moi de rejoindre le festival.

Mon arrivée sur le site du Hellfest se fait donc en ce début d’après-midi estival. Pas de problème pour se garer, les bénévoles sont là pour nous placer, et la circulation est plutôt fluide. La route principale menant au Festival a été bloquée, et je me retrouve dans une pâture surplombant le site. Vu de loin, une foule zombie s’avance lentement vers le Graal des musiques extrêmes.

A 15h00, le chemin est déjà jonché de canettes de bières vides. Je préfère concentrer mon regard sur les éléments du décor qu’on aperçoit à l’horizon, dont la célèbre Grande Roue. À l’entrée, cela se complique. Une file immense de festivaliers, dont une majorité de campeurs, s’agglutine pour obtenir leur précieux pass. L’attente est longue sous la chaleur, mais l’ambiance reste détendue et chaleureuse. Une fois passée cette galère, pas le temps pour moi de profiter du magnifique décor du Hell city, le Hellfest nous offre en guise d’apéritif des sets DJ et concerts sur les 2 scènes disponibles à l’entrée.

17h10 Missile – Metal Corner

Tâche ingrate pour le groupe, de jouer dans un chapiteau quasi vide,
à l’heure où la foule se presse encore aux portes du festival, où les campeurs s’installent tandis qu’un écran géant retransmet France Pérou à quelques mètres de là. Cela n’empêche pas Missile de faire le job avec talent : le groupe Bayonnais joue un punk hardcore 80’s aux titres courts et brutaux. On entend entre autres les titres de son dernier EP « Down and Dead», disponible gratuitement sur le bandcamp du groupe

Face à tant d’agressivité, le groupe aurait mérité un mosh digne de ce nom. Un groupe à suivre, et à revoir avec un public plus fourni.

Première pinte méritée après le show, je rencontre au bar ‘Joe’, un sympathique nordiste (pléonasme ?) qui me fait visiter une partie de l’immense camping, puis me paye l’apéro. Pour mon premier Hellfest, je constate que l’accueil et la gentillesse des festivaliers n’est pas une légende. On revient vite sur place, car il est fan du groupe à venir : les Tromatized Youth

18h40 : Tromatized Youth – Metal Corner

« Ça y’est? La beauferie est finie ? ». Mehdi le chanteur de Tromatized Youth est visiblement venu pour en découdre. Et même si le groupe joue à domicile, rien à foutre du ballon rond. Les Nantais préfèrent le cinoche : ils ont bâti leur image sur « The Toxic Avenger », film d’horreur gore culte de Troma Entertainment de 1985.

Comme toujours, le concert commence par un extrait audio de ce film, puis ça part très vite dans un hardcore old school, style Right 4 Life, 25 Ta Life (ou n’importe quel groupe de l’époque avec du Life dedans…). Déjà presque 20 ans d’existence pour eux, et toujours autant de hargne dans la musique et la voix.

On assiste aussi au premier mosh du fest, timide si on le compare à leur concert récent à l’alimentation générale, mais déjà de quoi récolter quelques bleus. Mon nouveau pote Joe lance le premier slam « pour donner un peu de boulot » aux gars de la Sécu, qui s’ennuient ferme devant la scène. La sonorisation du chapiteau est très bonne. Le concert ne traîne pas. Là encore, les titres sont courts (moins de 2 minutes), incisifs et frappent juste. Prestation impeccable pour un groupe indémodable.

20h10 Babylon Pression – Hell Stage

Changement de scène, retour à l’entrée du festival devant le Hell Stage, scène à ciel ouvert qui nous permet de profiter de cette météo idyllique. Le groupe, déjà en place, est dans les starting-blocks. Mat Peq le chanteur me confie sa fierté de jouer enfin au Hellfest, malgré une légère déception d’avoir à subir la présence d’un ring de catch installé au pied de la scène, prévu pour le dernier show du jour, et qui limite la proximité habituelle du groupe avec son public. Pour l’occasion, le groupe a ressorti les costumes de scène qu’il porte régulièrement depuis leur 3e album « Travaille Consomme Et Meurs » : chemise blanche et cravate noire, sauf Mat qui se limite désormais au noir, comme pour appuyer la noirceur de ses textes.

Le concert démarre tout en furie sur 2 titres du dernier album « Heureux D’Être Content ». Sur place, c’est une déflagration, le groupe a enfin la sonorisation qu’il mérite. Ils enchaînent les morceaux de bravoure d’un répertoire sans tâche, se concentrant sur les 2 derniers opus du groupe, aux titres évocateurs : « J’arrive Quand J’arrive », « Voilà Plus De 30 ans », « A Force D’y Croire On Meurt Déçu ». Des 2 côtés de la scène, les pogos s’intensifient. Je ne suis pas le seul avec un T-Shirt à l’effigie du groupe : des fans ont fait le déplacement, et on se salue des 2 côtés du pit.

Malgré toute la rage et la haine propre à leur musique, le groupe ne cache pas non plus sa joie entre les morceaux. Et si Mat Peq nous demande de lever le majeur en l’air, il rend également hommage à 2 reprises à la « base » du fest = la longue file de festivaliers courageux ayant déjà patienté plusieurs heures pour entrer, avant de patienter une nouvelle fois sur le côté pour la prévente 2019 (d’aucuns patienteront plus de 5 heures pour obtenir leur précieux sésame !) .

On comprend que cette file soit manifestement fatiguée (ou peuplée de malentendants), puisqu’elle continue de tourner le dos aux acclamations du public
La fin du concert approche. Julien le guitariste et Roswell le bassiste descendent chacun d’un côté de la fosse pour le classique et toujours jouissif « La France A Peur ». Mais l’apothéose a lieu pour le dernier titre « La Loi De La Rue ». JB le batteur bourrine sur ses fûts dès le départ. Et à l’arrivée, juste après le break, le groupe organise un double Wall Of Death, lequel vient clôturer un concert aussi agressif que festif.

Au final, une première soirée réussie, plutôt orientée punk hardcore avec des groupes qui méritent largement de figurer dans la programmation officielle (pourquoi pas dès 2019 sur la War Zone ?).

De mon côté, je suis déjà sous le charme du lieu, pleinement satisfait de l’ambiance, de l’accueil et de l’organisation. Un apéritif bien copieux et grisant qui augure du meilleur pour la suite.

Crédits photos : Cat Photographie

Retrouvez toute la galerie photos du Hellfest 2018 par ici.

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