Chaque année le festival Hardcore et à Cris, organisé par une jeune association de l’Eure, rassemble 300 personnes dans la petite ville de Breteuil sur Iton. Cette année, ce sont Arkangel, Houston Swing Engine, Right 4 Life et Kwashiorkor qui vont se succéder sur la scène de la salle des fêtes. Un programme énervé pour un public décalé. {multithumb thumb_width=300 thumb_height=300}
C’est une jeune formation normande qui s’installe en premier sur les planches. Kwashiorkor, groupe qui tire son nom d’un syndrome de malnutrition, se lance dans un set de brutal hardcore intense (pléonasme ?) qui va durer 30 minutes. Le groupe n’est pas franchement original mais l’interprétation reste bonne. Dommage que le son soit extrêmement massif et brouillon, les compositions ne prennent aucun relief durant cette demie heure monotone. On ne retiendra que peu de choses de ce groupe. Il ne reste qu’à attendre une session de rattrapage sur album …
Le groupe suivant ne nous décevra pas. Right 4 Life, souvent qualifié comme l’un des groupes les plus intense du circuit hardcore français, monte sur scène pour un set tout en force. Chanteur hargneux, guitaristes explosifs et section rythmique massive, le combo nantais officie dans un style NY Hardcore oldschool qui rappelle fortement Madball ou Sick of it all. En alliant l’énergie du hardcore à l’intensité du métal, le groupe va lancer les premiers pogos violents. Bien évidemment, Right 4 Life va interpréter les meilleurs titres de son répertoire composé de deux albums, « Off the beaten track » et « Pride and joy have gone dull ». Le groupe imposera sa performance probablement comme la meilleure de la soirée.
Changement de plateau et c’est Houston Swing Engine, groupe suisse, qui fait monter à nouveau les décibels dans la salle des fêtes. Houston Swing Engine propose une interprétation « carrée » de ses titres aux influences quelque peu stoner, mais plus le sonomètre enfle, plus la salle s’épuise. Les compositions les plus énervées (et adaptées au public du soir) sont envoyées en pâture au début du set, instaurant ainsi une ambiance du feu de dieu, mais malheureusement la prestation finira par devenir ennuyeuse avec des morceaux plus calmes et monotones. Cependant, on gardera une bonne impression de ce concert avec un chanteur qui s’impose par un jeu de scène « rock’n’roll » et un groupe soudé par une interprétation précise et rigoureuse des titres de son dernier album en date, « The Tiger Flamboyant ». Houston Swing Engine possède une énergie scénique rare, il ne reste plus qu’à revoir la setlist pour la rendre plus homogène.
Finalement, c’est Arkangel qui investit la salle à 23h30. Le combo belge, éméché par les bières posées sur le bord de scène, va délivrer un set intense et venimeux durant une heure. Probablement l’un des plus influent groupe de metal hardcore européen, Arkangel nous étonnera par sa prestation. En effet, les rumeurs qui circulaient autour de nous déclamaient le groupe en se fondant sur des prestations loin d’être à la hauteur des albums. Pourtant, ce soir, Arkangel va délivrer un set plus qu’honorable malgré quelques transitions fastidieuses dues au larsen des instruments. Les bruxellois sont nettement plus charismatiques que les précédentes formations et attirent un grand nombre de personnes face à la scène. Leur jeu est sincère avec un chanteur au plus proche de la foule et des guitaristes survoltés. C’est d’ailleurs Kirby, ex-guitariste de Length Of Time et Deviate, qui mène la danse avec un jeu de scène impeccable.
Le groupe interprétera, lui aussi, les meilleures références de son répertoire composé des albums « Dead Mal Walking » et « I Hope you Die By Overdose ». Les slams s’enchaînent et Baldur (chanteur), incite le public à de nombreuses reprises à exécuter un circle pit. La manœuvre est réussie et se conclut même par un wall of death violent. Après une heure de set, une scène ravagée et des sifflements dans les oreilles, Arkangel quitte la scène avec un ultime rappel.
On gardera un bon souvenir de cette soirée. La programmation de ces quatre groupes était pertinente et on ne peut qu’applaudir l’initiative menée par les jeunes organisateurs de ce festival atypique dans une région peu propice à ce genre de projet. Bravo.
Merci à la charmante Kristell et à l'organisation du festival ! {multithumb thumb_width=150 thumb_height=100}