Après un Taste Of Chaos que nous avions malheureusement raté en début d’année, nous avions le devoir de nous rattraper avec un autre festival itinérant tout aussi prestigieux : le Give It A Name (GIAN) ! Au programme, deux jours de concert, 15 groupes parmi les plus confirmés et les plus prometteurs de la scène emo dans son sens le plus large du terme. Début des hostilités dès 15h30 jusqu’à 22h45, le tout dans une salle à taille humaine (Élysée Montmartre). Pour sûr, de bons moments en perspective ! Let’s go!
Tracy Gang Pussy
The Sleeping
Aiden
Motion City Soundtrack
Enter Shikari
Jimmy Eat World
AFI
Malgré l’heure à laquelle débute le concert et le moment de la semaine où il se déroule, on note une bonne affluence, ça sent le séchage de cours à plein nez ! La moyenne d’âge du public ne détrompe pas, on va bien voir de l’emo toute l’après-midi et toute la soirée, le collectif anti-mèche aurait pu faire un carnage…
Nous ne verrons pas le set des parisiens de Tracy Gang Pussy puisque nous n’arriverons qu’à la toute fin de la prestation de The Sleeping. Les américains ont apparemment fait un set énergique mais peu mémorable, arrosant même de sueur les pauvres photographes situés dans la fosse qui leur est dédiée…{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
C’est au tour des cinq Aiden de sortir de leur tombe. Le groupe est loin de faire l’unanimité parmi la scène alternative actuelle mais force est de constater qu’il réalise un set diaboliquement dynamique. Wil Francis (chant) se fera beaucoup remarquer ce soir, après avoir cassé quelques micros et hurler à plusieurs reprises pour que les lumières de la salle soient éteintes (ce qui fût finalement exécuter non sans mal), il n’hésite pas à se cracher sur la main pour mieux se foutre une beigne avec ou encore se moucher dans le vide (merci les groupes qui suivent). Ce mec est tout simplement malsain ! On reste également perplexe devant le look en carton-pâte de ces cinq types, en particulier celui du guitariste Angel Ibarra dont la coiffure, ajoutée à son physique égaré, renvoie une image pathétique de lui et du groupe en général. Mieux valait donc fermer les yeux en écoutant les « tubes » gothico/punk joués ce soir tels « Die Romantic », « The Suffering » ou encore « We Sleep Forever », on passera les approximations vocales du frontman. L’ambiance était bonne et l’Elysée Montmartre avait à cœur de montrer sa motivation, j’en veux pour preuve le beau Braveheart en milieu de set. Aiden a quand-même convaincu une partie du public, ce n’est malgré tout pas démérité vu l’énergie mise en œuvre, et c’est véritablement ce groupe qui a mis ce soir en route la machine GIAN.{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
Motion City Soundtrack, voilà un groupe qui semble avoir la cote dans la salle qui continue de se remplir au fil des minutes. Justin Pierre est un frontman souriant et charismatique, le quintette prend plaisir à jouer, et le public le lui rend bien en reprenant en chœur les paroles sur quasiment tous les morceaux comme sur « Time Turned Fragile » ou encore « Throw Down ». Très connu outre-Atlantique et beaucoup moins dans l’Hexagone, le groupe a su garder humilité et accessibilité. C’est en tout cas un bon petit set pop-punk que délivre Motion City Soundtrack qui a sans nul doute ravi les fans.{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
Thursday ayant annulé sa venue au GIAN, c’est la sensation anglaise du moment, autrement dit Enter Shikari, qui foule à présent les planches de l’Élysée Montmartre. Dès les premières secondes de l’intro, le public commence à bouillir. Le chant crié inaugurant le premier morceau fait bondir toute la fosse qui devient un no man’s land ! Pogos et circle pit, c’est le menu spécial à l’anglaise, même votre chroniqueur préféré y mettra les poings à la pâte et défendra l’honneur de Vacarm ! L’emo-dancefloor du quatuor est d’une efficacité redoutable, ça bouge énormément sur scène et chaque titre joué est prétexte à d’impressionnants mouvements dans la fosse (« Jonny Sniper », « Motehership », « Anything Can Happen In The Next Half Hour »). Néanmoins, les acrobaties avec le clavier, devenues « légendaires », sont ici quasi-inexistantes et le chant est loin d’être toujours juste. C’était l’un des tout premiers shows d’Enter Shikari en France et vu l’accueil réservé par les Frenchies, ce ne sera probablement pas le dernier !{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
Les américains de Jimmy Eat World font figure de vétérans ce soir, surtout après le passage des post-adolescents d’Enter Shikari. On prendra quelques photos du quatuor pour mieux se tirer vite fait au McDo du coin tellement la musique du quatuor s’avère soporifique. On ne renie pas les qualités ô combien démontrées du groupe mais beaucoup feront comme nous car la musique de Jimmy Eat World semble inadaptée et bien trop lente et progressive pour cet événement. Nous pensions arriver pile-poil pour le changement de plateau à notre retour du concurrent de Quick (merci le CSA), mais non, Jimmy joue toujours ! Nous préférerons aller discuter avec le staff d’Active Entertainment, responsable de l’organisation du festival en France, ce fût bien plus intéressant que la prestation du quatuor… Quelques échos des fans furent très positifs quant au set du quatuor, peut-être ne sommes-nous tout simplement pas fans…{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
