Le printemps 2012 nous réserve de belles surprises dans le panorama des groupes de rock français avec des sorties d’albums en grandes pompes. The Elderberries en profite ainsi pour nous offrir un troisième album – éponyme – qui sature en décibels nos chaumières. Les guitares chauffent autant que nos cervicales enflent. Amateurs de rock burné aux élans de blues, à la frontière entre stoner et solos glam, The Elderberries devraient vous séduire !
Deux albums électriques menés sur les chapeaux de roues (Nothing Ventured, Nothing Gained – 2007, Ignorance and Bliss – 2009), et une excursion acoustique plus tard, The Elderberries nous livre un troisième album qui se veut toujours plus rock’n’roll, sans être aussi cliché que Spinal Tap. A la limite du tribute band, The Elderberries manie avec brio l’art du riff qui swingue, qui t’explose en pleine face et te souffle les tympans. Si les deux premiers albums étaient l’apanage des amateurs de classic rock, ce troisième opus s’oriente vers des contrées plus énervées avec une démonstration d’amour pour les sonorités du stoner, du hardcore et du métal. Et ce n’est pas pour nous déplaire, surtout lorsque The Elderberries s’exclament « PLAY IT FUCKING LOUD ! ».
On imagine aisément les membres de The Elderberries dans leur studio, enregistrant morceau après morceau, gonflés d’adrénaline après les multiples bières ingurgitées et les cadavres de paquets de clopes jonchant le sol, à l’écoute de ce nouvel album. « Here Till Dawn » entame la danse avec une batterie très en avant pour faire monter la tension avant de lâcher face à la foule deux grosses guitares qui sauront faire de l’effet en live. A tempo limité, cet album commence en douceur comme pour nous rappeler que le calme précède toujours la tempête ; et c’est justement à partir du solo de guitare et l’enchainement avec le riff principal de « You should have known » que The Elderberries commence à nous étonner. Somptueusement mélodieux tout autant qu’énergiquement bandant, The Elderberries vous donnent envie de mimer le poids d’une lourde Gibson Les Paul ; vos doigts s’agitant dans le vide sous l’urgence transmise par « Thermostat 7 ». Les cordes s’agitent tandis que la batterie se tend pour cet hymne aux muscle cars roulant pleine balle sur les longues lignes droites du désert californien. Et si The Elderberries se permettent quelques interludes plus calmes misant sur le swing d’un bon riff (« Waiting to come around », « Pity’s the only thing »), le groupe ne cesse de nous renvoyer dans les cordes avec des enchainements tout en puissance à l’instar de « Hard to Find » ou d’un « Holy roller » qui réduit le tempo sur la croche pour mieux nous toucher. Progressant ainsi durant les douze titres que compte cet opus, The Elderberries alterne brillamment entre excitation rythmique (« Dually note it » et son refrain aliénant) et hymne au revival rock (« Judgement day » qui vient clore l’album avant l’évacuation du stade) pour faire de cet album éponyme un bon moment de rock’n’roll.
Vous l’aurez compris, The Elderberries nous livre encore une fois, un album qui va rester quelques temps dans notre chaine hifi et que l’on n’hésitera pas à réécouter lorsque l’on voudra s’administrer une bonne dose de rock péchu !
.: Tracklist :.
1. Here Till Dawn
2. You Should Have Known
3. Thermostat 7
4. Waiting to come around
5. Pity’s the only thing
6. Hard To Find
7. The Answer
8. What It Is
9. Holy Roller
10. Dually Not It
11. Blindsided
12. Judgement Day