Suite à l’incendie accidentel survenu il y a un peu plus d’un mois et qui a ravagé l’Elysée Montmartre, Garance Prod délocalise la plupart de ses concerts dans Paris afin d’assurer leur programmation. C’est dans ce cadre que Children Of Bodom se produit ce 02 mai 2011 au Bataclan, en compagnie de Ensiferum.
19h n’a pas encore sonné que les finlandais de Ensiferum ont planté le décor, accordé les guitares et fracassent les premières oreilles. Le son est étourdissant et le maelstrom produit par la double pédale de la grosse caisse recouvre littéralement le son du chant au premier rang. C’est By The Dividing Stream, la première chanson du dernier album du groupe, « From Afar » qui met le Bataclan complet dans le bain. Impeccablement carré, le groupe arbore sourire et motivation et expulse ses compositions à grand renfort de headbanding.
Ensiferum
Dans la foule, un moshpit vient couronner les efforts du groupe. La setlist d’une dizaine de titres se répartie presque à parts égales entre leur dernier opus et les deux précédents, « Iron » et « Ensiferum ». Leur bassiste, armé d’une 6 cordes, est effrayant de puissance et de technique, chantant les yeux fous en haranguant la foule. Moins de 40 minutes plus tard, le groupe s’enfuie, remerciement chaleureusement Paris pour son accueil.
20h20 au compteur, la piste est dégagée, prête à envoyer les maestros de la soirée. Aussitôt arrivés, les compatriotes d’Ensiferum assènent un Not My Funeral tout droit sorti de leur dernière création « Relentless, Reckless Forever ». En arrière fond, la faucheuse vieille au bon déroulement des opérations. Tonton Laiho multiplie les « fuck » et les acrobaties avec ses flying V habituelles, régalant l’assistance de quelques « ya yaw » et de crachats bien sentis. Bodom Beach Terror et Needled 24/7 complètent le trio de tête plongeant le public déjà bien agité dans une grande communion de cris et de bousculades bon enfant. Se baladant d’albums en albums, le groupe fait un arrêt le temps de deux chansons par « Are You Dead Yet ? » (In Your Face et Living Dead Beat), gratifiant les plus vieux fans de compos vues et revues mais toujours agréables à l’oreille (Children Of Bodom, Hate Me !, Follow The Reaper, Downfall).
Children Of Bodom
Alexi le tatoué révise ses gammes, plutôt adroit, oubliant peu de paroles, interagissant avec parcimonie avec le reste du groupe, notamment son clavier. La température au sein du Bataclan est suffocante et ce n’est pas les pogos, moshpit et braveheart qui feront redescendre la température. Avant même d’avoir pu reprendre sa respiration, le groupe s’éclipse et entame tambour battant les rappels par un autre titre du dernier album, Was I Worth It ? Commun, sans aucune once de révolution, le morceau – comme du reste tout l’album –sonne comme du Children sans avoir la magie ni la fougue des solii enjoués et de l’imprécision ingénieuse des débuts. Afin de contenter toutes les générations, les scandinaves finiront par Everytime I Die et leur hymne Hate Crew Deathroll. 21h30, remballez la came, le plateau se vide de ses occupants et déjà les roadies s’affairent à leur rengaine journalière.
Children Of Bodom
Children Of Bodom aura livré une prestation sans accroc, bien que le son fût excessivement fort et peu enclin à toute la finesse vocale du bon Alexi. Cependant, un peu plus de fantaisie dans la setlist comme le jeu de scène permettrait de redonner un peu de vie à un combo qui s’est rendu célèbre sur scène pour ses frasques, ses solii endiablés et sa folle joie de vivre un tantinet alcoolisé.
Crédit photos : Ugo Schimizzi
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