John Frusciante profite d'un moment d'accalmie au sein de son groupe, les Red Hot Chili Peppers, pour monter en début de l'année 2004 un projet ambitieux et remarquable, qui lui tenait à cœur. Ce projet est de sortir six albums en l'espace d'une année !! Frusciante aurait-il replongé dans son passé d'héroïnomane ? Serait-il en manque ? On peut se poser des questions, vu le défi.
Disons qu'il a replongé, pas dans les stupéfiants mais dans la drogue qu'il côtoie depuis l'âge de 12 ans, la musique. La discographie solo du guitariste californien s'enrichit d'un nouvel album, le sixième du projet, Curtains sorti en 2005. Faire des albums et les réaliser d'une belle manière, c'est sa propre cure de désintox.
Curtains est une nouvelle fois un home work de John Frusciante. Exit Josh Klinghoffer, qui avait proposé ses services pour des albums précédents tel que Shadows Collide with People ou encore dans le groupe de John, parallèle au red hot, Ataxia .Fini la collaboration avec son frère de sang musical, et cela se fait ressentir d'une part sur le plan des chœurs qui sont dans la totalité ceux de John, mais d'autre part sur la musique. Fini, ou presque, les sonorités électroniques expérimentales. L'adepte de la Fender Telecaster de 1966, revient vers le soft rock mélancolique, pour moi c'est un maître en la matière.
« The Past Recedes » , premier titre, réhabilite les guitares acoustiques et nous met direct dans l'ambiance générale du disque. L'homme et sa guitare sèche, c'est ce que nous fait indéniablement ressentir Curtains.
« Lever Pulled », mélancolique à souhait, mais ce n'est pas péjoratif, nous démontre toutefois la présence minime mais réelle quand même, de sons électroniques que l'on dirait importé du titre « In Relief » de Shadows Collide with People. John y sort sa gratte pour de courts instants, tout comme sur Anne où là il nous balance des riffs Fruscantiens. Cette chanson montre que les vocalises du chanteur américain sont de mieux en mieux accordées.
« A Name » titre vraiment touchant qui me rappel un autre artiste par la façon de chanter de Frusciante lors des refrains. On pourrait penser qu'un certain Cat Stevens prend le relais à certains moments, mais ce n'est qu'une impression de ma part. « Ascension » est une perle en son genre, à écouter sans limite.
A notre grande surprise on constate l'apparition de morceau de piano sur des pistes comme « Time Tonight », « Your Warning » ou encore sur le très épuré et poétique, « Leap your Bar » , entièrement joué au piano sans accompagnement de guitares. Ce changement de style n'est pas une nouveauté en fait, car Frusciante est un musicien qui aime les années sixties, après sa fidèle Telecaster de ces années, il possède des claviers des 60', composant ses morceaux sur ces objets de collections.
Au songwriting made in Frusciante, avec plein de sensibilité Curtains vient clore le projet fixé par un artiste, non pas en peine d'inspiration, mais à la créativité débordante. Cet album ravira tous les adeptes du guitariste de Los Angeles, même si l'on peut regretter l'absence de riffs à la hauteur du soliste des RHCP. En même temps, tout ce qui fait le charme de cet opus, c'est l'acoustique.
.:Tracklist:.
01. The Past Recedes
02. Lever Pulled
03. Anne
04. The Real
05. A Name
06. Control
07. Your Warning
08. Hope
09. Ascension
10. Time Tonight
11. Leap Your Bar