Deux années après Nothing Ventured Nothing Gained ainsi que plus de 200 dates déroulées au sein de l’hexagone, The Elderberries nous crache le très explosif Ignorance and Bliss. Jeunes et rebelles, les cinq rockeurs inspirés par Led Zeppelin et AC/DC confirment ce que nous avions appelé, deux ans auparavant, « un frère de The Hushpuppies avec des couilles ». The Elderberries ou l’art de faire cracher les watts.
Lors de la précédente chronique, pour l’album Nothing Ventured Nothing Gained, nous avions émis une réserve malgré l’éloge de cet album en indiquant que The Elderberries était « une formation au talent qui ne pourra être remis en cause que lors du prochain album ». Aujourd’hui, c’est chose faite. The Elderberries confirme tout son talent avec un album qui garde cette énergie juvénile tout en étant plus fin et plus subtile. Les compositions plus propres réussissent à conserver ce qui faisait l’âme de Nothing Ventured Nothing Gained, c’est-à-dire l’excitation des la rythmique et des guitares en flux tendu. Cette contradiction d’une musique au goût doux-amer s’expliquerait-elle par la présence au mixage de Steve Orchard, producteur et ingénieur du son de U2, Travis et Coldplay ?
Quant au chanteur, celui que nous avions surnommé « Monsieur 100.000 volts », il gagne toujours au jeu de nous rendre fou avec ses Wo-oh-ouh-oh et autres arabesques vocales de vieux rocker endiablé. C’est avec force et conviction que The Elderberries repousse toujours les limites d’un revival rock désincarné entre spleen des vieux routards rassis que sont Black Sabbath ou Led Zep et la futilité d’une fashionista H&M qui manque de poils. The Elderberries incarne la nostalgie des gloires passée et du renouveau gentillet du rock adulé par OuiFM.
The Elderberries tape fort avec « Au Bikini », premier titre de l’album. Un son puissant et précis qui met les choses au clair dès les premières secondes d’écoute. Refrain entêtant et guitares endiablées, la recette gagnante se retrouve sur le single « Lost My Way », « It Doesn’t really matter » ou « Ungracious ». The Elderberries sait aussi modérer le tempo en nous transportant dans un univers lunatique entre calme planant et rage de vaincre (« Visions », « Far Away »). On retrouve toujours l’influence du rock anglais à la manière d’un Kill The Young qui se serait perdu Outre Manche (« False acquaintance »).
Nous retiendrons Ignorance and Bliss comme la synthèse d’une maturité acquise sur la route, réussissant à digérer les influences multiples de la passion adolescente en nous transportant sur des sonorités entre rock et heavy.
.: Tracklist :.
1. Au Bikini
2. Lost My Way
3. It Doesn’t really matter
4. Visions
5. False Acquaintance
6. The Choice
7. Gone Too Far
8. Ungracious
9. Impostor
10. We should be running
11. Far Away
12. Sick of Silence