La seule véritable originalité du premier opus de The Sorrow, Blessings From A Blackened Sky, était d’avantage inhérente à la nationalité de ses musiciens qu’à une véritable prise de risque artistique. Ce qui ne n’empêchait pas l’album de ces quatre autrichiens de des montrer appréciable, aussi classique soit-il. Enième représentant metalcore du moment, le bataillon looké jusqu’à la mort amorce son retour avec Origin Of The Storm, second essai s’inscrivant une nouvelle fois pleinement dans la mouvance du moment. La mèche au vent, The Sorrow poursuit sur sa lancée.
Inutile de chercher midi à quatorze heures, le second album du quartet cultive les mêmes inspirations que son prédécesseur. Composé en à peine quelques mois (Blessings From A Blackened Sky était sorti en septembre 2007), les musiciens n’effectuent pas le moindre changement de cap par rapport à leurs premiers travaux, et témoignent avec Origin Of The Storm des mêmes formats éculés. Une nouvelle fois pleinement inscrit dans les sillons des superstars du mouvement Killswitch Engage, la formation sert du couplet / refrain / couplet à foison, usant de la dualité des registres avec une volonté intacte de ne jamais s’égarer hors des sentiers battus. Aux couplets burnés et chargés en testostérone répondent donc logiquement et sans exception les envolées mélodiques des refrains, le groupe opérant un véritable travail d’équilibrage de sa formule instrumentale afin de l’adresse à une majorité (« Where Is The Sun ? », « Collector Of Tears »). Néanmoins, Origin Of The Storm présente les mêmes qualités que Blessings From A Blackened Sky : les morceaux ne versent résolument pas vers des influences émo sirupeuses et ne témoignent que de peu de clichés trop flagrants, le tout demeurant néanmoins très largement audible et rapidement assimilable. Accessible, presque parfois outrageusement opportuniste, le travail de The Sorrow reste heureusement diablement efficace et entrainant (l’excellent et lourd « Raising The Devil », doté d’une introduction aux riffs écrasants).
Car bien qu’en partie calibré, Origin Of The Storm ne sombre pas dans des travers purement radiophoniques. Si le groupe s’engage bien vers des horizons mid-tempo à l’occasion (« Anchor In The Storm »), ce dernier n’est pas excuse à faire taire la saturation au profit d’un habillage acoustique pompeux. Mais pour le reste, les musiciens témoignent d’une excellente propension à enquiller les rythmiques les plus véloces et les riffs acérés, qui, bien que réchauffés à l’extrême, parviennent à confiner à ce second opus un potentiel fortement accrocheur (« Heaven Is No Place For Us »). Le chant du leader Mathias Schlegl se veut également très soigné, rehaussé par une production nette et précise. Sans surprise, les vocaux s’orientent très fréquemment dans le registre clair, mais parviennent néanmoins à conserver une certaine cohérence. Les embardées virulentes s’avèrent cependant nettement plus appréciables, d’autant plus qu’elles s’avèrent puissantes et inspirées, et auraient gagnées à conquérir de façon plus marquée certains chorus (a l’instar d’un « Faceless » nettement plus puissant que la moyenne du fait de l’éviction totale du chant clair).
Zéro prise de risqué pour une efficacité demeurée intact, The Sorrow parvient avec Origin Of The Storm a conserver la flamme intacte. Ke groupe aurait cependant tout intérêt à témoigner de véritables évolutions sur son prochain disque, au risque de ne plus provoquer d’une certaine lassitude.
.: Tracklist :.
01. Apnoia
02. Where Is The Sun ?
03. My Immortal Guardian
04. Scars
05. Eyes Of the Darkness
06. Raising The Devil
07. Anchor In The Storm
08. From This Day On
09. Heaven Is No Place For Us
10. Tempestuous
11. Collector Of Tears
12. Faceless
13. Day Of The Lord