La logique voulait que Fear Factory passe par Paris à l'occasion de leur tournée française. Débarquant tout droit de Montpellier, le groupe mythique va donner un concert historique à la Loco aux côtés de Misery Index et de Zuul FX. {multithumb}
Nous avions rencontré ce dernier groupe en première partie d'Ill Nino à l'Elysée Montmartre. Le quatuor revient à nous cette fois-ci avec un nouveau guitariste (Karim) au look particulier. Zuul FX va se produire pendant une demi heure et nous délivrer une bonne dose de métal brutal. Steve reste toujours autant charismatique mais c'est sans compter sur l'appui de ses compères du devant de scène. Sur fond de cheveux tournoyant avec amplitude, la formation est particulièrement efficace grâce à un set nettement plus percutant qu'à l'Elysée Montmartre. Le groupe nous offre même le privilège d'entendre un nouveau morceau…
Changement de plateau. Voici Misery Index. On ne s'attardera pas plus sur ce groupe qui m'a particulièrement déçu avec un trash métal sans grand intérêt et peu nuancé. L'ambiance retombera d'ailleurs assez rapidement. 45 min, qu'est ce que ça peut être long …
Heureusement Fear Factory va nous remettre les idées en place grâce à un set particulièrement efficace. Les retours sont enlevés du devant de scène, laissant seuls face au public quatre statures immenses. Le rouleau compresseur est lancé à toute allure avec « 540.000°F » et n'arrêtera sa course folle que 90 minutes plus tard. Sur « Slaves Labor » quelques spectateurs se tentent au moshpit mais se vont vite pousser de la scène sans aucun scrupule.
En effet, Fear Factory ne semble pas prêt à laisser quelques fans monter sur scène pour garder une image de groupe froid. Pourtant, Burton C Bell communique énormément avec le public et blague même en annonçant dès le départ « Pardon pour mon français mais mon japonais est bien pire ». Voici un groupe particulièrement contradictoire, presque méconnaissable après l'interview très chaleureuse que nous venions de mener quelques minutes auparavant.
Chaque membre de Fear Factory possède une prestance atypique sur scène. Pas besoin de mouvements superflus, pas besoin non plus de faire virevolter ses cheveux longs. Fear Factory mise tout sur le charisme naturel de ses membres ainsi que sur la qualité d'interprétation. A la batterie, Raymond est impressionnant tandis que Byron reste inamovible, interagissant rarement sur scène avec Christian. Quant à Burton C Bell, il incarne à lui seul ce que le mot « frontman » veut dire …
La setlist est plutôt homogène. En alliant des titres particulièrement brutaux à d'autres plus « groovy », la formation va revisiter l'intégralité de sa discographie n'hésitant pas à faire un détour pour l'album « Digimortal » habituellement absent des setlists. Seul le nouvel album (« Transgression ») n'est pas beaucoup défendu avec seulement 3 titres de joués. « Linchpin », « Slave Labor », « Edgecrusher » et « Demanufacture » auront retenus notre attention. Le groupe nous offre même un petit hommage à Dimebag Darell avec le riff de « Walk ».
Pour terminer le concert, Burton C Bell revient seul face au public pour nous interpréter « Timelessness ». La session de 90 minutes est close, le frontman s'en va. La sortie est un peu brutale … sans réel rappel. Voici un public un brin frustré par la fin de set qui n'est pas à la hauteur du reste du show. Nous aurons tout de même passé une très bonne soirée, presque inoubliable, pour cette date historique de Fear Factory en France …