Projet à la base monté par un seul homme, The Berzerker s'est placé dès son premier album l'un des groupes les plus extrême du moment. Les précédentes livraisons de cet intriguant projet s'avèrent tellement bestiales qu'elles n'échappent qu'à de rares occasions au zéro pointé dans la presse. Avec les années, le line-up s'étoffe jusqu'à compter dans ses rangs quatre guitaristes, mais Animosity, quatrième opus, ne devrait pas échapper aux mêmes réactions de rejet.
Ce nouvel album est en effet un copié coller de World Of Lies, pour la simple et bonne raison qu'il s'inscrit dans un style musical fortement limité au niveau des évolutions, et dont The Berzerker se trouve être l'unique représentant. Mélange de rythmiques proches de la techno hardcore superposées à la brutalité du death metal, la fornication de deux genres antagonistes produit un effet étrange mais néanmoins pas dénué de tout intérêt. Animosity rentre dans le lard aussi vite que la balle se voit éjectée du barillet, sans préavis, sans introduction préalable, sans temps mort. La violence est continue, viscérale, et laisse l'auditeur soit K.O en à peine plus de dix seconde, soit habité de spasmes. The Berzerker n'a rien à rapprocher d'une autre formation, il se contente d'attaquer de plein fouet en ne se souciant guère de quelconques codes à respecter. Précises et incisives, les six-cordes (inutile de chercher à savoir combien de guitaristes se cachent derrière le nom de la formation) envoient leurs riffs dans tous les coins, s'inscrivant dans une tradition grind à la puissance décuplée par cinquante. Effrénées, les parties de batterie sont assurées fort heureusement par des boites à rythmes, aucun musicien ne pouvant tenir une cadence aussi foudroyante et épileptique (un illuminé avant pourtant essayé, il n'aura guère tenu plus de quelques mois). Brutales et robotiques, les parties se veulent toutes aussi volontairement limitées qu'un morceau de Hardtek et consistent bien souvent à l'utilisation d'un blast martelant l'oreille au marteau-piqueur et sans ménagement.
La basse ne sert presque strictement à rien, celle-ci donnant l'impression de ne jouer qu'une unique note sur toute la durée d' Animosity. Néanmoins, cette technicité toute relative permet tout du moins de remplir un fond sonore déjà surchargé de la violence des percussions afin de rendre l'ensemble encore plus lourd. Ce bassiste de talent amputé des neuf doigts vient par ailleurs occuper le poste de hurleur en chef, rôle dans lequel il semble d'avantage s'investir. Proche du brutal death le chant fait preuve d'une haine sans pareille, déversant son flot de rage sur des instrumentations sonores qui s'y prêtent totalement. Si Animosity réveille immédiatement les instincts animaux, force est de constater que l'ensemble manque cruellement de variété. Chaque composition ressemble inévitablement à la précédente, l'album s'avalant d'un trait (ou pas du tout selon les affinités) tant il s'avère difficile de détacher un morceau du reste. Le genre est inévitablement fortement limité, mais la très courte durée de ce quatrième opus (vingt huit minutes montre en main) permettent cependant de franchir la ligne d'arrivée sans encombres à partir du moment ou l'on a franchit le cap des deux premières minutes.
On ne peut s'empêcher de penser que les musiciens ayant composés Animosity devaient être sacrément dérangés. L'est-on si l'on prend un quelconque plaisir à écouter une telle extra-violence musicale ? Peut-être, mais cet album défoule, c'est indiscutable.
.: Tracklist :.
01. Eye For An Eye
02. Purgatory
03. False Hope
04. Evolution
05. No More Reasons
06. Retribution
07. The Cancer
08. Weapons Of War
09. Heavily Medicated
10. Lonely World