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Festival Papillons de Nuit – Live Report J1

Papillons de Nuit, c’est le plus gros festoch’ de Normandie, et il s’installe tranquillement dans le top 10 français des incontournables de l’été. Le tout petit projet de Saint Laurent de Cuves est devenu grand, et il le prouve cette année encore avec un line-up qui plait autant à Tata Monique qu’à Gustave le blogueur influent. Indochine, Louise Attaque, Jabberwocky, Jeanne Added, Michel Polnareff, Synapson, L.E.J., Nekfeu, De Staat… Il y en a pour tous les goûts et tout ce petit monde était réuni du 20 au 22 mai 2016 en Normandie.
J1 : vendredi 20 mai 2016

Le programme de Tata Monique : Broken Back, LEJ et Indochine (« on va louper Koh-Lanta mais c’est pas tous les jours P2N quand même »)
La découverte coup de coeur de Tata Monique : The Goaties (« c’est drôle ces déguisements ! »)

Le programme de Gustave le blogueur influent : Nach, Indo, Minuit, Bombay (« et Thylacine mais c’est en même temps ! »)
Le plaisir coupable de Gustave : L.E.J. (« elles ont une formation jazz vous savez »)

 

Monument de l’été dans l’Ouest de la France, le festival Papillons de Nuit se niche pourtant dans un paisible petit village, St Laurent de Cuves. L’initiative était à la base un « pourquoi pas ? » associatif, le rêve d’une poignée qui a enthousiasmé tous les gens du coin… Et puis d’ailleurs. En 15 années, la sympathique idée est devenue gigantesque : 66 000 spectateurs uniques en 2016 et une programmation qui s’équilibre entre populaire et pointu.

Installé en bas d’une pente qui fait amphithéâtre naturel, Papillons de nuit a son ambiance bien à lui, entre bal populaire et gros festoch’ : la foule des bénévoles se compose de toutes les bonnes volontés des alentours et on y retrouve plus de tatas Monique que de post-ados animateurs de BAFA. Un peu comme si tous les jardins des patelins environnants avaient été mis en commun pour une gigantesque fête de village qui a sacrément pris en standing, où chacun donne un peu de son temps pour faire vivre le show et assister à l’événement incontournable de l’année.

Autant dire que les t-shirts rouges des bénévoles étaient frétillants quand les hommes masqués de The Goaties ont ouvert le bal vendredi après-midi avec leur rock déjanté. Le groupe est du coin : à croire que Saint-Lô et les alentours produisent toujours du bon son (on pense à The Lanskies ou les Da Brasilians, dont le bassiste a une théorie à ce sujet). Le public gravite naturellement de la scène alternative, un peu isolée, aux deux scènes plutôt axées mainstream : on y attend Broken Back, qui livre un set chaleureux avec son batteur à béret, mais surtout les trois jeunes femmes de L.E.J. (ça se prononce Elijay, nous dit Monique dans l’oreillette).

Gros succès depuis leur vidéo en pyjama sur Youtube, les deux chanteuses et la violoncelliste sont accueillies comme trois messies par la foule plutôt jeune et féminine. L’air du début de soirée s’emplit de medleys pop énergiques, d’odeurs d’Eau Précieuse et de Labello Cerise… et puis d’un peu de Narta parce que mine de rien, ça sue sur le dancefloor en gazon piétiné. Quand le blind test s’arrête, les L.E.J. proposent une compo originale qui parle de fesses, et elle est bien reçue par le public ravi et épuisé. Le temps de boire une bière et de s’avaler un jambon-frites, on s’amasse devant la scène principale les yeux grands ouverts : 26 000 personnes attendent la venue d’Indochine ; la légende a attiré les locaux et des gens d’ailleurs, des fans et des curieux. Mais s’il y a bien un concert sur lequel Monique et Gustave étaient bien d’accord, c’était celui-ci.

Dans la fosse de la grande scène, on a pu vivre des moments de perplexité et parfois de bousculades entre deux mondes. En témoigne une scène cocasse entre des fans d’Indochine, mèches de côté et ceintures cloutées, hagards devant certains jeunes du coin qui fêtent la grosse soirée de l’année en se tirant mutuellement le slip au-dessus de la tête. Mais Indo, c’est Indo, et Nicola Sirkis est l’apparition qui fait oublier le futile. Avec un détour vibrant et ému du côté du Heroes de Bowie, il lance le concert tant attendu vers les fans d’abord et leurs références. Nicola Sirkis répond à leurs appels en se plongeant dans la foule pendant Les yeux noirs en faisant fi des agents de sécurité.

Voir Indochine, c’est voir une déferlante d’amour timide et pourtant immense, des déclarations dans les deux sens et des larmes qui ne tarissent pas. Et à côté de ça, la puissance géniale de tubes qui transforment le chanteur en pantin désarticulé et intenable sous les confettis. Coup de bol, malgré la météo menaçante, c’est sous un ciel dégagé et une lune pleine que le public reprend la bien nommée J’ai demandé à la lune. Les chansons s’enchaînent vite et proprement, le rappel est prévisible mais jouissif : des feux d’artifice explosent pour L’aventurier et la foule en délire a complètement oublié qu’il y a un autre groupe qui joue en même temps sur la petite scène, tu sais, celle à côté des barbe à papas. A ce propos, je vous invite à repeupler indirectement le public que VKNG n’a pas pu avoir ce soir-là en écoutant leur concert enregistré au festival Rock en Seine 2015. Parce que a) jouer en même temps qu’Indo, c’est incroyablement courageux, b) VKNG, c’est très bien, et c) ils sont déjà en pénurie de voyelles, un peu d’âme s’il vous plait.

Pour animer sa première nuit de l’édition 2016, Papillons de Nuit a invité Minuit, plus connu sous le nom de « tu sais le groupe des gosses des Rita Mitsouko ». Las des fils et filles de, on pourrait craindre l’ennui, mais Simone Ringer et Raoul Chichin prennent la suite d’Indochine avec brio, et celle de leurs parents de même. Ils ouvrent la voie aux Néerlandais énergiques de Bombay, repérés il y a six mois grâce à leur tube Slow Motion ; ceux-là épuisent les fêtards qui finissent la soirée devant l’electro planante de Thylacine. On file sous la tente en priant pour qu’il ne pleuve pas le lendemain…

Article : Marine Pellarin

Photos : Ugo Schimizzi

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