AFI n’avait pas posé le pied en France depuis 4 ans, l’attente a été longue mais patience est mère de toutes les vertus comme l’on dit. Les têtes d’affiche débarquent, Davey Havok (chant) s’y croit complètement, habité par un maniérisme assumé (on pouvait voir la lumière se refléter sur ses ongles soigneusement vernis !), il s’approche vers le micro avec la grâce d’une diva. L’intro de « Prelude 12/21 » retentit, la foule exulte ! Les américains sont tous vêtus de noir pour mieux contraster avec le décor blanc. Une bonne partie de leur setlist est tirée de leur dernier bébé Decemberunderground (« Kill Caustic », « Summer Shudder », « Miss Murder, etc.), mais quelques classiques viennent déchainer la foule comme « The Leaving Song, Pt. 2 », « File 13 », « Bleed Black » ou l’apaiser avec notamment « Silver And Cold ». Les californiens nous gâtent avec une reprise de Blur, et non des moindres, puisqu’il s’agit de l’ultra célèbre « Song 2 » ! Ambiance garantie ! La prestation était bonne et énergique mais peut-être un peu trop lisse, le groupe n’était pas assez proche du public en tout cas. Les temps ont semble-t-il bien changé…{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
Bilan positif pour cette première journée du Give It A Name 07, voyons ce que le programme du lendemain nous réserve…
Mercredi 25 avril
Minimum Serious
Mewithoutyou
Senses Fail
Saosin
Sparta
MxPx
The Used
New Found Glory
Pour cette deuxième et dernière partie du GIAN, nous n’arriverons qu’à partir de MxPx, nous ne verrons donc pas, à grands regrets, Mewithoutyou, Saosin ou encore Sparta. On retiendra quand-même les bruits de couloir faisant état de la bourde de Saosin dont le set a été amputé de 20 minutes : deux de ses membres étaient partis tranquillement manger des crêpes à l’extérieur alors que le groupe devait jouer ! Les californiens ne joueront que quatre morceaux au lieu du double prévu ! Qui a dit que les porteurs de mèche étaient cons ?{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
Premier groupe pour nous, MxPx ou l’art de faire jumper et pogoter le pit : les nouveaux morceaux mettent en jambes (« The Darkest Places », « Heard That Sound ») et les grands classiques mettent le feu à l’Élysée (« Punk Rawk Show ») ! L’hystérie est générale, la vague emo n’a en rien effacé ce que le trio pop-punk a construit depuis toutes ces années. Les californiens sont motivés et heureux de jouer ce soir, le public partage ce plaisir et se lâche à fond. Bon sang que ça fait du bien !{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
Les quatre The Used entrent en scène, la salle crie son bonheur de revoir ceux qui auraient pu aisément supporter le statut de tête d’affiche. Bert McCracken (chant) a pris du bide, comme quoi l’adage « Sex, Drugs & Rock’n’roll » peut avoir des effets pervers, ce n’est pas bon signe pour la prestation du groupe… Le quatuor évolue pour la première fois en France avec son nouveau batteur Dan Whitesides et nous sort ses classiques (« Take It Away », « A Box Of A Sharp Object », « The Taste Of Ink ») ainsi que de nouveaux morceaux tirés de Lies For The Liars alors à paraître (« The Bird And The Worm », « Hospital », « Liar, Liar (Burn in Hell) »). Les natifs de l’Utah réalisent une performance très correcte mais pas à la hauteur de ce que l’on était en droit d’attendre de leur part. The Used avait une réputation scénique à défendre, ce soir l’énergie y était sans doute mais l’âme certainement pas. Dommage.{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
New Found Glory en a fait du chemin depuis son dernier passage à Paris en 2004, le pop-punk s’est transformé en pop-rock à grands regrets pour certains. Malgré leur statut de tête d’affiche, les floridiens n’ont pas pris la grosse tête, le sourire aux lèvres, ils jouent avec bonheur leurs vieux tubes pop-punks (« Truth Of My Youth », « Hit Or Miss ») ainsi que leurs nouveaux titres beaucoup plus calmes (« Hold My Hand », « Oxygen »). Le public semble comblé, le plaisir est communicatif tant dans la fosse déchainée, qui savoure son baroud d’honneur, que dans la salle tout entière. Les membres du groupe ont appris quelques mots de français du style « fromage » ou « bouffer la chatte »… Pas sûr qu’ils eussent vraiment compris ce que cela signifiait… C’est en tout cas un très bon show que nous propose NFG, comme quoi, on peut porter des jeans slim et avoir du talent !{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
Au final, on ne peut que féliciter Active Entertainment pour avoir réuni en un même festival d’aussi belles têtes d’affiche et de « jeunes pouces » dont les venues sont bien trop rares en France. L’organisation fût dans l’ensemble irréprochable, on gardera donc un souvenir impérissable de ce Give It A Name 07, surtout qu’au sortir de la salle, nous avons failli nous faire planter par un détraqué ! Ah Paris, quelle ville charmante… On remet ça l’an prochain ?{multithumb thumb_width=470 thumb_height=319}
Photos : Amandine Eap
Un grand merci à Marina d’Active Entertainment et à Amandine d’Atticus !