{multithumb}Aussi incroyable que cela puisse paraître, AqME pourrait bien assurer une bonne dizaine de dates au même endroit dans l'année, le public se déplacerait toujours en masse. Une impression confirmée par les quelques brides de dialogues captées devant la salle du Splendid. Certains auront assistés à plus d'une dizaine de shows, d'autres ont passés le cap depuis bien longtemps. Une chose est néanmoins certaine, le fait le groupe termine sa tournée ce soir avant d'entamer une pause d'un an en aura motivé plus d'un à effectuer le déplacement.
Pour certains présents depuis le milieu de l'après-midi l'attente sera très longue, d'autant plus que la musique de NTM proposée pour patienter ne semble malheureusement pas au goût de tous. C'est aux alentours de 20h30 que débarquent enfin les grenoblois de Feverish, balançant une introduction tout en crescendo avant d'exploser sur « Monochrome ». Si l'emocore proposé par le quartet reste bien moins accessible que la musique de Lazy, qui avait assuré la première partie d'AqME lors de leur passage en début d'année, cela n'empêche nullement l'assistance de leur témoigner un accueil plus que chaleureux. Certains sont venus en priorités pour Feverish, et ne manqueront pas de le faire savoir lorsque Laurent demandera si quelqu'un ont déjà posés une oreille sur leur nouvel album. Plutôt bas sur les premières minutes, le son s'améliore rapidement, le groupe livrant par ailleurs une prestation énergique et haute en couleurs.
Le frontman à la voix suraiguë ne tient pas une seconde en place, descendant dès le second morceau à la rencontre du public et gardant tout son professionnalisme malgré les quelques blagues des membres de la tête d'affiche, fin de tournée oblige. Ni le sel dans les bouteilles ni les chansons inversées sur les sets-lists n'arrêteront les Grenoblois, qui remplissent le temps qui leur a été accordé sans aucun temps mort, placant quelques notes de « Si n'existe pas » entre deux compositions afin d'enflammer un public qui n'en avait même pas besoin. Le seul regret viendra du choix des morceaux, puisqu'à l'exception d'un « Electron Libre » dantesque, le premier album Lorsque mes désirs se heurtent à la réalité est complètement effacé au profit de leur dernier opus en date. La mort du cygne reste néanmoins assez réussi pour permettre à Feverish d'assurer un show explosif.
La plus grosse surprise reste néanmoins à venir, les roadies opérant le changement de plateau ayant déjà proposés un avant goût des événements à venir. On croise en effet pêle-mêle une espèce de blondasse, the crow, un sadomaso cuir, ou encore un superbe tyrolien… Ce n'est qu'une quinzaine de minutes plus tard que l'on pourra découvrir ce que nous ont réservés les musiciens d'AqME : Thomas a revêtu un costume bien kitch d'Elvis Presley, lunettes et moumoute comprises, Ben s'est grimé en flic des Village People, Etienne en Tommy Lee version pédale et Charlotte en Bugs Bunny ! Cette bonne humeur n'empêchera pas le sombre « Ténèbres » d'ouvrir le show une fois la carotte de la charmante bassiste posée, suivi de près par un « Des Illusions » repris en chœur par la salle. Thomas présente la formation (est-ce vraiment nécessaire ?), avant de déclarer que ce soir « on pourra allégrement se foutre de leur gueule et qu'il fait une putain de chaleur sous le costume ». Dans la foule on souffre moins, mais ne peut s'empêcher de rigoler lorsque celui-ci se tourne tout en adoptant une pose rock'n'roll ridicule afin de nous laisser admirer sa magnifique cape blanche.
Certes, la prestation se veut peut-être moins énergique que d'ordinaire, mais reste néanmoins de très bonne facture. Difficile de rester concentré lorsque son équipe lance des tubes discos entre les compositions, ou encore quand un tyrolien sympatique du nom de Pastille vient jouer les trouble-fêtes sur scène. La formation impose donc quelques chorégraphies clownesques, dialogue un maximum avec la fosse, reconnaissant quelques acharnés qui seront venus à plus de quarante concerts de la tournée. Aucun des nombreux tubes ne sera cependant oublié, « A Chaque Seconde » étant comme d'ordinaire coupé afin de laisser Thomas encourager les fans à reprendre avec lui les dernières strophes.
Ben empoigne sa classique Flying V qui le suit depuis les débuts d'AqME avant de livrer un surpuissant « Pornographie », Etienne assurant de son côté une prestation encore plus musclée qu'en début de tournée, ajoutant des breaks de batteries partout ou il reste de la place. « Si n'existe pas » n'intègre pas les compositions de rappel, le public en vient donc inévitablement à se demander les morceaux que l'on retrouvera lors du retour d'AqME. La moitié du groupe se change pour l'occasion, Charlotte enfilant un costume nettement plus sexy, les quatre musiciens revenant des backstages un inédit sous le coude. « Un goût amer » s'avère de plus assez heavy pour marquer le coup, petite exclu alléchante du prochain album, laissant la place au lourd « La Réponse » sur lequel Laurent de Feverish vient greffer ses tirades perchées dans les hauteurs.
Assister à un concert d'AqME est désormais devenu synonyme de soirée forcément réussie, et les parisiens l'ont prouvés une fois de plus avec une dernière date d'anthologie. Il faudra maintenant attendre jusque 2008, même si avec les fesses d'Etienne en guise de conclusion on peut rentrer chez nous tranquilles. Un an sans AqME, c'est long, d'autant plus que la formation n'avait jamais laissée patienter son public aussi longtemps. Les absents de ce 08 décembre 2006 peuvent s'en mordre les doigts.
.: Set-List AqME :.
Ténèbres
Des illusions
A chaque seconde
Le rouge et le noir
Etre & ne pas être
Ce que tu es
Pornographie
Une vie pour rien
3'38
Pas assez loin
Le poids des mots
"Si" n'existe pas
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Un goût amer
Superstar
La réponse
Un grand merci à Florence !