Alors que le premier album des fous de The Mars Volta était par essence un album charnière, l’opus qui suit est d’une audace impétueuse. Aucun groupe n’aura jamais rivalisé avec autant de désinvolture face à son public. Cédric Bixler Zavala et Omar Rodriguez Lopez lâchent un album et puis s’en vont comme une offre à prendre ou à laisser …
La référence At The Drive In étant définitivement enterrée avant même la sortie de « Deloused in the Comatorium », The Mars Volta nous livre un album profond, sensible et sans aucune concession sur ses partis pris artistiques. Cédric Bixler Zavala et Omar Rodriguez Lopez s’affranchissent de toutes les conventions du rock pour nous dévoiler un album à la fois viscéral et totalement psychédélique. C’est dans cette ambiance d’hystérie créative que l’on appréhende un album aussi conceptuel qu’improvisé.
Sincère et authentique, The Mars Volta donne une grande baffe voire un uppercut à tous ceux qui oseraient les critiquer. La critique, pardonnez moi l’expression mais, ils s’en foutent ! Ils jouent ce que bon leur plait et ce que beau leur semblent. A l’exception du stratégique « The Widow », aucun titre n’est calibré comme single radio. Les compositions (car il s’agit bien de composition et non pas de vulgaires « morceaux ») s’éparpillent sur de longues dizaines de minutes durant lesquelles s’enchaînent structures classiques, mais complexes, du type couplet / refrain, avant de partir en pérégrinations électroniques fumantes et pompeuses.
The Mars Volta produit ici certainement son meilleur album avec des ambiances qui prennent directement au cœur grâce à des registres vocaux et instrumentaux parfaitement maîtrisés. La voix de Cédric Bixler Zavala est mille fois plus impressionnante que sur le précédent album en virevoltant sur des registres encore inexplorés. Le seul hic reste ces passages incompréhensibles où le bidouillage et le hasard des sonorités se font prédominants. Cependant, cela reste tout à fait cohérent avec l’imaginaire surréaliste qu’emprunte le groupe que ce soit au travers de l’artwork ou des paroles …
Cet album fleuve, long de 77 minutes, raconte la quête de ses racines et de son identité. On retrouve ainsi des passages très typés (comme certains aux ambiances hispanisantes, très mexicaines …). On notera aussi la surenchère du recours aux arrangements, un travail monstre de production, avec des cordes, des vents et des cuivres ! On retrouve d’ailleurs Flea à la trompette et John Frusciante à la guitare (tous deux membres des Red Hot Chili Peppers) sur « L'Via Viaquez ».
Impossible de décrire l’ensemble de cet album, d’une qualité artistique rare. L’objet est à écouter impérativement, et même si « Frances the Mute » n’est pas un album que l’on ressasse à longueur de journée, vous constaterez son extrême richesse.
.: Tracklist :.
01. Cygnus…. Vismund cygnus
02. The Widow
03. L’Via l’Via squez
04. Miranda that ghost just isn’t holy anymore
05. Cassandra gemini