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Tagada Jones – Dissident

tagada-jones-dissidentLe cap de la vingtaine est signe d’abondance pour les Rennais de Tagada Jones. Dans le sillon d’un coffret live bourré ras la gueule, le quartet marque son retour avec un nouvel album tout aussi généreux. Absent des programmes depuis bientôt trois ans, le groupe met les bouchées doubles en livrant un huitième disque exploitant au mieux les capacités de stockage du support. Avec vingt titres dont six collaborations, Dissident se profile donc comme l’œuvre d’un groupe qui souhaite de nouveau marquer le coup après deux livraisons plus discrètes. Essai marqué.

Vincent Peignart-Mancini d’AqME, Stéphane Buriez de Loudblast, Poun de Black Bomb A, Reuno et Phil de Lofofora, Loran des Ramoneurs de Menhirs ou encore Guizmo de Tryo, le casting rassemblé pour les besoins de ce nouvel opus est assurément maousse-costaud. Dissident reste pourtant avant tout un pur album de Tagada Jones. Enregistré en totale auto-production – Niko, dernier membre originel du groupe, assure ici la production –, cette huitième galette affiche comme d’ordinaire une certaine volonté de fédérer les foules en avançant un message contestataire bien appuyé. Malgré deux décennies d’activisme enragé sur la scène Française, le quatuor compose sa musique avec la même urgence, une hargne intacte et surtout d’inébranlables convictions. Si l’aspect hardcore s’avère sans surprise moins prégnant que par le passé et que les enluminures électroniques ont été exfoliées avec le départ de Gus, le son de Tagada Jones témoigne en vingt titres d’une réelle efficacité d’écriture.

Les derniers travaux de Tagada Jones pourraient pourtant être perçus comme une certaine forme de retour en arrière, ces derniers délaissant plus volontiers un côté crossover qui avait conféré par le passé un souffle nouveau à la musique du groupe. Le quatuor se contrefout pourtant plus ou moins de l’originalité ou d’une quelconque complexité. Le charme de ce Dissident est clairement ailleurs, notamment dans la frénésie palpable et l’urgence – le son est quasi-live – des morceaux. Ultra-simples, les compositions prônent une idéologie « in your face » qui tient pleinement ses engagements. Le riffing est speed, acréré, sautillant et plutôt addictif. Le frontman gueule sur le tout comme si sa vie en dépendait, sans pour autant en oublier les mélodies. Ce dernier apporte la touche finale à un album en forme d’émeute sonore, et lance ici une myriade d’appels à la rébellion parfois un poil faciles mais toujours agréables à scander en concert. La palette d’invités offre enfin à l’album un côté convivial qui sied parfaitement son approche explosive et engagée, en plus d’offrir une variété bienvenue dans le sprint final – les six collaborations occupent les dernières plages –. Même l’irritant Guizmo des gentillets Tryo apporte une touche par dégueu à un « Dernier rendez-vous » assurément sympathique.

Dissident est un excellent disque de punk. Assez varié, virulent à souhait, ce huitième Tagada Jones affiche haut les couleurs d’un groupe qui ne semble pas prêt à baisser les armes. Les éternels grincheux souligneront une nouvelle fois l’absence de renouveau. Ils auront probablement raison. Les autres apprécieront le disque pour ce qu’il est : un bon coup de boost musical aux paroles soignées.

.: Tracklist :.

01. De L’Amour & Du Sang
02. Instinct Sauvage
03. Vendetta
04. Liberticide
05. Karim & Juliette
06. Tout Va Bien
07. Le Chaos
08. XXL
09. Dissident
10. Tous Unis
11. Superpunk
12. Tout Casser
13. Vivre
14. Blasphème
15. Ni Dieu Ni Maître
16. On Ne Chante Pas, On Crie
17. Dernier Rendez-Vous
18. Skin Ou Keupon
19. I’m Hungry
20. Karim & Juliette II

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