Dimanche soir, ciel gris sur paris, 27 février. Un nouveau mois qui touche à sa fin, en concordance avec la dernière date européenne des brésiliens de Angra, venu à Paris défendre leur dernier album Aqua, à l’Elysée Montmartre, en compagnie de leurs compatriotes de Kattah et bien épaulés des français de Fall And Bounce.
La salle est encore clairsemée quand Fall And Bounce s’arment de leurs instruments. Trio parisien formé en 2007, le groupe se défini comme power rock/metal sans trop chercher à se donner une étiquette. L’important est de jouer et de vivre sa musique. De ce côté, aucun problème, Fall And Bounce relève le défi facilement. Un petit air des Crucified Barbara grâce à leur chanteuse également bassiste, des riffs de guitare énervés et derrière une batterie au garde à vous, rapide et retord, bref, de la matière à se coincer au fond de l’oreille et réveiller les ardeurs des hardos venus en nombre supporter l’Amérique du Sud, le concert affichant complet.
Fall And Bounce
Présent sur la dizaine de dates prévues ce mois de février en France par le Aqua Tour, les français profitent de cette occasion pour présenter leur tout premier album, Taste Of Your Medecine en vente depuis deux petites semaines.
Ceux qui rêvaient en septembre dernier de faire une première partie à l’Elysée Montmartre peuvent donc se rassurer, et s’atteler au prochain défi qu’ils se sont fixés : Bercy.
Avant même d’avoir le temps de faire le tour des jeux d’esprits et de mots possibles pour qualifier leur prestation, les brésiliens de Kattah nous ont déjà coupé la chique et imposent leur son agressif et finement ciselé. Eduardo Falaschi le chanteur d’Angra aura raison de le souligner plus tard, il existe d’autres groupes en dehors de Sepultura dans leur pays capable de jouer du metal.
Kattah
Étendard en fond, couleurs chaudes, sourires aux lèvres, Kattah entre dans l’arène sans crier gare et met peu de temps à mettre tout le monde d’accord. Contre les barrières, quelques initiés se chargent de faire la claque, échangeant quelques mots et compliments sincères en portugais avec les musiciens, leur répondant. Cinq ans à peine d’existence pour ce groupe emmené par son chanteur Roni Sauaf vêtu d’étoffes et de soie, vagabondant dans tous les recoins de la scène, éprouvant une voix bien rodée. Les mélodies teintées de sonorités arabisantes sont doublées des percussions de leur frontman, qui ira d’ailleurs s’installer derrière les futs le temps d’une chanson. Joueurs habiles, showmen appréciés, les brésiliens vite installés, préparent une place de choix à leurs prédécesseurs, jouant des morceaux rappelant parfois les débuts des français de Nightmare. Il est à peine plus de 20h, la troupe s’éclipse et commence la longue attente des maîtres de la soirée.
Rendez-vous près de trois quart d’heure plus tard pour que raisonne l’introduction de ceux qui fêteront cette année leurs vingt ans d’existence.
Kiko Loureiro et Rafael Bittencourt, les deux guitaristes, seuls survivants de la fracture survenue en 2001, encadrent de part et d’autre la scène.
« Arising Thunder » et « Angel Cry » se chargent de faire les présentations entre le groupe et la foule, compacte et excitée. Si Eduardo Falaschi et Felipe Andreoli sont toujours respectivement le chanteur et le bassiste de Angra, Aquiles Priester a lui disparu au profit de Ricardo Confessori, batteur d’origine du groupe, revenu en 2009. Place donc au nouvel opus, sobrement intitulé Aqua, concept album créé autour de la pièce The Tempest de Shakespeare. Le moins que l’on puisse dire en ce début de show, est que Felipe Andreoli est toujours à l’aise avec sa basse six cordes, et ça se ressent sur le son, les vrombissements graves parcourant les murs de la salle. A l’inverse, le volume du chanteur est un peu en berne et les premiers morceaux devront se passer de ses talents notables.
Angra
En guise de fin d’introduction, Angra nous propose son fameux plat de résistance « Nothing To Say », jouissif de soli et à la rythmique intensive et musclée. D’Holy Land à Temple Of Shadows, les cinq membres partagent leur savoir faire distillé tout au long de leurs sept albums et font un détour durant tout le concert par Rebirth, sorti en 2001, au titre évocateur de la refonte du groupe après la scission entre les deux guitaristes et les trois autres membres qui s’en iront former Shaman.
Entre un solo de guitare et un de batterie, on retrouve donc la montée en puissance de « Heroes Of Sand », tandis que « Nova Era » et « Rebirth » tiennent compagnie à la fin du concert aux anciens « Lisbon » et « Carolina IV » toujours aussi agréables.
Angra
Les rappels sont marqués par la technique et la polyvalence de chacun des musiciens, déjà impressionnants dans leur instrument de prédilection qui ne trouvèrent rien de mieux que de s’échanger leur matériel et de proposer au public deux reprises de leur cru.
Angra poursuit donc sa route paisiblement, continuant de développer leur son power metal Made In Bresil, avec un succès et un plaisir non feint. De quoi bien attaquer donc une nouvelle semaine et un mois de mars notamment marqué par le Paris Extreme Fest organisé à l’Elysée Montmartre du 24 au 27 mars 2011.
Crédit photos : Ugo Schimizzi (son site)
Plus d’informations sur Angra :
www.angra.net/
www.myspace.com/angraofficial
Toute la programmation de l’Elysée Montmartre :
www.elyseemontmartre.com/
Plus d’informations sur les concerts Garance Prod :
www.garanceproductions.com/
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