Sixième album de Sum 41, groupe adulé et décrié tour à tour, Screaming Bloody Murder, marque le retour à des sonorités plus sombres et agressives. Epaulés par Gil Norton, les canadiens nous dévoilent un album dans la droite lignée de Chuck et Does This Look Infected ? tout en gardant la qualité d’écriture des productions plus récentes. Sum 41 nous livre un album riche dont les compositions devraient prendre toute leur ampleur en live. A écouter !
Depuis 1996, Sum 41 a parcouru un sacré bout de chemin. D’abord petits frères de la scène punk Californienne, dans l’ombre de Blink 182, le groupe s’écarte de ses influences premières dès 2002 pour toucher à des sonorités mineures, lorgnant sur le hard / metal FM. Does This Look Infected ? puis Chuck marquent clairement cette évolution vers un style plus sombre, plus agressif et rapide que par le passé, avec des titres en forme d’hommages (certains crieront plutôt au plagiat) à Metallica et d’autres gloires du heavy metal. En 2011, Sum 41 revient une nouvelle fois avec un album mélangeant subtilement l’énergie punk rock, la force heavy metal et la légèreté pop-rock.
Dès l’entrée en matière, Sum 41 nous offre l’énergique « Screaming Bloody Murder » qui donne son nom à l’album. Riffs tranchants et groove monstrueux se déchainent après quelques mesures de piano. La tension monte avec une batterie nerveuse et la voix légère devient râpeuse, énervée sur le couplet. La composition est sobre, simple et le pont qui précède le solo nous rappellera à quel point les membres de Sum 41 apprécient les accroches de Metallica (souvenez-vous de « One »). On ne s’attardera cependant pas sur « SkumF*ck », dont la première partie du morceau manque de clarté. Cependant, Sum 41 retrouve sa verve punk-rock sur « Time for you to go » avec une basse groovy et une rythmique très binaire. L’enchainement avec « Jessica kill » fait monter la pression d’un cran, la voix claire devient une nouvelle fois saturée, la rythme se tend et de belles accroches se font entendre avant de laisser place à une ballade assez médiocre, « What am I to say ».
On préfèrera les titres plus énervés de cet album, tel « Sick of Everyone » dont l’introduction à la guitare, suivi d’une batterie tapageuse donnent une ambiance plus vitaminée et entrainante à cet album. De même « Happiness Machine » est un morceau intéressant mettant en avant un contraste fort entre une rythmique très lourde, sonnant à la limite du metalcore sur le couplet, avant de s’évaporer sur un refrain pop. Une nouvelle fois, ces compositions fortes s’effacent pour laisser place à une succession de titres plus calmes sur la fin de l’album, à une exception près, « Blood in my eyes » qui sonne comme un hymne heavy entêtant. Des mouvements larges de guitares font penser à une valse avant de se tendre à l’approche du refrain. Utilisant allégrement le piano, et associé à ce mélange de punk, de heavy et de pop, Sum 41 nous fait de plus en plus penser à un groupe comme Muse sur ces débuts, sans l’usage des sonorités exploratoires du groupe britannique.
En définitive, Screaming Bloody Murder est une bonne surprise avec des titres divertissants, qui devraient plaire tout particulièrement aux auditeurs ayant appréciés Chuck.
.: Tracklist :.
1. Reason to Believe
2. Screaming Bloody Murder
3. Skumf*K
4. Time for You to Go
5. Jessica Kill
6. What Am I to Say
7. Holy Image of Lies
8. Sick of Everyone
9. Happiness Machine
10. Crash
11. Blood in My Eyes
12. Baby You Don’t Wanna Know
13. Back Where I Belong
14. Exit Song